Royal Revenge

10. Des sentiments cachés (Ethan)

« Les sentiments ne peuvent être cachés. Sinon, ils nous détruisent de l'intérieur. »

-Elyosa-

— Pourquoi ?

Je tourne la tête vers elle. Je ne suis pas déçu de l'avoir emmené voir sa mère. Cela lui a procuré un bien fou. Plusieurs émotions contradictoires me traversent l'esprit et le cœur.

Lorsqu'elle a pleuré, je n'avais qu'une envie : la prendre dans mes bras et la soutenir dans cette étape. Quand je lui ai prise la main sous la table, j'étais à moitié conscient. Pourquoi avais-je senti ce besoin ? Pourquoi étais-je plus inquiet pour elle que par notre retour au château ? Toutes ces questions se bousculent dans ma tête sans y trouver de réponses.

— Pourquoi quoi ?

Je fais semblant de ne pas avoir compris sa question. En réalité, j'en ai peur. Peur des conséquences.

— Pourquoi avez-vous fait tout cela pour moi ? Pourquoi avez-vous aidé ma mère ? Pourquoi m'avez-vous pris la main ? Ne me dites pas que c'est parce que j'ai pleuré. Je sais très bien que vous mentez, dit-elle confiante.

Je réfléchis et pourtant je ne trouve pas de réponses valables. Je ne sais même pas l'expliquer moi-même.

— Je ne sais pas, réponds-je peu convaincu par ma réponse.

Elle a l'air de se contenter de cette réponse puisqu'elle se retourne vers la vitre admirant ainsi, le paysage d'Aleven.

— Qu'est-ce qui est écrit dans le bout de papier que vous avez tendu à ma mère ?

Elle revient à la charge. Petit chaton, arrête de poser des questions.

— Un numéro, dis-je voulant la voir se poser mille et une questions.

Insatisfaite, elle me fusille du regard. J'affiche un sourire de coin.

— Vous plaisantez ? Vous jouez à quoi, monsieur le Prince.

Je rigole en la voyant bouder.

— À vous de le deviner, réponds-je en sortant de la voiture.

Comme prévu, Mia sort de la voiture plus loin afin que personne ne pose de questions. En rentrant au palais, un jeune homme accoure vers moi.

— Où étiez-vous ? Votre père vous cherche partout, dit l'homme en me grondant.

— Pour qui me prenez-vous ? Vous n'avez pas le droit de me crier ainsi. Hors de ma vue, crié-je sidéré par son comportement.

Après cela, je rejoins mon très cher père dans son bureau.

— Père ? Que se passe-t-il ?

Il lève ses yeux vers moi avant de les replonger dans ses papiers.

— Où étais-tu ?

— J'étais occupé.

Mon père relève la tête en se levant de son siège.

— Tu crois qu'en aidant une domestique, tu vas pouvoir mieux gérer ton peuple. Cette domestique n'est là que pour faire les tâches que la famille royale ne doit pas faire. Il faut que tu grandisses, maintenant. Tu vas devenir roi, bon sang !

Je l'écoute sans rien dire même si j'ai envie de le contredire. Comment peut-il désigner des personnes comme inférieures à lui ? Mia a-t-elle réellement raison ?

— Père, cessez donc ! Je l'ai simplement aidée. Nous n'allons pas en faire tout un plat, tout de même.

Le roi me demande alors, de ne plus jamais faire cela. Enfin, je sors de son bureau. Mia est en train de parler avec une autre jeune femme, une domestique, elle aussi. Elle me regarde tandis que je reporte mon attention sur mon chemin. Je dois cesser de me préoccuper des domestiques. Je dois arrêter de me préoccuper d'elle.