Locked Up {Y.Seok}

.Chapitre 7.

Dès lors que le professeur Kim Seokjin avait entendu les premières fusillades, il avait arrêté le cours particulier de chant qu'il donnait à deux de ses élèves, Kevin et Junui. Il n'avait pas tenu compte de l'exercice d'alerte, continuant de les faire chanter. Après tout, c'était lui qui s'occupait de l'audition de fin d'année, il avait autre chose à faire que de se planquer sous les tables en compagnie de deux adolescents talentueux. Pourtant, alors que les premières détonations faisaient rage dans le bâtiment d'à côté, les trois hommes n'avaient pas trouvé cela judicieux de rester cloîtrer dans une salle tout en sachant que l'un des greniers du lycée se trouvait à proximité. Le choix avait été vite fait. Ils étaient sortis, prenant avec eux les élèves de permanence qui étaient sortis à leur tour dans les couloirs.

Les greniers du lycée se trouvaient tous au deuxième étage, les trappes au plafond étaient invisibles pour ceux qui ne savait pas où les chercher. Chacun pouvait facilement accueillir une petite centaine d'élèves malgré le bas plafond qui forçait les adolescents à courber l'échine. Dans ces petites salles sans fenêtre, ils seraient en sécurité sans craindre de se faire tirer dessus à tout instant. Le professeur Kim Seokjin ainsi que ses deux élèves avaient continué d'arpenter les couloirs avec le plus de discrétion possible, essayant du mieux qu'ils pouvaient de cacher d'autres élèves dans les différents greniers du lycée.

Ils avaient croisé quelques hommes armés, les fuyant ou les désarmants s'ils étaient isolés. Leur rythme cardiaque ne leur avait jamais paru aussi élevé que dans ces instants où ils foulaient le sol des couloirs ! Ils avaient monté et descendu un nombre incalculable de fois les escaliers. Leur petit groupe s'était vu augmenté lorsque Moon Byulyi et Ji Changmin avaient insisté pour les accompagner dans leur « mission ». Ils avaient traversé des couloirs déserts, remplis de cadavres ou de blessés graves qu'ils n'avaient pu qu'abandonner au risque de leur faire plus de mal encore en les déplaçant. Pendant leur chemin beaucoup de questions étaient nées dans leur esprit. Combien de personnes étaient mortes ? Quand la police allait-elle arriver ? Combien d'hommes exactement se baladaient, l'arme au point pour tous les tuer ? Lorsque l’électricité s'était abruptement éteinte, Seokjin avait rapidement compris que personne n’allait pas les sauver de si tôt.

Le professeur Kim avait toujours été ce genre d'homme qui protégeait ses élèves et qui les considérait comme ses propres enfants. Adoré et admiré, les adolescents lui rendaient bien cet amour et cette passion pour la musique. Grâce à lui et à sa prédisposition à toujours voir le bien en l'autre, de nombreux élèves étaient restés dans l'école malgré leurs piètres notes et comportements. Il voyait en eux du talent et il se démenait toujours pour essayer de le faire ressortir malgré l’indécision du proviseur au conseil de classe. Certains lui en devaient beaucoup. C'était donc dans le naturel des choses qu'il soit dès les premières minutes allé à la rescousse de certaines classes. Cependant, plus il s'était enfoncé dans les entrailles du lycée avec sa troupe qu'il appelait pour rire la World Wide Handsome Team, plus il constatait de salles vides ou fermées à clef, les murs criblés de trous.

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L'odeur du sang stagnait dans le hall qu'ils traversaient et Yoongi dû poser sa main sur son nez pour respirer convenablement. Hoseok étaient revenu à lui mais il s'appuyait toujours sur Junhui pour continuer d'avancer, encore légèrement sonné. Changmin ouvrait la voie, suivi de Byulyi. Ils s'arrêtaient à chaque tournant, réclamaient le silence à chaque doute, soupirant de frustration à chaque nouvelle fusillade. Kevin, derrière Yoongi, lui tendit un petit mouchoir qu'il avait dans sa poche. Même s'il ne lui parlait pas, Yoongi comprit dans ses yeux qu'il lui demandait comment il allait. Il lui répondit par un simple hochement de tête en le remerciant d'un sourire timide, puis il plaqua le mouchoir sur le bas de son visage, ne pouvant plus sentir cette odeur de sang qui le rendait si nauséeux. Après un énième tournant, ils arrivèrent dans un des nombreux petits halls du rez de chaussée, complètement silencieux. Les portes et les murs étaient tous intacts à la plus grande surprise du petit groupe. Seokjin s'approcha de la première porte et appuya sur la poignée. Elle s'ouvrit dans un grincement dévoilant une salle vide aux fenêtres grandes ouvertes. La pluie avait mouillé le sol ainsi que quelques tables.