𝟏𝟏 - 𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑖𝑎𝑚𝑎𝑛𝑡𝑠.

1.3K 160 345
                                    

C'était simple.

Il "butait" le "bougre" qui "faisait trop le malin" avec... Avec le "truc là", le "schalss". Puis il montrait son corps aux autres et il serait acclamé comme un héros, celui qui aurait terrassé la menace, celui qui aurait protégé le Toman et Mikey.

Baji ne cessait de répéter ce plan dans sa tête, d'un ton plus déterminé à chaque fois. C'était à se demander s'il n'essayait pas de s'auto-persuader que c'était une bonne idée.

Le regard hargneux pointant vers l'immense building en face de lui, le jeune brun frappait du pied dans les blocs de pierre décoratives, bordant les rues du quartier de Ginza. Il n'avait pas voulu attendre les ordres, trouvant la chaîne de commandement trop lente, et souhaitait à tout prix défendre l'honneur du Tokyo Manjikai. Il faut dire aussi que cette histoire avec cette idiote de Richiko l'avait sérieusement agacé, si ce n'est totalement vexé.

Pourtant, même avec son plan en tête, il ne savait pas pourquoi, mais il sentait que quelque chose n'allait pas.

Pourtant, tout se suivait dans un enchaînement logique : on rentre, on bat, et on ramène.

Alors, malgré ses quelques réticences, il décida que c'était le moment d'y aller, ne dénichant visiblement pas la source de ses hésitations.

Les rues de Ginza avaient quelque chose de différent dans l'air, comme une odeur d'opulence et d'argent sale blanchi, presque imperceptible à Shibuya. Ici, on aimait faire disparaitre la présence de la pègre, tout en l'évoquant discrètement à travers divers signes éparpillés, remarquables seulement par les plus initiés.

Même Baji se sentait mal à l'aise dans ces lieux, éprouvant la désagréable impression d'être constamment épié depuis les immeubles en verre des environs. Il était une proie en cage, convoité par tous les prédateurs de la région. Et ça le mettait terriblement mal à l'aise.

Mais, plus question de reculer. 

Le quartier-général du Hosekai se trouvait être ce building tout ce qu'il y a de plus banal, d'après les informations de Mucho. Ce clan serait très sélectif concernant l'embauche de leurs nouveaux membres, entraînant un effectif restreint.

Les agents de terrain, aussi appelés "chiens de garde" seraient la plupart du temps en mission, tout comme leurs "maîtres", ces derniers affairés dans des domaines plus importants. Les membres seraient éparpillés dans tout Tokyo, afin de mieux le contrôler, si bien qu'il ne resterait quasiment plus personne dans ce bâtiment.

Après rejoué son plan une dernière fois, s'assurant qu'il était sans faille, le brun s'engouffra avec confiance dans le bâtiment. Il n'y avait clairement aucune raison de ne pas se fier aveuglement à la véracité des propos du lieutenant de la cinquième brigade.

Tout était aussi vide qu'une école après minuit. Le plafond démesuré du hall laissait place à bien des échos, lorsque Baji se mit à arpenter le sol carrelée, jusqu'à l'accueil qui n'était visiblement tenue par personne. 

Il s'amusa à faire tinter la sonnette du comptoir, sans que personne ne vienne y répondre. Après avoir examiné quelques minutes la paperasse et autres fournitures de bureau, présente un peu partout sur le buffet, il entendit des pas s'approcher de sa position, avec en fond, ce qu'il lui semblait être des plaintes.

— C'est qui le connard qui a fait sonner cette putain de sonnette ?, grogna un homme en s'avançant avec aigreur dans le hall, Si c'est encore toi, Toruma, j'te jure que j'vais te péter ta gueule de con.

Baji progressait furtivement dans les couloirs, en espérant que cette présence inattendue ne l'ait pas remarqué. Mucho s'était trompé ? Ou alors ça venait de sa source ? Ou tout simplement, aujourd'hui était un jour spécial ? Le jeune homme progressait dans l'édifice, les mains dans les poches, à la recherche du patron de ce clan, le fameux "Daya", un homme indiscernable, aux cheveux turquoises.

science infuse | tokyo revengersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant