Maintenant que j'ai rempli mon devoir je peux penser à ce qui me tracasse : le prince. Serait-il l'assassin ? Toutes ses gentillesses envers moi ne seraient que foutaises ? Parce que si mon hypothèse est juste, Danica et moi sommes en danger constamment et cela rends la mission presque impossible. Nous devons partir après avoir trouvé l'assassin et après le mariage de Danica avec Alexandre, mais si l'assassin est ce même Alexandre ? Comment l'arrêter ? Cela serait extrêmement voyant ! On pourrait faire croire à un assassinat, mais cela reviendrait au même puisque la France se révolterait sans doute contre l'Autriche et notre mission n'aura servie à rien.
Mais, Alexandre ne peut pas être l'assassin, il y a dans son regard une telle pureté...
Hélas les apparences sont souvent trompeuses et la pureté de son regard n'en fait pas un honnête homme. Pourtant, tout mon être refuse de croire qu'Alexandre est un assassin car... je pense que... oui je l'aime...
Ce mot vient de surgir dans ma tête comme une évidence, cette chose spéciale que je ressens pour lui a un nom : l'amour. Mais peut-on être amoureuse de son assassin ?
De toute façon mieux vaut que je garde ceci pour moi car si par hasard il se trouve qu'il n'est pas l'assassin il épousera Danica, oui, mieux vaut que je reste dans l'ombre, de toute manière à cette époque je ne suis rien, je ne fais que passer pour réparer une erreur.
Des bruits de voix se font entendre, ce sont Alexandre et Danica qui s'approchent de l'écurie. J'entends clairement leur conversation :
— Voulez-vous que je vous aide à monter sur Brise ?
— Je suis lasse, ne pourrions-nous pas faire une promenade en voiture à découvert ?
— Vos désirs sont des ordres.
Alexandre hèle le cocher et aide Danica à monter dans la voiture. Vite je cours jusqu'à la cuisine et je demande le déjeuner du prince et de la princesse, on me le donne. Cela me fait tout drôle d'être dans le rôle d'une bonne, depuis le début on me sert maintenant c'est moi qui sers.
J'arrive toute essoufflée devant la voiture. Danica me fait signe de monter à côté du cocher, je monte rapidement. La voiture s'ébranle. En écoutant le prince parler galamment à Danica j'ai du mal à croire qu'il puisse être l'assassin mais c'est le jeu de l'araignée et de sa proie, l'araignée attire sa proie et quand l'insecte ne peut plus partir, elle le mange. Avoir de si tristes pensées en une si belle matinée, quelle ironie.
Le prince demande à Danica :
— Comment avez-vous réussi à vous échapper des flammes ?
Aïe je ne lui ai pas raconté hier...
— Il y avait un endroit où heu il y avait moins de flamme j'ai donc étouffé les flammes pour passer avec heu...
— Vôtre robe ?
Le prince croit donc qu'hier j'étais en petite robe de flanelle car j'avais étouffé le feu avec ma robe de soirée ?
Danica ne sait quoi répondre elle ne peut s'empêcher de jeter un coup d'œil vers moi. Je lui fais signe d'acquiescer. Ce qu'elle s'empresse de faire :
— Oui...hum avec ma robe de soirée, mais comment l'avez-vous deviné ?
Nous arrivons au cœur du sujet.
— C'est...que je vous cherchais et...
Mais le prince ne peut pas finir sa phrase, la voiture s'arrête violemment. Surprise, je regarde devant moi et j'aperçois un cerf majestueux qui avance lentement sur le chemin. Beau mais énervant, pourquoi arrive t'il maintenant ? En effet le prince change radicalement de sujet :
— Voici un coin d'ombre, nous pourrons manger ici si vous le désirez ?
— Oui cela me convient parfaitement.
Si j'avais été Danica aujourd'hui j'aurais continué la conversation de toute à l'heure et on aurait pu faire avancer l'enquête. Mais je ne suis pas Danica et je dispose les mets sur une nappe que je mets à même le sol devant Alexandre et Danica qui discute gaiement. Je pense avec amertume que si Alexandre n'est pas l'assassin, avec Danica il fera un très beau couple. Mes yeux s'embuent de larmes, mais pourquoi je pleure ? Délicatement j'essuie mes yeux, il ne s'agit pas d'essuyer le maquillage ! Personne n'a surpris mon geste. Le déjeuner se termine rapidement.
Nous rentrons au château et Danica prend congé du prince. Nous partons séparément pour ne pas attirer l'attention. Je me demande si je devrais faire part de mon hypothèse à Danica...non, je veux la vérifier avant.
Je suis arrivée avant elle dans ma chambre. Je regarde les photos que j'ai prise de l'homme qui voulait empoisonner Brise. Il a tout d'un troll de contes de fées : il est petit, cheveux long et brun, petite barbichette et vêtement tout vert. Danica qui entre arrête le court de mes pensées féeriques. Elle me demande :
— Avez-vous pris l'empoisonneur en photo ?
— Oui et il ressemble drôlement à un troll.
— Hum. Et... heu qu'est-ce une photo ?
— En réalité le mot en entier est photographie, c'est... hum comment expliquer...tenez, regardez.
Et je lui montre la photographie du brigand. Elle écarquille les yeux et elle s'écrie :
— Je le connais c'était un de mes domestiques français !
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Amour Imposteur
RomanceQue diriez-vous si la paix du monde était menacée à cause d'un événement passé, et que vous étiez le sosie d'une princesse assassinée ? Que diriez-vous si... - Nous vous proposons de vous faire passer pour Danica princesse d'Autriche jusqu'au mariag...