Chapitre 6.

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J'aperçois à travers la porte entrouverte, le roi qui parle avec la reine, le prince n'est pas encore arrivé, en tout cas je ne serais pas seule avec lui. Je sursaute, une main vient de se poser sur mon bras !

— Veuillez m'excuser, je ne voulais pas vous effrayez. Me dit le prince en me prenant le bras.

— ...

Je souris gênée.

— Vous êtes ravissante, cette robe va à merveille avec vos yeux.

Je ne sais pas quoi dire. C'est étrange, je me sens...intimidée.

La porte de la salle s'ouvre devant nous, le portier nous a aperçu. Le roi vient à notre rencontre, et me fait un baise-main. Je suis installée par une domestique sur le fauteuil juste à côté d'Alexandre.
Le repas se déroule rapidement. Entre deux récits de chasses, la reine déclare :

— Nous avons organisé demain soir un bal en vôtre honneur chère Danica, vous danserez avec Alexandre.

Un bal ? Mais je ne sais pas danser ! Que dois-je répondre ? Mais déjà les récits de chasse ont repris, la reine ne semble plus se soucier de moi.

La tête me tourne. Il faut vraiment que je me repose. Cette journée aurait rendu folle n'importe quelle personne. Alexandre se tourne vers moi pour me dire quelque chose mais devant mon air fatigué, se ravise et demande au roi :

— La princesse Danica semble lasse, permettez-vous que je la raccompagne dans ces appartements ?

— Faites, faites mon fils. Répond le roi.

Je me lève et le prince me prends le bras. Arrivés devant mes appartements, Alexandre me dit :

— Demain tous vos repas vous seront servis dans vos appartements, nous nous reverrons au bal. Je vous souhaite une bonne nuit.

Je suis extrêmement gênée, il est parti de table seulement pour me raccompagner à mes appartements, je le lui dis :

— Je suis confuse que vous ayez dû quitter votre souper pour me raccompagner.

Il me regarde surpris, cela doit être naturelle à cette époque que le garçon se lève de table pour raccompagner une demoiselle qui ne se sent pas bien, généralement à cause des corsets.

— Ne le soyez pas, je ne mange plus beaucoup depuis la mort de ma mère de toute façon...

Il tourne la tête pudiquement mais je vois une larme rouler sur sa joue. Je ne sais pas quoi dire, j'ai peur d'être maladroite. Mais, sans un mot de plus il s'en va, me laissant seule avec mes remords. C'est moi qui lui ai remués ces souvenirs douloureux avec mes questions sur son portrait, en fait, son histoire personnelle ne me regarde pas, je ne suis même pas Danica, je suis...rien.

Mes dames de compagnies sont dans leur chambre, Danica aussi. Tout en me déshabillant je me demande qui fera Danica pour le bal, j'imagine que ce sera moi puisqu'il y aura beaucoup de monde et donc du danger pour la vrai Danica, mais je ne sais pas danser...

Je suis réveillée par le bruit d'un va et vient dans ma chambre. J'ouvre les yeux, une domestique est devant mon lit et attend que je m'asseye pour me servir mon petit déjeuner.

J'ai toujours rêvé de me faire servir mon petit déjeuner au lit mais là je n'ai vraiment pas faim. Les évènements de la veille m'ont donné mal à la tête. Je refuse gentiment le déjeuner qu'elle me sert, et elle part de la chambre en s'inclinant.

Comme mes dames de compagnies ont refusées toutes domestiques pour l'habillage, afin de rester plus discrètes, je suis obligée de mettre une robe avec une espèce de cage pour la faire gonfler sans doute, toute seule. Ce n'est pas une mince affaire. Après vingt minutes d'habillage, coiffage, je rejoins mes dames de compagnies dans le boudoir. Je leur dis :

— J'aimerais bien prendre l'air dans le parc, j'ai horriblement mal au crâne, et puis comme ça on pourra continuer notre enquête.

— Oui, ouvrons l'œil, au moindre suspect on en parle tout de suite ensemble, ok ?

— Mmm...

Ma tête me fait de plus en plus souffrir, j'ai l'impression d'étouffer.

Mes dames de compagnies s'en rende compte car elles me prennent chacune un bras et partent en direction du parc.

Il est magnifique, avec des buissons coupés en des formes complexes, des parterres remplis de fleurs toutes aussi belles les unes que les autres, des arbres dont les fruits sont énormes etc., je ne sais plus où poser les yeux !

Je m'assois sur un banc, mon mal de tête est parti, il devait être dû au stress. Une douce mélopée m'enveloppe, quelqu'un joue de la flûte et admirablement. La musique est triste, mais si belle...

Je veux savoir qui joue si bien, je suis le son de la flûte. Mes dames de compagnies discutent entre elles et ne m'ont pas vu partir, de toute façon si j'ai un problème je les contacterai avec mon appareil. Au fur et à mesure que j'avance, la musique se fait plus triste, j'ai la gorge sèche, qui est l'artiste qui arrive si bien à retranscrire des sentiments en mélodies ? Je suis très proche à présent, le joueur ou la joueuse de flûte se trouve derrière ce buisson. J'aperçois quelques boucles blondes. Qui est-ce ? Mais la flûte s'arrête, mes pas ont été entendus.

Amour ImposteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant