Rien que pour blaguer...

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     Christelle regarda David d'un air perdu. Le pire, c'est que ce dernier ne disait rien, au moins il avait jugé bon de baisser les yeux. Pourtant, Christelle aurait souhaité qu'il dise quelque chose ! N'importe quoi mais il fallait qu'il ouvre sa grande gueule!
Cette gueule-là qui lui chuchotait tant de mots doux! Cette gueule-là qui la dégustait tendrement mais passionnément... Et tout cela n'avait eu lieu que la nuit dernière, non... L'avant-dernier! Ce moment était si merveilleux, si spécial que même à son réveil, après une vingtaine d'années encore, elle s'en souviendrait comme si c'était hier...
Même le jour où elle avait perdu sa virginité ne la marquerait pas à ce point!
Pourtant... Pourtant l'homme avec lequel elle avait partagé ce moment inoubliable, se trouvait là devant elle, un jour plus tard, accompagné de son soit disant petit ami et semblait en bonne condition avec lui...
Comment expliquer ça?
-Christelle...
Christ avait intervenu quand il avait remarqué le mouvement.
Le moment tant redouté était inévitable, hélas!
Christelle se tourna vers lui, l'air perdu.
Christ enfonça ses poings dans ses poches.
Merde! C'est tellement dur de regarder quelqu'un à qui l'on tient beaucoup dans les yeux et lui avouer une vérité si atroce.
Franchement, on vit quatre fois plus mieux dans l'ignorance que dans la constante vérité!
-Vous êtes sérieux-là? Bon, étant donné que vous êtes tous des trouillards, des incapables, des menteurs...
David leva des yeux emplis de haine vers Max.
-Moi je vais tout déballer parce que je suis un homme, un vrai! Fit Max, impassible.
Tous se dévisageaient avec des regards pleins de sous-entendus.
Christelle, elle, ne cessait de fixer David, exigeant une réponse de celui-ci.
-Bb... Fit Max en s'approchant d'elle.
-Ne me touche pas! Cria Christelle, d'un air menaçant.
C'est à croire que tous les étudiants aux alentours l'avaient entendue car ils furent bientôt encerclés par les autres.
À cette vue, Max eut un petit sourire en coin.
-Bon, étant donné que tu me rejettes pour ton prince de trois semaines alors fais comme bon te semble! Mais une seule chose est sûre, mon ami, mon pote, restera toujours avec moi mais toi, tu te retrouverais seule, idiote!
Pris de rage, Christ attrapa Max par le collet de sa chemise.
-Ne t'avise plus jamais d'insulter ma sœur!
Christelle ne prêta pas attention à eux, elle se dirigea d'un pas lent et désespéré vers David.
C'est avec les yeux luisants de larmes qu'elle lui demande au milieu des critiques:
-David... Mon David... Qu'est-ce qu'il raconte? C'est quoi cette histoire de prince de trois semaines? Comment ça? Explique-moi mon amour...
Elle tenta de le toucher mais Jessica ( la petite amie de David ) lui baricada le passage.
-Écoutes-moi sale pétasse, pour commencer, David n'est pas ton amour, c'est le mien et pour développer, David et Max sont potes depuis l'école classique donc ce n'était qu'une blague, qu'un jeu stupide! David n'avait qu'à se servir de toi pour vide-couilles pendant trois semaines, epuis après, tout le monde retourne à sa place! Mais étant donné que toi, tu sembles oublier la tienne, le jeu s'arrête ici!
-Ouais, rien que pour blaguer très chère! Renchérit Tony en mâchant vulgairement son chewing-gum.
Christelle tomba à genou au milieu de tous.
Son monde à elle venait de s'écrouler...
Non... Non...
Elle ferma un instant les yeux et les rouvrit.
Non, elle ne rêvait pas.
Elle était belle et bien dans la cour de l'Université, à genou, au milieu de tous ces regards autant pitoyables que rieurs.
Non!...
David s'en allait! Il partait dans la direction opposée, avec elle, elle et les autres...
Non!...
David n'était pas celui qu'on décrivait!
Cette image n'était pas à lui!
Non!...
Elle était tellement désespérée qu'elle se leva pour aller à sa poursuite.
-David! Ne t'en va pas! Je t'en prie mon amour, ne t'en va pas... Tu oublies nos rêves, nos poésies, nos promesses? Sans toi je suis perdue... Viens, ensemble on trouvera le chemin... C'est moi ta princesse.... C'est... Moi!
Sur ceux, elle s'effondra sur le sol en larmes.
Il ne s'était même pas retourné.
Christelle déversait toutes les larmes de son corps.
Ce corps-là qui portait encore la marque de ses mains, de ses baisers...
-Christelle... Fit Bianca en tentant de la consoler.
-Bibi, il est parti... Ce n'était qu'une blague! Qu'une simple blague, merde! S'écria tout à coup Christelle, en levant des yeux rougis vers Bianca.
Edna vient à son tour à côté d'elle.
-Christelle, ça ne sert à rien de pleurer ainsi...
-Il en vaut même pas la peine! Renchérit Bianca, ironique.
-Tiens, voilà Lenaëlle qui arrive...
La foule de spectateurs s'était dispersée après avoir eu leur dose de cinéma.
-Bonsoir mesdames! Christelle allons! Fit Lenaëlle en l'aidant à se relever.
-Mais... Et les autres cours...
-Pff! Tu auras le temps de les récupérer! Allez, un peu de courage mademoiselle! Christ nous attend dans la voiture.
Ce dernier s'était juré de régler leur compte à ces salauds! Oh que oui! Ils allaient lui payer très cher leur témérité!