6- Toit et toi

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Avengers 2 : Age of Ultron

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C'était le soir, c'était la fête. Tout le monde était là, Avengers, agents, amis et employés. La bonne humeur était également au rendez-vous faisant fuser les rires et étirer les sourires ainsi que son acolyte, l'alcool qui ajoutait un grain de folie à la joie déjà présente. Tout allait pour le mieux.

Tony décompressait. Un an s'était écoulé depuis le mandarin et l'Iron Légion, et trois depuis la bataille de New York, lui permettant de s'extirper un peu de la spirale d'autodestruction dans laquelle il s'était plongé. Il allait mieux, respirait enfin, reprenait son souffle. Du moins c'est ce que tous croyaient. Car, plongé dans l'ombre, toujours sur ses traces, ricanant dans son dos, et chuchotant milles angoisses au creux de son oreille, sa Némésis rôdait. Il ne s'écoulait pas une journée sans que le fantôme de la bataille de New York ne vienne le hanter. Sans cesse, il repensait au vide de l'espace à cette immensité noire écrasante qui l'avait englouti le temps d'un instant. Cet infini grouillant de vie, de menaces, de connaissances. Il n'avait pas supporté. C'était trop. Trop d'un coup, trop pour son cerveau, trop inconcevable. Impossible de s'adapter. Et puis la chute, le missile, l'explosion et sa perte de conscience. Ça revenait en boucle. Ça revenait en flashs, en cauchemars. La nuit, le jour. Seul ou en groupe, rien n'y faisait. Toute activité était bonne à prendre pour éviter d'y penser.

Mais après le mandarin, après qu'il ait failli perdre la dernière personne en qui il tenait vraiment, Tony s'était résolu à ralentir la cadence et l'éthanol. Un stress post-traumatique ça se soigne. Pepper allait être là pour lui sa thérapie personnelle. Un an s'était désormais écoulé, les symptômes avaient diminués mais l'obsession persistait. Pepper lui imposait une hygiène de vie la plus saine possible et pourtant impossible de se défaire de ces images. Et pour compliquer le tout, plus le temps passait et plus leur relation se dégradait.

Tony avait peur de replonger dans ces abysses. Alors, au milieu de cette fête, de ses amis et de la tentation permanente de l'alcool, la rechute le guettait. Il avait besoin de prendre l'air. De s'éloigner de ce brouhaha incessant qui bourdonnait dans ses oreilles. Le milliardaire s'excusa auprès de Rhodes, prétextant un mal de crâne, avant de s'éclipser discrètement.

Ses pensées s'emballaient vers Ultron. Était-ce la solution ? Oui. Il en était certain. Ça allait guérir le monde et le guérir lui. Ils seraient protégés du reste de l'univers, saufs face à cette immensité écrasante d'inconnu. Et lui pourrait enfin souffler.

Il grimpa à l'étage puis posa ses mains sur la baie vitrée froide. Elle coulissa silencieusement à son contact et il pu se glisser dans la nuit. Du haut de la tour avengers, New York avait des allures de fourmilière, illuminée par une multitude panneaux publicitaires, de néons, de fenêtres et de lampadaires. Le milliardaire s'avança sur sa terrasse, laissant son regard se perdre dans l'océan de tours crevant l'obscurité de leur illuminations. Il passa une main dans sa poche, en ressortit un paquet de cigarette et un briquet. Tony glissa la clope entre ses lèvres entrouvertes et approcha la flamme dansante et rougeoyante protégé par sa main. Un filin de fumée s'échappa du bout embrasé pour s'enfuir dans la nuit. La lune était pleine.

Tony tira longuement sur sa cigarette. Seul avec lui-même il se plongea dans ses réflexions. Il se savait plus trop où il en était. Il était fière de ce qu'il était devenu. Cette figure du bien, ce héro aux yeux des gens. Mais avec son aveuglement, son insouciance avait disparue. Et plus que jamais il se sentait seul face au reste du monde. Bien sur, avec ses résolutions, il avait trouvé une famille. Les Avengers, cette équipe à la santé mentale discutable, à l'histoire difficile et au caractère endurci. Où chacun semblait avoir trouvé un clan. Après tout, ils étaient tous comme lui. Clint et Natacha n'avaient jamais pu se permettre d'avoir des proches. Le Dr Banner s'était contraint à s'isoler par peur de détruire ceux à qui il tenait. Thor avait perdu famille et amis au fil des guerres et était loin de l'élue de son cœur. Steve quand à lui avait vu son monde disparaitre en un clignement de paupière. Une vrai équipe de bras cassés et cœurs brisés. Ils étaient beaux les défenseurs de la Terre !

Un génie playboy philanthrope milliardaire ? - STONYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant