12- Retrouvailles avec un assassin

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Captain America : Civil war

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Le bois céda sous les assauts incessants des flammes, s'écroulant dans les braises en un craquement soudain. Les branches rougeoyaient dans la nuit noire dévorées par le monstre de chaleur, léchées par le feu palpitant. Il était tard. La lueur orangée dansante se diffusait dans l'obscurité pour venir se refléter dans la sphère des pupilles ardoises de Steve.

Assis auprès du campement improvisé, Captain America laissait son regard se perdre dans l'immensité ondulante des flammes, et ses pensées s'égarer bien au-delà.

S'il y avait bien un mot pour définir l'état mental du premier des supers-héros en cet instant, c'était l'égarement. Il était complètement perdu. Scandaleusement perdu pour un type censé porter l'Amérique sur ses épaules. Pourquoi ? Un dispute. Un désaccord sur des accords. Un combat qui n'aurait jamais dû avoir lieu qui s'était pourtant déroulé quelques jours plus tôt dans la plus grande des violences. L'équipe avait été déchirée par la décision ou l'indécision de ses leaders, tiraillée entre deux points de vue, deux opinions, deux êtres diamétralement opposés. Avaient-ils eu raison ? Avaient-ils fait le bon choix en réduisant les Avengers au chaos par simple conviction ? Amener alliés, collègues, amis à s'entre-tuer pour des signatures ? Certainement pas. Pourtant comment se résigner quand l'avenir de sa liberté est remis en jeu ? Quand s'ajoute l'injustice et l'incompréhension envers un ami qu'on se doit de défendre coûte que coûte ? Quand l'ennemi est également sujet d'un attachement puissant et acteur d'une relation fusionnelle ?

Rien n'allait. Il avait tout fait de travers. Il avait perdu sur tous les plans excepté un seul, celui de ses valeurs. C'était l'unique chose à laquelle il était resté fidèle. Il avait trahi Pays, Amis, Famille au profit de Justice et Liberté. Mais voilà, à présent qu'il était fugitif, que l'un des leurs étaient blessés et les autres divisés, il se demandait si tout cela n'avait pas été vain.

Bien sur il y avait Bucky. Il aurait tout fait pour lui épargner prison et gibet, tout tenter pour le retrouver, en tant qu'ami et infime parcelle de son ancienne vie qu'il représentait. Et il avait réussi ! Pourtant le plus dur restait à faire : convaincre le reste du monde de son innocence et de la manipulation dont il avait été victime. Est-ce qu'un ami ne vaut pas une guerre ?

Sauf que, car il y a toujours un 'sauf que', en face, dans le camps adverse, la tranchée opposé, il y avait un être qui méritait tout autant qu'il se batte pour lui. Un être qui avait tout autant besoin de son aide et de son soutien. Et à qui il avait tout autant promis sa présence. Tony.

Il était perdu.

Entre les vestiges fragiles de son ancienne vie et les constructions vacillantes de sa nouvelle existence. Perdu entre perdre Bucky ou perdre Tony. Car perte il y aurait. Il avait du faire un choix, un de ces choix que l'on regrette quelque soit le chemin emprunté, alors il l'avait fait. Il s'en voulait, il s'en voudrait pendant longtemps. Mais la culpabilité était inévitable.

Prenant une longue et profonde inspiration, Steve ne pu s'empêcher de laisser son esprit happé par la silhouette lointaine de Stark toujours présente dans un coin de sa tête.

– Je t'ai connu moins mélancolique.

Captain sursauta revenant brutalement à la réalité. Bucky était revenu. Il déposa le bois fraîchement ramassé non loin du feu et se laissa tomber aux côté de son ami.

– A quoi tu penses ? Lança-t-il.

Steve soupira avec un désespoir évident.

– A mes erreurs, répondit-il lassement. A notre 'ennemi'...

Un génie playboy philanthrope milliardaire ? - STONYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant