La boite de pandore

817 51 6
                                    

Si la vertu ne suffit pas à assurer le bonheur, la méchanceté suffit à rendre malheureux. ”
#Aristote

Chapitre premier

La boîte de pandore...

S'il faut des pieds et des mains pour être heureux, peu de choses suffisent pour transformer une vie sobre et vertueuse en une véritable tragédie. Cela dit l'on ne peut échapper à ce qui doit arriver que cela soit un bien ou un mal. On ne peu fuir sa destinée, ni même esquiver les coups du sort.
Je suis Aminata Diagne, un être qui n'étais qu'un sujet jadis. Un enfant assiégé et meurtri, dont l'avenir fût condamné et érigé en théâtre de déluges d'amertume et de désespoir....

Tout à commencer quand j'avais six ans, après le divorce de mes parents, Malick Diagne et Ndeye Fatou Samb. Mon père avait du mal à se redresser socialement. Depuis qu'il avait quitté l'armée, il n'arrivait plus à s'en sortir et cela avait commencé à égrener les discordes dans le foyer conjugal. Il se mettait souvent en colère à cause des échecs qu'il ne cessait de concéder étant donné qu'il avait sombré dans les paris de la loterie qui n'ont pas été trop lucratifs pour lui mais au contraire l'ont dépouillé jusqu'à ses derniers sous.
Pour couronner le tout, comme si tous ces mésaventures ne suffisent plus il perdit l'hypothèque de notre maison où on était censé déménager dès son retour de sa précédente mission. Ce qui fût le début de sa déchéance, la goutte d'eau qui fît déborder la vase. Il avait perdu des millions en un temps record.

Dès lors les disputes furent d'une récurrence sans précédente et virulentes, violentes. Rien ne permettait d'expliquer les changements de mon père. Ma mère était dans tous ses états, elle lui en voulait à mort car il avait été dépossédé de tout ce que nous avions dans ces jeux de hasard. L'avenir qu'on était censé s'offrir, c'est tout cela qui est parti sucette.

Parfois elle se mettait à pleurer toute seule dans la chambre, déçue et anéantie, tellement mon père avait changé. Il était devenu un inconnu aussi bien pour ma mère que pour moi. En plus de l'effondrement de ses finances, il avait également perdu le sens de la responsabilité et de la famille ce qui accentuait davantage le désarroi. Il ne me faisait plus des câlins, il se fichait royalement de moi, il sortait avec ses amis le matin. Dieu seul sait où ils allaient, car il ne pipait mot à ma mère.

A priori les horreurs de la guerre l'ont détruit. Quand il n'allait nulle-part, il se mettait à piquer souvent des crises d'angoisse, de dépression mais refusait d'aller voir un psychologue. Il était souvent nerveux et en colérique, méconnaissable. L'immobilisme n'était pas ce dont il était habitué. Il aimait toujours être dans le feu de l'action, pour lui la réclusion est une prison, une situation où on se lasse à mort ce qui fait qu'il digérait mal la solitude.
Dès lors je compris que l'ennui est la grande maladie de la vie, on ne cesse de maudire sa brièveté, et toujours elle est trop longue puisqu’on n’en sait que faire.
Ma mère et moi étions tous possédées d’une inquiétude lente qui nous faisait languir. On ne s'ennuyait pas de sa présence en tant patriarche, mais juste que son humeur noire, atrabiliaire et mélancolique éveillait en nous des sentiments de crainte et de peur indomptables, incommensurables et inconfortables qu'on redoutait plus que jamais.

De toute évidence l'attitude de mon père semblait être pervertie mais on ne savait pas pourquoi. Par contre tout ce qui nous paraissait clair sans nul doute était que la dernière mission qu'il avait effectuée au Darfour et qui avait foiré, le hantait encore. C'était le revers de la médaille pour lui malgré plus de vingt ans de carrière, vingt ans de bons et loyaux services une seule erreur a suffit pour détruire sa vie.

Ainsi il était devenu une raclure, un mari violent , fauché, et perturbé. Il n'avait plus les idées claires et cela se ressentait sur  ses moindres faits et gestes. Mais dans sa nature il n'était pas violent du tout. C'était évident que les crimes et les massacres dont il a été mêlé ressortait le pire en lui et par la même occasion étayaient la distance entre lui et ma mère, éteignant lentement le foyer.
Autrefois i était sous officier dans l'armée de terre sénégalaise, membre d'une unité d'élite sensé être top secrète.
Il a été forcé à la retraite car leur dernière voyage ne s'est pas bien passé. Lui et son équipe ont foiré les directives, ils ont commis des atrocités contre les populations indigènes.
En effet suite à des manœuvres qui se sont mal passées, des civils ont perdu la vie et l'armée a été épinglée dans un rapport rendu public par une ONG suisse militant pour les droits de l'homme. Par courtoisie ils ont été forcé à démissionner pour masquer l'incident et étoffer l'affaire. Mais ce fût un gros scandale très médiatisé. Depuis lors il n'est plus lui même.

Mélodrame Où les histoires vivent. Découvrez maintenant