A l'heure du réveil, le petit matin, j'étais un peu souffrante.
Une migraine atroce s'était abattue sur moi pendant la nuit et me clouait affreusement au lit.
J'étais d'une humeur âcre, assaillie par la douleur de la fièvre, l'étourdissement, gisant dans la sueur, engloutie dans mes vomissements et à moitié nue de mon drap, trémoussant au grès du vent qui s'incrustait peu à peu à travers le bas de la fenêtre.Au bout d'un bref instant j'ai voulu sortir me doucher afin d'apaiser mes peines, mes maux mais j'avais tellement les membres quelque peu flasque et terne que je n'éprouvais aucun désir de fournir l'effort de voir le jour. J'étais affaiblie étant que les tourments frisaient mon regard morne et fondu, rendaient notamment pâle ainsi mon visage faisant éclipser la moindre lueur de bien-être.
Soudain mon nom fût prononcé dans la cour par des cris enragés et violents. C'était donc Adja qui m'appelait paraît-il, me sommait de me lever et de venir faire son linge. Ma voix était si faible que ma réponse ne s'est pas faite attendre. De surcroît elle crût que je n'avais nullement eu l'intention de l'obéir. Et pendant que je me levais et m'apprêtais de sortir, à peine debout sur mes deux jambes après avoir fait des pieds et des mains, de manière hâtive elle s'était fâchée et venait vers moi. Elle ouvra la porte de ma chambre, franchît le rideau et me croisa. Elle me gifla violemment de toutes ses forces. Ainsi je trébuchais très rapidement par terre et ma tête cogna le perron. Au moment où j'essayais de me relever malgré la douleur, elle me donna un coup de pied en plein visage. Et je perdis aussitôt une gencive, l'ongle de son orteil me gerça la lèvre supérieure, le sang commença à saigner aussi bien de ma bouche que de ma tête et se répandît aussi vite par terre.
Il s'en suivirent des injures et des insultes, un rafale d'animosité et d'exubérance. Sa colère noire était nulle pareille que jadis. On aurait dit qu'elle avait été hantée par la haine et tentée par le diable, envoûtée par un sentiment de rancœur au vu de la fureur qui minait son humeur ce matin là.
Ensuite elle me somma de me dépêcher laver les fringues de son mari pendant que je gémissais et pleurait sans cesse avant qu'elle ne me menace de recommencer si je ne me taisais point.J'étais là clouée par terre, assiégée par un déluge âpre d'extrême supplice, versant des larmes chaudes et salées.
Malgré l'infinie affliction qui m'envahissait je sortis tout de même exécuter sa volonté sinon je savais à quoi je m'exposais.
Cela va sans dire qu'il mettait certain que nul n'allait lever le moindre le petit doigt pour me secourir, me sauver et me soulager du poids de la douleur dont j'ai été investi depuis ma plus tendre enfance mais je nourrissais quand bien que même l'espoir que ma mère se pointerait un jour et m'extirperait des griffes de cette famille si démoniaque et assermentée de vices. Adja était une véritable peste qui avait on aurait affirmé une certaine prédilection pour l'odiosité. Elle haïssait n'importe qui certes mais avec moi c'était pire. Elle a fait de moi sa cible depuis mon premier jour dans cette maison et se comportait comme si mon âme lui était destinée irrémédiablement et sans conditions.Malgré l'amertume, la fatigue et la douleur j'ai réussi à terminer le linge. Lorsque je m'apprêtais à épingler les habits sur les cordes à linge, étourdie par la chaleur brûlante du soleil, désorientée et déséquilibrée par la luxuriance des rayons je m'effondre subitement, je perdis mes jambes et m'ecroula par terre, m'évanuis.
Je ne repris conscience que plus tard.
Morte de trouille, Adja était très effrayée pour ce qui se venait de se produire, même si elle se pavanait dans cour afin de maquiller ses angoisses il n'en demeurait pas moins qu'elle nourrissait une grande peur sur ce qu'elle risque si jamais je ne me remettais de ma convalescence. Vêtue du noir, elle avait l'air d'être endeuillée, désolée de ce qu'elle était, l'incarnation du mal. Dans la pâle crépuscule, elle paraissait plus que jamais gagnée par le doute.
Elle avait été partie faire venir un infirmier qui résidait dans le coin pour lui demander de l'aide. Éprise de peur et d'inquiétude elle craignait le pire.
Même la plus monstrueuse des vermines sait se soustraire aux charmes de la bêtise quelques fois. La cruauté n'offre aucun confort et elle le savait. C'est un lourd fardeau, un feu qui éteint petit à petit l'humanité de l'être et le fait chavirer dans la sauvagerie.
A la suite de soins primaires mon état s'améliora. Sous le regard ignare des autres je regagnais ma chambre tel un oiseau blessé qui retourne dans sa cage. Paraît-il je souffrais, hormis les coups et blessures que Adja m'avait infligés, du paludisme. Avant de s'en aller, le toubib me prescrit quelques médicaments pour soulager ma fièvre et m'offra des anti douleurs après m'avoir pansé les lèvres et la tête.
En dépit de ces soins j'étais loin de m'extirper au charme de mon mal-être. Il me fallait une prise en charge hospitalière mais Adja n'en voulait guère, ni elle, ni son mari. Certainement jugeant trop cher un tel recours. Pas étonnant puisque je n'avais aucune valeur humaine à leurs yeux.
Cette concomitance eût rendu ma journée effervescente et troublée. Tourmentée et peinée je me suis couchée aux rythmes des sanglots d'infortune et de misère. Je n'avais rien avalé en plus, je souffrais de l'absence d'appétit et de la nausée. Ce fût cauchemardesque, je ressentais une violente affliction, un désolant abattement, qui faisaient chavirer mon corps et mon esprit dans les rouages de la pénitence. Je n'étais qu'un perdu dans le désordre du monde condamné à une misérable existence. Avec un corps lourd et ramolli j'étais couchée à plat ventre soupirant sans cesse, tremblante d'amertume et de supplie. Je n'ai pu fermer l'œil de la nuit cependant. J'étais éveillée, soumise à l'emprise de la lassitude, voguant dans l'oisiveté de la nuit à compter chaque seconde qui passe.
Plus tard dans la soirée mes gestes brusques et inopinés finirent par saper les retrouvailles entre Khadija et son amant. Comme la lumière était éteinte, ils ne pouvaient deviner que je les observais malgré mon état de santé si précaire.
Leur envie de s'exhiber aussi trop pressante était-elle avait été dans l'impossibilité de se concrétiser sans attirer mon attention. Momar n'en pouvait plus de patienter que je m'endorme afin de pénétrer sa chère et tendre mais celle-ci lui chuchota son refus par prudence, par peur que je les surprenne. Elle avait peur que je me réveille pendant leurs ébats, cela parce qu'au début elle pensait que je dormais mais à force de constater mes mouvements liés à mes changements de position elle devînt sceptique tout d'un coup ce qui n'était point le cas pour son partenaire qui était si pressé et envoûté un tant soi peu d'un désir foudroyant de tenter une excursion entre ses deux jambes. Par la suite il regagna sa chambre aussitôt. Il était sûrement déçu de ne pas pouvoir accéder à la forêt interdite de ma cousine.
Toutefois j'étais quelque peu étonnée de les voir une fois encore entrain de fomenter une partie de plaisir. Apparemment je m'étais trompée sur khadija, je pensais qu'elle regrettait la première fois et songeait mettre un terme à cette aventure malsaine et dénudée de vertu. On dirait bien qu'elle était devenue prisonnière de sa passion, elle qui est si jeune.
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Mélodrame
AdventureLe parcours plein de rebondissement d'une Saint-Louisienne à l'épreuve de sa destinée. Histoire formellement interdite aux -🔞 ans. Il y a des scènes qui peuvent choquer les âmes sensibles.