Deux ans plus tard...
Je venais de me montrer assez résiliente face à la souffrance, à l'infamie, l'abîme. Ma patience avait fini par absorber toutes les douleurs, toutes ces lueurs d'amertume qui alourdissaient mon cœur et obscurcissaient mon âme.
Quand j'y pense on ne se remet jamais de la mort d'un père mais en voir d'autres vieillir rend le deuil plus supportable.
Le cycle commémoratif et coercitif venait de s'achever ainsi après vingt quatre mois de consternation.
Chaque matin en me réveillant du lit je pense à ce privilège précieux d'être en vie, de respirer, d'aimer et d'être aimé et chéri, d'être en bonne santé surtout. La nature, les oiseaux qui sifflent à travers ma fenêtre, la lumière du soleil si luxuriante qui faisait briller ma chambre avec une clarté aux allures dorées. Je n'éprouvais que des sensations fortes, vives et agréables, que des d'humeurs sobres et gaies prospéraient en moi en ces temps nouveaux passés loin de Leona.Cela va sans dire que rien ne sera plus pareille comme jadis, ma vie avait changé et moi également, rien n'était plus pareil, j'avais grandi, je venais d'avoir dix-sept ans et avait mûri consciemment. Même si j'aimerais bien reconnaître qu'en dépit du fait que j'avais déjà fait mon deuil il va de soi qu'il restait toujours des séquelles, des douleurs quelque part enfouies profondément dans mon intérieur mais cela ne me privait guère l'envie de reprendre espoir peu à peu, de me surpasser et de m'affranchir de toutes les nuisances d'âme et les peines de cœur.
J'en avais mare de m'apitoyer sur mon sort encore plus longtemps encore moins de me laisser davantage hanter par ces notions primaires, à ces leçons élémentaires de la vie vis-à-vis du bien et du mal, du vice et de la vertu. Après tout être adepte de la mélancolie ne s'est jamais avéré être utile pour noyer le chagrin si n'est seulement que pour l'accentuer.
En conséquence je m'efforçais de mener une existence des plus plaisantes qui soit auprès des gens biens qui m'aiment et tiennent en moi, avec plus de positivisme et d'optimisme loin de la noirceur et des ténèbres, de ces pensées abjectes et sordides.Mes quotidiens se résumaient à des occupations généralement ordinaires, sans aucune difficultés majeures ni fatigue, trop peu paisibles. Je passais la plupart de mon temps à regarder la télé, aller au jardin public situé à deux pâtés de maisons au centre de la cité. C'était un endroit magnifique où j'allais presque tous les soirs pour épanouir mon cœur et libérer mon esprit. Assise sur un banc à contempler la nature des lieux, éprise de fraîcheur, inspirée, pavanant au gré du vent, à la merci de ce beau paysage, ce décor pittoresque fait de graffiti et autres peintures urbaines quelques peu exotiques, goutant à ses plaisirs simples et gratuits, je voguais dans des aises que rien n'avait d'égal. Je me plaisais de savourer toutes ces lumières luxuriantes qui scintillent comme des étoiles dans un ciel obscure et qui appâtaient ces insectes obsédés de clarté. C'était fort bien mon coin de paradis, où je me sentais spéciale, vive, quelque peu étincelante mais ravie.
La solitude figurait mon réconfort, un instant d'égarement suffisait à éveiller en moi un océan de gaîté, une affluence de béatitude dont je ne songeais me soustraire en aucun moment.
Mes nuits étaient devenues plus tendre et paisible, sans aucune agitation ni esclandre, que des placides et limpides échos exaltant des lueurs pétillantes de félicités contrairement à toutes ces fois où les cauchemars envahissaient mon sommeil, encline de guerroyer avec les ténèbres en quête de tranquillité pendant des heures tardives. Toutes ces fois où je restais longtemps à me questionner sur moi même sur la vie, sur le destin lui même. A chercher à comprendre, à savoir l'utilité de l'existence. Je me posais souvent la question à savoir à quoi bon naître si ce n'est que pour mourir ensuite. Condamné à une existence fugace et éphémère, l'être humain ne devrait-il pas vivre et fleurir jusqu'à l'apogée, côtoyer l'apothéose, l'opulence et la fortune plutôt que d'être enclin à subir toutes les atrocités du monde réel, écorché par le destin, à saigner des épreuves de la vie jusqu'à ce que trépas s'en suive?
VOUS LISEZ
Mélodrame
AdventureLe parcours plein de rebondissement d'une Saint-Louisienne à l'épreuve de sa destinée. Histoire formellement interdite aux -🔞 ans. Il y a des scènes qui peuvent choquer les âmes sensibles.