Ce soir je retire le masque. Cette carcasse incassable qui cache les réels traits de mon visage. J'ai longtemps cherché à la détruire et prier pour qu'elle ne chute. Une masse qui cette nuit trépasse et lentement, fracasse mon esprit. Je ne veux pas. Le voilà au grand jour. Ce visage. Cette réalité. Cette carapace m'aide à cacher mes expressions et sentiments.
Assis face à cette sphère blanche, je l'admire et respire. L'océan observant la pénombre, mes pensées vagabondes ne cessent leur trajet. Impossible de se vider l'esprit. Je sens chaque accélération de cette machine sanguine. Parfois ralentie dans un soupçon, un sentiment extérieur ou une pensée attristée.Elles aussi sont là. Je les sens. Elles se joignent à ces pensées et poussées par les émotions, descendent doucement les bosses normalement cachées par la carcasse. Et dans mon esprit, se passent des centaines de séries. Ces minis films de souvenirs ou de souhaits futurs. Parfois je te vois. Tu es là. Tu me souris et celui ci détend les fils de ma bouche me laissant t'accompagner dans cette expression. Tu reviens souvent. Je me sens faible. Qui es tu ? Ton visage reste flou cependant. Je sens ta présence constamment et pourtant, je ne sais pas où tu es. Parle moi. Révèle moi ton identité comme j'ai su la dévoiler en cette soirée.
Un souffle. Le vent me pousse. Je me laisse tomber en arrière. Mon corps devenant invisible dans cette masse verte. Se mélangeant avec chaque courbe. La sphère semble m'observer. Nos regards se croisent jusqu'à ce que j'admette ma défaite. Je ferme les yeux. Le parfum de l'air se joint à mes sinus et accélère encore la machine sanguine. Je ne sais pas qui tu es. Je n'aperçois qu'une forme blanche. Es tu vivant ? Comment dois - je t'appeler si tu as décidé de hanter mes pensées ? Je deviens fou face à ces questions. Finalement ne l'ai - je pas toujours été ? Et cette folie fait bouger mes lèvres sans que je ne puisse les contrôler. Je ne sais pas ce que je suis en train de dire. Je ne parle qu'à ma conscience. La solitude de cette soirée accentue leur descente. Je tremble. Mon corps s'agite tout seul. Ce n'est pas la froid assurément. Qu'est ce ? Je n'ai pas peur. Pourquoi mes mains frissonnent autant ? Un souffle. Cette fois ci c'est le mien. Une profonde inspiration. J'expire une dernière fois, une masse de coton vient cacher la sphère. Je n'ai plus de repères.
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A l'encre rouge
PoetryEt si je vous racontais les pensées d'un garçon mélancolique ? Que se passe t'il lorsqu'il saisit sa plume ? Parfois elle saigne, parfois elle pleure ou a mal. Mais cette plume a l'encre rouge traces de longues lignes. Chaque pensée envoyée se trans...