Enfermé

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L'enfer carcéral fait naître en moi une certaine folie. Une folie sans espoir. Elle me fait souffrir et me rend froid avec les confrères de cellule. Quinze ans que je pourris dans ce trou à rats. La solitude m'a fait oublier pourquoi. Si je devais ressasser le passé, je ne saurai où commencer.  Tu veux parler de quoi ? Assied toi sur cette chaise en piteux état. Il y aura pas de "Il était une fois". Je suis pas un prince charmant je suis plus un mauvais amant. Un connard sans sentiments.

Me qualifie pas de Don Juan. J'enchaînais les femmes, pire qu'un enfant avec ses jouets. Je n'arrêtait jamais. J'avais aucune émotion j'étais juste cette bête. Et qui prenait les princesses pour des attractions. Un gamin dans une fête. Je n'étais qu'un con. Pourtant j'aimais ça. J'aimais sentir le pouvoir et la force de pouvoir tout maîtriser. De pouvoir être l'homme qui domine. J'allais dans chaque coin de rue sauter la première venue.

Mon nez est encore blanc. Blanc de drogue. Je respirais plus de cocaïne que d'oxygène. C'était  pour moi une routine qui m'obligeait à me foutre ça dans les narines. Je t'ai dis que je faisais de la peine. Le sang qui coule dans mes veines est plus toxique qu'une amanite.

Puis quand j'ai réalisé de ma connerie. Que j'étais un pauvre sac de merde, qu'on m'a traîné dans ce foutoir. J'ai réalisé quand j'ai perdu ma femme, que mon gosse prétend que son père a crevé d'un accident de bécane. J'ai compris que j'avais perdu mon temps. Maintenant derrière ces barreaux je me sens compressé. Enfermé. Je suis désolé, chère conscience d'avoir enfermé mon âme.

A l'encre rouge Où les histoires vivent. Découvrez maintenant