Son archet glisse doucement sur ses cordes, ses larmes suivent le son du violon. Sentiment de sévérité sur sa manière de jouer. Il sent ses souvenirs monter à la surface de ses yeux. Son violon des années soixante peine à sortir une sonorité satisfaisante. Son sourire semble s'éteindre comme le soleil du soir. Sifflements incessants, ce sont ses soupirs d'insatisfaction. Les centaines de poignards plantés un par un pendant trente ans de sa putain de vie. Artiste saoulé pourtant prodigieux, il parcourt la partition, son archet frotte et le son attaque, t'facon son avenir en vrac ne lui donne plus le trac. Il se produit devant des centaines de lanceurs de couteaux, autrefois ils lançaient des fleurs en criant bravo. Sa misérable vie l'entraîne dans un soupçon de suicide, plusieurs cordes à son archet c'est assez pour jouer une mélodie mélancolique annonçant le final du spectacle.
Beethoven envahit la pièce tant il joue ses airs. On croirait voir son fantôme sortir du théâtre dans lequel il erre. L'esprit joue avec les sentiments du violoniste. L'air est imprégné de sa peine et de sa haine. Il règne une ambiance dédaigne sur cette scène malsaine. La mélodie se termine et la triste mine résiste éclairée par la lune du vasistas. Il ne se passe pas une seconde sans que ses souvenirs remontent à la surface. Personne ne connaît son passé. Pourtant son sourire est effacé. Le public a déserté la place, le violoniste est pendu à ses cordes.
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A l'encre rouge
PoesíaEt si je vous racontais les pensées d'un garçon mélancolique ? Que se passe t'il lorsqu'il saisit sa plume ? Parfois elle saigne, parfois elle pleure ou a mal. Mais cette plume a l'encre rouge traces de longues lignes. Chaque pensée envoyée se trans...