A l'encre rouge

Le Petit Garçon

Aujourd'hui je vais vous parler d'un truc qui ne me fait pas marrer, ce genre de choses qu'on préfère oublier.
Vous savez ces mots qui te traversent, qui blessent et qui restent dans ta tête, ils reviennent à tue tête en te disant que t'es bête.
Mais nan ne crois pas ces mots la, ils te font mal. Aujourd'hui vous l'aurez compris je vais vous parler d'un truc anormal devenu b anal, qui devient infernal et ne devrait, jamais, jamais être létal. 
Oui je parle bien du harcèlement, ne me regarde pas bizarrement c'est très fréquent chez les treize ~ dix-huit ans.

Ça commence toujours tout doux avec des regards ou des mots, c'est tout.
Les jours passent chaque jour ces regards empirent, ils deviennent noirs et les mots sont tes cauchemars. Ils te font déguerpir, plein de désespoir et de brouillard dans ton esprit.
Ce que tu ne sais pas c'est que ces gens là ils te lâcheront pas ils ont décidés que ce serait toi alors ils resteront un poids, tu le conçoit.
Ils te rabaissent sans cesse, as tu remarqué que tu regardes tes pieds quand t'es en train de marcher ? Relève la tête, sois honnête, n'ai pas peur de lui, de elle, ou de eux.

Mais je veux surtout vous parler d'un  garçon.
Il aime jouer, chanter, rire et danser mais sa vie va être bouleversée.
Ce petit est déjà bien grand, pour lui le primaire, c'est fini. Direction la cour des grands.
Le voilà déjà au collège du haut de ses onze ans !
Pour lui tout paraît immense. Les personnes,  la cour, l'établissement. Le voilà décontenancé, déconcerté dans cette jungle.
Il ne cherche pas à se faire d'amis il reste seul, déjeune seul et ne parle pas.

Tout se déclenche quand un camarade d'une autre classe de sixième vient l'embêter.
Le garçonnet ne réagit pas il reste muet et se laisse insulter. Il est gringalet, il sait que s'il essaie de riposter il va se faire attraper. Puis il se souvient que cet enfant qui l'a emmerdé était dans sa classe l'an passé. Oui c'est ce blondinet qui l'embetait par moments. Mais ça ne le dérangeait pas vraiment. Parce que  le p'tit garçon il avait deux compagnons, mais ils l'ont abandonné. Le voilà, seul, à présent, au milieu des grands.

Le petit garçon rentre chez lui comme depuis le début de l'année il pleure, il crie, fait des insomnies. L'abruti sait que c'est un supplice et c'est un délice de savoir que ce soir il souffre en silence.
Car ce gars la il agit en bande comme un animal il se déplace en troupeau et prend spontanément les devants pour le surprendre et le frapper.
Alors ensemble ils le critiquent sur son éthique et son physique. Ses vêtements ils sont plein de terre parce que le groupe la poussé à terre,  tabassé. Le petit garçon à mal au dos, aux jambes et au visage il a des bleus partout. Il aimerait tourner la page.

Sa mère lui pose des questions par millions. Lui, il raconte qu'il est tombé en jouant. Si elle savait qu'il joue pas car il n'a pas d'ami, il est seul.

Quand l'année suivante, se fut la goutte de trop, le mot de trop ou le coup de trop. Appelle ça comme tu veux. En tout cas, plein de peine, il a commencé à se tailler les veines. Un ras le bol d'être mis au sol, de l'atmosphère et injures  meurtrières dans les vestiaires
Devant ses amis et  sa famille il raconte que le chat l'a griffé. Il met des pulls pour cacher ses bras mutilés et ensanglantés.

Puis un jour se fut le trait de trop. Le bras tombe du lit, la lame reste dans la main. Petit garçon est enfin au cieux.

Que c'est beau ici il retrouve papi. Mais la mort vient l'arrêter dans sa gaieté. Ouai sa mère a remarqué le bras mutilé, à l'hôpital elle doit aller. Arraché à son moment de paix, il revient parmi les siens.
A son réveil sa famille se tient à ses côtés les yeux mouillés et ses parents viennent enlacer le petit garçon encore sonné.

Le gosse, lui,  a été renvoyé du collège et le petit garçon est désormais harmonieux.
Mais comment je peux vous raconter une telle histoire ? Il faudrait s'asseoir un moment, réfléchir un temps trouver les mots qu'il faut, mais moi c'est plus simple que ça. Tout simplement parce que le petit garçon...
c'est moi.

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Ce texte est disponible en slam sur ma chaîne YouTube 🖤🌙

https://youtu.be/7ZlfNnJTzrs