Un nouvel ami

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Quand Gilbert eut fini sa lettre, il se rendit compte qu'il était en retard mais il voulait absolument la poster ce matin, pour qu'elle arrive le plus tôt possible à Charlottetown. Il partit en vitesse, en oubliant sa veste et il manqua de justesse une chute dans les escaliers à cause de la vitesse à laquelle il les descendait et aussi probablement à cause de l'irrégularité des marches de bois.
Il arriva de justesse à l'heure à l'université en ayant réussi à passer à la poste. Quand il s'assit enfin et regarda par la fenêtre, il vit de gros nuages noirs au loin et il savait que ceux-ci allaient arriver à Toronto bientôt, et il n'avait rien à se mettre sur le dos.... Il sourit en pensant que c'était Anne qui le mettait dans cet état, et ses pensées dirigées vers elle qui le faisait oublier sans cesse quelque chose. Et il adorait ça.

À la fin de la journée, il pleuvait effectivement et Gilbert se résolu à rentrer le plus vite possible pour étudier. Il allait sortir de l'université quand un jeune homme de sa classe l'interpella :
"Eh Blythe ! Tu as vu le temps qu'il fait ? Elle est où ta veste ?
- Eh bien... Je l'ai oublié ce matin, j'étais pressé... Dit-il avec un sourire gêné.
- Tu es dans le même immeuble que moi non ? Viens avec moi j'ai un parapluie assez grand pour nous deux.
- Merci."

Quand ils arrivèrent dans le hall d'entrée de l'immeuble, le jeune homme, lui demanda ce qui avait bien pu le mettre en retard, connaissant la ponctualité habituelle de Gilbert.
"Eh bien... J'avais une lettre à écrire ce matin, et ça m'a pris plus de temps que prévu et je voulais absolument la poster ce matin...dis il en reprenant son sourire gêné.
- oooh alors monsieur Gilbert Blythe a une fille à la maison
- mais... J'ai juste dis une lettre !
- Blythe, je connais ce regard, allez dis-moi tout, oh attend, rentrons chez moi je vais faire du thé.
- Mais c'est que je voulais étudier ce soir...
- Blythe... Tu as déjà étudié plus d'heure que toute notre classe réunie. Donc ce soir on discute un peu d'accord ? Et tu sais, il vaut mieux de faire des amis, sinon 3 ans c'est très long si on passe juste ses soirées et weekend la tête dans les livres.
Alors Gilbert, sentant qu'il n'allait pas avoir le choix et que cet ami avait effectivement raison, il lui parla de Anne et de sa vie avant l'université. Il apprit par la même occasion le prénom du jeune homme, un certain Fred Wright, et que lui n'avait pas de fille à qui écrire mais qu'il comptait bien en trouver une à Toronto, et qu'il venait lui aussi de l'île du Prince Édouard mais qu'il habitait White Sands, qui était plus au nord de l'île qu'Avonlea.

Ils continuèrent de parler toute la soirée et Gilbert fini par renter, fatigué de sa journée, mais heureux. Il avait dorénavant un ami, et il pensait bientôt recevoir une lettre d'Anne.

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Anne se sentait un peu seule en cours, car elle était la seule à avoir avancé son cursus et à le faire sur une année, elle ne connaissait donc personne.
Il y avait depuis hier ce jeune homme qui la regardait sans cesse et cela la mettait mal à l'aise. Il vint lui parler à la fin de l'après-midi.
"Roy Gardner, dis il en lui tendant la main.
- Anne Shirley Cuthbert, répondit-elle avec un sourire gêné.
- Ravi de te rencontrer, tu habites au manoir Blackmore ? J'habite à côté, je peux te raccompagner ?
- Euh je ne sais pas trop, je ... J'ai mes amies qui m'attendent pour rentrer, répondit-elle sans réfléchir avant de se rendre compte que seul les classes de deuxième année finissaient à cette heure-là aujourd'hui.
- Oh, elles sont aussi en deuxième année ? Demanda Roy, qui lui savait bien c'était faux et que ses amies étaient en première année."
Anne sentant qu'elle n'avait pas le choix et qu'il la verrait partir seul vu qu'il prendrait le même chemin qu'elle, finit par accepter. Mais elle refusa qu'il lui porte ses livres et qu'il lui tienne le bras.
"Sache que je peux très bien porter mes livres toute seule, et que tu m'accompagnes uniquement en tant qu'ami, rien de plus." Elle voulut lui parler de Gilbert mais elle se retint en pensant qu'il était loin d'elle et que si Roy savait qu'ils n'étaient pas , il continuerait à vouloir rentrer avec elle coûte que coûte.

Il se trouva que sa conversation était intéressante, moins que celle de Gilbert, mais qu'elle pouvait accepter de l'avoir comme ami. Et c'est avec cette idée là qu'elle finit par lui parler de Gilbert.
" Au fait, j'ai déjà quelqu'un. C'est pour cela que j'ai précisé que je voulais que tu me raccompagne uniquement en tant qu'ami.
- J'ai bien pensé qu'une jolie fille comme toi devait déjà avoir quelqu'un, c'est justement pour ça que je suis venu te parler, j'ai besoin d'une amie, pas d'une femme.
- Ooh excuse-moi, alors tu es fiancé déjà je suppose.
- Non, en fait ça ne m'intéresse pas vraiment d'avoir une femme. Je n'ai jamais eu ce désir profond pour quelqu'un. Je sais que ça peut paraître étrange, voir impossible mais c'est le cas.
- Non ça n'est pas impossible du tout ! Mon meilleur ami est comme ça aussi, tu devrais le rencontrer.
- Je vais y réfléchir, c'est la première fois que j'entends que quelqu'un puisse être comme moi, alors il faut que je ...
- Ne t'inquiètes pas, tu as le temps, redis-moi à l'école.

Ils se saluèrent et Anne rentra. Elle arriva dans sa chambre et fut surprise de trouver Diana contre la fenêtre. Elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que Diana arriva contre elle : " c'est qui ce jeune homme avait qui tu parlais ? Pourquoi tu te fais ramener par quelqu'un ? Et Gilbert dans tout ça tu y as pensé ? Qu'est-ce qu'il dirait s'il te voyait ?
- Diana, c'est Roy Gardner, il est dans ma classe, et avant que tu te fasses des idées, je crois qu'il est comme Cole ! Il m'a dit qu'il n'était pas intéressé par les filles et de toute façon je lui ai bien dis qu'il pouvait m'accompagner uniquement en tant qu'ami.
- Oh, excuse-moi, je croyais vraiment qu'il voulait te séduire... En attendant tu as reçu une lettre.
- Oh Diana, c'est vraiment une journée exquise.

"Anne,
Puisque nous nous séparons, peut-être pour toujours, je dois apaiser mon cœur.
Tu es l'objet de mon affection et de mon désir. Toi et toi seule es la gardienne de la clé de mon cœur.
Ne t'inquiète pas. Je ne m'attends pas à te plaire, mais je ne peux pas, en toute conscience, ne pas ce que je ressens.
Je ne suis pas fiancé, et je ne le serais pas, à moins que... Ce ne soit à toi, Anne, mon Anne avec un "e".
Ça a toujours été et ça sera toujours toi.
Amoureusement,
Gilbert

P.S. Merci pour le stylo, bonne chance à Queens.

Voilà, Anne la lettre que je t'ai écrite chez toi et que tu n'as pas lu et évidemment que je te pardonne. Et rien que de te la réécrire je revois ta chambre, ton univers que j'ai eu la chance de voir quand je l'ai posé sur ta commode.
Tu me manques tellement mon Anne, les cours sont passionnants mais notre compétitivité me manque.
Quand j'ai lu ta lettre et que j'ai appris pour ton livre, j'ai été envahi de joie, tu mérites tout le bonheur du monde Anne, et tu méritais de savoir qui étaient tes parents.
Je ne sais pas si j'arriverai à attendre Noël pour te revoir. Peut-être que je ferai un voyage à Charlottetown au mois d'octobre.

Amoureusement,

Gilbert"

- Oh Diana, il m'avait écrit une lettre magnifique et je l'ai déchirée, ça aurait tout changé si je l'avais lu.
- Bien sûr que ça aurait tout changé, mais vous êtes quand même ensemble maintenant non ? Alors tout va bien.
C'est vrai, elle avait raison, tout allait bien.


Anne Shirley Cuthbert... Blythe ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant