❥ Jour 1: Commencement

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Dans un monde où c'était la loi du plus fort qui régnait. Dans un monde où il fallait se battre pour obtenir le droit de survivre. Dans un monde où le major du bataillon vous attendait pour mettre au point un nouveau plan d'attaque. Dans un monde où les hommes avaient pitoyablement oublié comment récurer le plancher jusqu'à ce qu'il brille comme un sous neuf...

...ce n'était vraiment pas le temps de perdre sa matinée à argumenter avec cette binoclarde.

Hansi (suppliante): Allez, Rivaille ! Il faut que tu m'accompagnes là-bas !
Rivaille (concentré): J'ai du travail. Dégage.
Hansi (se penchant sur les feuilles que Rivaille était en train de remplir): ...Ce sont les factures des produits nettoyants et du thé achetés le mois passé. (puis, éclatant de rire) Franchement ! Ça peut attendre !
Rivaille (lançant à Hansi un regard noir cerné): Non.
Hansi (essayant d'arracher la paperasse des mains de Rivaille): À voir ta tête, tu as rempli ce genre de papiers toute la nuit. Tu peux bien faire une pause !
Rivaille (se détournant, pour qu'Hansi n'arrive pas à reprendre la paperasse): Non. Dégage, merde.
Hansi: Tu ne sais même pas ce qu'on va faire !
Rivaille (roulant les yeux): Je ne suis pas con, tch. Rien que les titans peuvent te mettre dans cet état. Et hors de question que j'aille voir leurs gueules à coucher dehors.
Hansi (approchant de Rivaille des yeux luisant d'excitation): En plein dans le mille ! Erwin m'a donné la permission de poursuivre mes expériences... seulement si le caporal-chef supervisait le tout ! (approchant son visage encore plus près de Rivaille) Alors, tu m'accompagnes !

Qu'elle était énervante. Qu'allait-il falloir pour qu'elle comprenne que c'était « non » ? Il était certain qu'Erwin avait dû penser la même chose, tch. Quel merdeux. Le caporal-chef avait vraiment d'autres titans à fouetter que de gérer cette fanatique quelque peu psychotique sur les bords.

Rivaille (dans un murmure, concentré sur son travail): Écoute, la binoclarde. Je ne vais pas le redire une deuxième fois. Tu dégages d'ici dans les prochaines secondes, ou sinon, c'est moi qui te sors de force. Et plains-toi pas si tu passes cette porte avec quelques os cassés, tch.
Hansi (en éclatant de rire): Pff ! Arrête, avec tes menaces ! Il suffit de t'analyser quelques jours seulement pour comprendre que tu ne ferais de mal à aucun soldat... Et je dégage d'ici seulement lorsque j'aurai la certitude que tu me suis, Shorty !
Rivaille (relevant la tête, fixant Hansi d'un regard impassible): Tu m'analyses ? Et m'appelle pas comme ça, merde.
Hansi (roulant les yeux, toujours avec un sourire étampé sur le visage): Je te ferai remarquer que « la binoclarde », ce n'est pas mieux, Shorty.
Rivaille (fronçant les sourcils): Ça ne répond pas à ma question.
Hansi (ne lâchant pas le morceau, toujours sur son ton excité): Oui, je t'analyse ! Tu es fascinant, à toujours rester enfermé dans ta chambre avec ta paperasse, sans ne jamais sortir sauf pour parler à Erwin. C'est digne du comportement d'un exclu social ! Bon, maintenant que la curiosité de monsieur le caporal-chef est satisfaite, on peut y aller ?
Rivaille (reportant les yeux sur ses feuilles, énervé): T'es pas mieux, à capoter dès qu'on croise la route d'un titan, tch. Ça fait flipper, en vrai, ton intérêt pour ces grosses merdes. Et c'est non. Je t'accompagne pas.
Hansi (avec des yeux suppliants): S'il-te-plaît, Rivaille...

Cette binoclarde... Elle essaya de prendre la main du caporal-chef, pour l'entraîner hors de sa chambre. Dans son geste, elle fit tomber la bouteille d'encre qui trônait sur le coin du bureau. Encre, qui, une fois renversée, vint tacher toutes les feuilles que ce soldat cerné avait remplies jusqu'aux petites heures du matin. Erreur fatale ! Oui, erreur, qui lui valut d'ailleurs un regard noir de la part de son interlocuteur, qui laissa exploser toute la frustration qu'il tâchait de retenir en lui depuis l'apparition de cette fille dans son bureau.

Rivaille (se levant, les poings serrés): Je ne vais pas le redire. Dégage.
Hansi (se confondant en excuses): Oh mon dieu, je suis désolée, Rivaille ! Je t'assure que je n'ai pas fait exprès ! (puis, en essayant de ramasser son dégât, mais ne faisant qu'étaler l'encre encore plus) Je vais t'aider à nettoyer ! Donne-moi seulement quelques secondes...
Rivaille (freinant Hansi dans son élan): Ce n'est pas comme cela qu'il faut faire, espèce de binoclarde. (puis, poussant Hansi, qui n'osait plus insiter, jusqu'à la porte) Je suis à deux doigts de pogner les nerfs, alors tu vas me faire le plaisir de disparaître de l'autre côté de cette porte.
Hansi (juste avant que la porte ne se referme sur sa silhouette): Tu ne te défileras pas si facilement ! Je vais revenir demain, Shorty. (puis, retrouvant sa bonne humeur) Ce n'est pas un dégât d'encre qui va m'arrêter !
Rivaille (de l'autre côté de la porte): Tch.

Oui, dans un monde où les soldats se faisaient dévorer par de titanesques monstres sans pitié, Rivaille Ackerman venait de s'embarquer dans une banale aventure qui allait bousculer ses petites habitudes de caporal-chef maniaque de nettoyage. Car oui, cette visite n'était que le début de l'histoire cocasse entre deux êtres qui s'opposaient en tous points.

« Non. » [𝐀 𝐋𝐞𝐯𝐢𝐡𝐚𝐧 𝐒𝐭𝐨𝐫𝐲]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant