« Non. » [𝐀 𝐋𝐞𝐯𝐢𝐡𝐚𝐧 𝐒𝐭𝐨𝐫𝐲]

❥ Jour 8: Confessions

« La force provient de la faiblesse des expériences passées ».

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La la la ~ Bruit de semelles qui claquaient le sol avec fougue. Atmosphère on ne pouvait plus apaisante. Souvenirs fanés, piétinés, brûlés par les rayons de soleil naissants.

La la la ~ L'aube pointait le bout de son nez. La nuit emportait les pensées de la veille, dans un flot lumineux éblouissant. Le vent balayait le paysage, nettoyant chaque recoin de mémoires oubliées d'un jour sans importance.

La la la ~ Esprit embrouillé. Émotions condamnées. Sensations momentanées. Labyrinthe ? Chimères. Vagues illusions. Tout n'était que rêve éphémère. Et éternité mal interprétée.  L'étreinte du ciel azuré se reflétait à l'horizon.

La la la ~ Hansi Zoe était là, sourire aux lèvres. L'éclat de la fenêtre vitrée éblouissait sa paisible silhouette qui observait le paysage d'un air songeur. Hier faisait partie du passé, demain était synonyme de présent. Tel était le message dicté par le soleil qui contrastait gaiement avec le bleuté d'un ciel perdu dans sa propre immensité.

La la la ~ Hansi était heureuse. Elle fredonnait. Elle respirait. Elle flottait. Le matin annonçait sa fracassante arrivée. Et, pourtant, la lunettée ne pouvait s'empêcher de se souvenir. Hier, elle avait triomphé. Enfin, elle avait entrevu ce que Rivaille cachait derrière son impassibilité. Hier, elle avait laissé parler ses émotions. Enfin, elle s'était autorisée à se détacher de son obsession pour la science lors de quelques minutes seulement. Hier, elle avait vécu un moment fort, puissant, merveilleux. Enfin, elle avait décidé de se détacher de la réalité pour se glisser dans un doux rêve confortable.

Elle sentait encore la chaleur de la paume de Rivaille contre la sienne.

La la la ~ Avait-elle le droit de se laisser distraire par son objectif principal ? Avait-elle le droit de ne pas dédier sa vie entière au progrès comme elle se l'était promis ? Avait-elle le droit de se sentir, elle aussi, un peu plus humaine ? Hansi avait décidé que oui. Mais demeurait un problème. Un problème qui venait ajouter une légère brume dans ses pupilles étincelantes d'une joie vraie, véritable.

La la— Hansi ne voulait pas y penser. Mais c'était plus fort qu'elle. Où se terminait un jour en commençait un nouveau. Était-il possible que Rivaille ait déjà oublié ? Qu'il allait agir comme si le temps, hier, ne s'était point arrêté quelques secondes ? Qu'il n'ait pas saisi la tension qui avait crépité dans l'atmosphère ? C'était bien probable.

Et cette pensée suffit à Hansi pour qu'elle perde le sourire. Pour qu'elle détourne le regard du lever de soleil ensorcelant qui l'avait charmée au premier abord. Pour qu'elle reprenne son masque d'insouciance, de fanatique bonne qu'à ne s'intéresser aux titans et aux expériences.

Oui, tout n'était que rêve et illusion.* Hansi l'avait bien compris. Et loin d'elle l'idée de s'imaginer que Rivaille allait accepter le moment qu'ils avaient partagé, hier soir. La lunettée avait saisi qu'il lui restait encore maintes facettes à découvrir derrière le masque de fierté que son ami s'était forgé à travers les années. Pour protéger les autres aussi bien que lui-même. Cela allait être difficile de percer à jour qui était réellement Rivaille Ackerman. Peut-être allait-il vouloir ne plus jamais lui adresser la parole. C'était bien probable.

Et pourtant. En raison de son incorrigible penchant scientifique, Hansi ne pouvait qu'espérer que son ami lui ferait à présent assez confiance pour lui dévoiler la faiblesse qui voilait parfois la force fière de son âme.

Le ciel aux contrastes nuageux lui fit un clin d'oeil. Oui, elle allait réussir.

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