❥ Jour 4: Délire

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Tip. Tap. Tip. Tap.

Hansi Zoe marchait dans les couloirs du QG. Ses pensées virevoltaient en son esprit au fur et à mesure que ses pieds chaussés de bottes ajustées foulaient le sol. Il était rare qu'elle s'accorde un moment pour rêvasser, ces temps-ci plus que jamais, sauf que cette fois-ci, elle en avait assez.

Tip. Tap. Tip. Tap.

Hansi n'était pas de ceux qui aimaient se plaindre. Après tout, une scientifique de sa trempe n'aurait pu se sentir plus comblée au bataillon d'exploration. Mystères, laboratoire et matériel spécialisé... En demander plus aurait été pour le moins insensé et aurait relevé assurément de l'outrance. Et pourtant, à cet instant, elle ne pouvait qu'être agacée. Oui, elle en avait assez.

Tip. Tap. Tip. Tap.

Tout ce qu'Hansi demandait, c'était un peu de considération pour le travail qu'elle effectuait. Elle avait conscience que son caractère avait parfois tendance à s'emporter lorsqu'elle effectuait ses expériences. Mais c'était ce qu'elle qualifiait d'un « infime effet secondaire ». L'important, c'était les résultats. Et la binoclarde savait que son travail en apportait, des résultats. Grâce à elle, le mystère entourant les titans rétrécissait de jour en jour. Alors pourquoi Rivaille Ackerman s'opposait-il avec tant de force à ce qu'elle poursuive ses analyses ?! Oui, elle en avait plus qu'assez.

Tip. Tap. Tip. Tap.

Et puis, ce n'était pas comme si Hansi n'avait pas insisté. Voilà trois jours qu'elle s'évertuait à enchaîner prétexte sur prétexte pour réussir à attirer l'attention du caporal-chef ne serait-ce que plus de quelques secondes. Quant à réussir à le faire sortir de son sempiternel bureau, c'était une autre histoire... Elle avait essayé de faire la conversation, de le sortir de ses gonds, ou même de se montrer prévenante envers Rivaille. Et lui, il n'avait même pas daigner acquiescer à sa seule requête.

Hansi Zoe ne se mettait que très rarement en colère. Sauf qu'en ce moment, elle en avait assez. Oui, assez de se plier en quatre pour faire plaisir à monsieur le caporal-chef, alors que celui-ci semblait n'en avoir strictement rien à cirer.

Tip. Tap. Tip—

Les pieds d'Hansi s'arrêtèrent soudain au pas d'une porte en bois qui brillait par son imposante présence. Car oui, c'était décidé. Elle allait se plaindre au major Erwin Smith.

Enfin, c'était ce qu'elle avait l'intention de faire avant de n'entendre des éclats de voix distincts de l'autre côté du morceau de bois. Une conversation. Non, réalisa la lunettée en tendant l'oreille. Ce n'était pas une conversation. Mais une altercation. Soudain, le poing levé, prête à frapper, Hansi hésita. Une voix lui semblait étrangement familière. Grave, légèrement rauque, oui, elle ne pouvait qu'appartenir à Rivaille Ackerman.

Rivaille (énervé): T'es en train de me dire que tu n'as même pas de titan à lui offrir pour ses expériences merdiques ?!

Intriguée, Hansi fronça les sourcils. Les deux hommes étaient-ils donc en train de discuter du sujet qui lui tenait à coeur ? Sans ne se poser une seule question de plus, la scientifique s'accroupit au sol, et colla son oreille le plus discrètement possible à la porte.

Erwin (calmement): En effet. C'est pour cela que je compte sur toi pour—
Rivaille (en coupant la parole au major): Écoute, Erwin, tu peux bien faire ce que tu veux pour ménager cette binoclarde, j'en ai rien à foutre. Mais arrête de me réserver un rôle dans tes plans à la con, j'ai autre chose à faire qu'à inventer des excuses chaque fois que cette fanatique vient cogner à ma porte, tch.
Erwin (toujours de son ton de voix posé): Il me semblait qu'on était d'accord, Rivaille.
Rivaille: Quand il s'agit de tactiques militaires et de plans d'attaque, alors là, oui, j'ai l'habitude de me fier à ton jugement. Sauf que dans ce cas-ci, tu n'as strictement rien à gagner en agissant ainsi, merde. T'as qu'à lui dire que t'as changé d'avis, puisque c'est impossible de la laisser continuer à expérimenter sur les titans.
Erwin (s'emportant un peu): Tu sais très bien que dans le cas de Hansi Zoe, c'est bien plus facile à dire qu'à faire. Elle reviendra à la charge avec une quantité incommensurable d'arguments, jusqu'à ce que je lui donne mon feu vert, ce que je ne peux lui offrir: les effectifs de l'armée ne sont pas assez grands pour assurer une sécurité optimale lors de telles expériences. Elle ne veut rien entendre, et le major du bataillon d'exploration ne peut passer son temps à gérer une fanatique de titans.
Rivaille (irrité): Et tu croyais peut-être que c'était le rôle d'un caporal-chef ? Tch. N'importe quoi. Je te l'ai dit, Erwin, ne compte plus sur moi pour...

« Non. » [𝐀 𝐋𝐞𝐯𝐢𝐡𝐚𝐧 𝐒𝐭𝐨𝐫𝐲]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant