➳ Chapitre 4-2

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 — Gentille fille, articula-t-il d'une voix posée.

J'avais envie de vomir, mais je continuai d'avaler la nourriture qu'il me tendait, la peur qu'il me violente encore était plus forte que le peu de fierté que j'avais. Mon avant bras me faisait mal, j'étais certaine qu'un de mes os était fracturé, je posai ma main sur cette zone pour la serrer légèrement alors que ma vue se brouilla légèrement à cause des larmes qui remplirent mes yeux, je fis un gros effort pour les empêcher de couler à nouveau. Quand il en eut terminé avec le bibimpap, il me tendit un ravioli – mandu – du bout des baguettes. Je ne fis pas de caprices et prit la nourriture comme tout le reste avant, même si mon estomac protestait face à ce gavage. Je fus obligée d'arrêter au troisième mandu, je n'en pouvais plus, si j'avalais encore quelque chose, je risquais de tout rendre. Mon ravisseur fit alors passer un gobelet avec une paille à travers les barreaux pour me permettre de boire. Je pris quelques gorgées d'eau puis relâchai la paille.

— Bon, fit-il en reposant le tout sur le plateau, je reviens dans deux minutes.

Il se leva et remonta à l'étage et comme il me l'avait dit, il revint rapidement. Il tira une clé de sa poche et ouvrit la cage, me faisant signe de sortir. À cet instant, je trouvais cette cage bien plus rassurante que l'extérieur, je n'avais aucune envie d'en sortir, au moins quand j'étais à l'intérieur, j'avais une sécurité entre moi et ce malade. Tae-Oh eut une mine blasée et fit un mouvement vers l'avant pour pénétré dans la cage, ce qui me fit brusquement sursauter alors que la panique se propageait en moi.

— Je vais sortir ! m'écriai-je vivement. Je vais sortir...

— Alors dépêche-toi de le faire.

À contre coeur, je m'avançai vers la porte ouverte pour sortir de ma petite prison, même si une fois à l'extérieur, je mis une distance de sécurité – inutile – entre Tae-Oh et ma personne. Ma réaction ne lui fit ni chaud ni froid, il avait parfaitement conscience que je ne pouvais pas lui échapper et qu'il pouvait me réduire en bouillie si il le désirait. D'un mouvement de tête il m'ordonna de monter les escaliers, j'obéis non sans jeter plusieurs regard par dessus mon épaule, il me talonnait, me fixant de manière dérangeante. Quand nous fûmes à l'étage, je réalisai alors que ce n'était pas dans une cave qu'il me retenait captive, mais une pièce spécialement faite pour cela, parce que nous étions dans la cave justement. L'entrée de ce second sous-sol était dissimulé derrière un meuble qui coulissait vers la droite, certainement grâce à des roulettes dissimulées en dessous. Cette information rendait la situation encore un peu plus glauque et un peu plus effrayante qu'elle ne l'était déjà.

Il me poussa assez brusquement dans le dos pour que j'avance jusqu'à un autre escalier, plus court celui-là. Gravissant les quelques marches, nous nous retrouvâmes alors au rez-de-chaussée de la maison, l'intérieur était élégamment décoré, mais aussi de manière moderne et une petit odeur de tabac flottait dans l'air. Les couleurs dominantes étaient le rouge, le noir et le blanc, la première couleur se retrouvant sur l'un des murs et ensuite par petites touches dans la décoration. Un canapé noir et un blanc composait le salon, ainsi qu'une table basse en verre sur laquelle reposait une petite sculpture à la forme étrange, juste en dessous de cette table était posé un tapis rouge à frange. Il y avait une grande table à mangée noir brillante, accompagnée par six chaises dans un coin du vaste salon et au dessus pendait un lustre en verre travaillé qui devait être absolument magnifique une fois allumé. Mais alors que j'allais continuer mon inspection de l'endroit, mon regard se posa sur ma valise.

Hein ?

Je ne comprenais pas ce que ma valise faisait là, j'étais certaine de l'avoir laissée chez les Oh. Minute, est-ce que par hasard...

𝙲𝚑𝚊𝚒𝚗𝚎𝚍 : 𝙼𝚘𝚗𝚜𝚝𝚎𝚛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant