Voir de la violence, cette essence bien trop sanglante, devenait presque vital.
On s'amassait pour du sang, on criait pour voir du sang, on pariait sur du sang qui coulerait.
De plus cet endroit mal famé semblait être gorgé de Mercenaires du sang.
Ce n'est pas le moment de te faire remarquer...
Les cris, le tumulte ambiant, le sang coulant sur la terre, les paris grimpant toujours plus ; cette atmosphère opprimait Clarok. Elle avait la dangereuse impression qu'au moindre mouvement de la part de son voisin elle pourrait finir écrabouillée.
Ce genre d'amas de gens lui donnait depuis toujours une crainte farouchement ancrée dans son esprit. Les souvenirs du jour où une talentueuse l'arrachait à sa famille était liée à cette sensation d'être englouti.
Jusqu'à ne plus voir une once de lumière.
Elle avait suivi Eulak dans le froid. Sa colère face à ce nouveau départ et le vol de ses affaires ne faisait qu'augmenter qu'à présent elle n'avait qu'une fine couche de tissu pour se prémunir du froid.
La place où elle se situait était remplie de monde. Le plus frappant restait ce cercle surélevé aux piloris où les gens combattaient. En face l'une de l'autre se trouvait deux cages. Les combattants y étaient lâchés de là.
Comme des animaux.
Tout semblait braise chaude qu'il ne fallait pas trop éventer sans provoquer un incendie.
Dévastateur.
Hurlant de la colère contenue.
Sans pitié.
Clarok retient un haut-le-cœur face à ce spectacle. Les pauvres personnes qui combattaient étaient comparées à des animaux, totalement déshumanisées. N'étant plus que des nombres, des êtres de haine et l'objet de paris abjectes.
Forcer des gens à se battre pour de l'argent...
Dans le cercle, un homme à la carrure impressionnante réussi à donner un autre coup au visage. Faisant hurler de douleur le malheureux.
Tout était sauvage, sans le moindre remord, et surtout le public en redemandait perpétuellement. Alors ce ne fut pas un combat, mais bien des dizaines qui se succédèrent. Tous avaient la même particularité, la violence.
Au bout d'un moment la talentueuse recula, elle n'en pouvait plus de voir ce spectacle se répéter.
Elle détestait cette faiblesse.
Elle détestait se sentir aussi vulnérable.
Au bout d'un moment, il n'eut plus de combat. Un homme qui devait avoir son âge grimpa sur une des cages. Tout le monde s'arrêta presque immédiatement de parler. Quelque chose chez lui imposait le respect, même plus que ça :
La soumission.
Ses doigts semblaient incomplets sans une épée qu'il tenait fermement. Large carrure, grande taille, le tout n'étant fait qu'en angles sans arrondis, intimidant n'importe qui.
Sauf, la chose qui intimidait le plus restait son nom : Fils. Jusqu'au gouvernement on connaissait cette identité de criminelle. Il était celui qui possédait le kixinf le plus affluant depuis toujours. À certains quartiers de la capitale c'étaient eux qui servaient d'autorité ayant pour seul but d'amasser le plus d'argent possible. Même les Mercenaires du sang qui étaient de petits groupes disparates n'avaient pas cette grandeur.
Enfin jusqu'à ce jour-ci, car il semblait à la voyante que les kixinf tous ceux sous le symbole de l'étendard de sang, et ceux sous celui de l'œil traversé d'une dague se soient alliés pour ne faire qu'un. D'où les yeux peints au liquide vermillon sur les murs qui entouraient la place.
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Shadow Dreams - I . la vague de sang
FantasíaLa dure Régence d'Aslanie pourrait être résumée aux mots rude, froid ou encore sang. Mais la réalité y est encore bien plus sombre. On y meurt mieux qu'on y vit. Dans ces temps de violence : Eulak, brillante et glaciale cartographe, croise la route...