Chapitre 8 : Premier rendez-vous

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J'ai lu beaucoup de romances pour jeunes adultes ces derniers temps. Pas par plaisir. Non, absolument pas. Ce ne sont que des recherches. D'accord ?

Bref, l'important est que j'ai vu à quoi pouvait ressembler un premier rendez-vous. Je dois dire que c'est peu concluant. Parfois, ça se passe très bien. Parfois, c'est un désastre. Et parfois, un dragon à deux têtes vient interrompre ce moment romantique. Oui, j'ai lu plusieurs types de romance, juste pour être rigoureux.

Mais je suis sûr que tout va bien se passer pour moi. Sur le papier, Tristan semble totalement correspondre à ce que j'attends de mon Prince Charmant. Je suis très stressé, mais j'ai hâte de le rencontrer en vrai. Qui sait, il y aura peut-être un coup de foudre entre nous. On va peut-être passer des heures à discuter, décider de se revoir très vite et réaliser que nous sommes faits l'un pour l'autre. Et boum : Ils vécurent heureux pour toujours.

J'arrive avec un peu d'avance au restaurant et j'attends dans un coin. Cette situation me met rapidement mal à l'aise. Je regarde autour de moi pour être sûr de le voir arriver, mais j'ai peur de croiser son regard. J'ouvre et je ferme des applications sur mon téléphone pour me donner une contenance face à tous les passants. Et croyez-le ou non, mais la météo de la journée n'a pas changé entre 14h et 14h03.

L'heure de notre rendez-vous est passée depuis exactement treize minutes. Ce n'est pas grave. C'est juste un peu de retard. Il a sûrement eu un problème sur la route. C'est ce que je continue de me dire durant les dix minutes qui suivent. Maintenant, je commence à me demander s'il va réellement venir. Alors que je me demande si je devrais lui envoyer un message, Tristan apparaît dans ma vision périphérique. Il me fait signe pour attirer mon attention et je réponds avec un sourire. Il est aussi beau que sur ses photos, peut-être même encore plus. Il est grand, probablement 1m85. Et il porte une tenue simple : t-shirt bordeaux, jean noir et une veste en jean.

Le stress monte d'un cran d'un seul coup. Non, plutôt cinquante-trois crans.

— Salut, Oliver, dit-il dès qu'il est assez proche. Désolé pour le léger retard.

— Pas de souci, mens-je. Ça ne fait pas longtemps que je suis là.

Premier moment embarrassant : décider la manière de se saluer. Doit-on se serrer la main ? Se faire la bise ? Une accolade ? J'aurais dû faire des recherches pour trouver le protocole officiel. En imaginant que ça existe. Je suis l'exemple de Tristan, qui finit par tendre la main vers moi.


Nous entrons dans le restaurant et une serveuse portant un uniforme blanc et noir nous installe à une table près d'un Jukebox vintage. Son badge m'indique qu'elle s'appelle Patricia. Elle nous tend à chacun la carte des boissons, puis elle s'éclipse pour nous laisser faire notre choix.

Je fais semblant d'inspecter la carte, même si je sais déjà ce que je vais prendre. C'est mieux que de croiser le regard de Tristan et de rougir comme un idiot. Je le laisse engager la conversation, mais elle se compose principalement de banalités. Il fait chaud pour un mois d'octobre. Je viens assez souvent dans ce centre commercial, il est plus grand que celui de ma ville. J'ai fait un créneau pour me garer.

Bon, il faut redresser la barre. Même l'étiquette des ingrédients au dos de la bouteille de ketchup est plus intéressante. Je dois lui poser des questions pour participer activement.

— Et sinon, dis-je, parle-moi un peu de tes passions. Que fais-tu pour t'occuper en dehors des cours ?

— Oh, tu sais... répond Tristan en triturant son bracelet en cuir. Je vais à la salle de sport.

J'attends la suite de sa phrase pendant quelques secondes avant de me rendre compte qu'il n'y en aura pas.

— D'accord, dis-je. C'est... Ça doit beaucoup t'occuper. Et à part ça ? Peut-être quelque chose d'artistique, de la lecture ou des séries ?

Oliver et le mythe du Prince CharmantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant