Oliver et le mythe du Prince Charmant

Chapitre 22 : Voyage scolaire

C'est l'heure du départ. Étant donné que la compétition d'athlétisme commence tôt demain matin, nous partons en fin d'après-midi et nous allons passer la nuit dans un motel. En tout, nous sommes onze à monter dans le bus : les huit membres de l'équipe masculine d'athlétisme, la Coach Ramos, Nora et moi. Mes amis font en sorte de choisir les sièges les plus loin possible de Matt Robinson et sa clique. Certains d'entre eux font partie des personnes qui ont fait de mes journées un enfer après l'histoire du message sur le groupe du lycée. Aujourd'hui, ils ne prêtent pas la moindre attention. Je ne sais pas si c'est parce qu'ils ont peur d'avoir des problèmes avec leur Coach ou avec mes amis. Je dois admettre que Nora fait peur quand elle lance ses regards noirs.

Une fois que tous les sacs sont rangés et que tout le monde est installé, la Coach Ramos s'installe dans le siège conducteur. C'est elle qui conduit le bus lors des rencontres à l'extérieur. Elle a son permis D, apparemment. Enfin, je l'espère, en tout cas. Sinon, nous n'arriverons peut-être pas à Charlotte en un seul morceau.

Je suis assis à côté de Flynn sur l'avant-dernière rangée du bus, et Nora et Danny sont derrière nous. Nous passons la première demi-heure du voyage à discuter tous ensemble, puis Nora sort ses écouteurs pour mettre de la musique. Dans la foulée, Danny ferme les yeux à la seconde où il rencontre l'appuie-tête de son siège.

Nous pourrions probablement parler librement, Flynn et moi, mais on n'est jamais trop prudents. Flynn semble penser la même chose puisqu'il sort son téléphone. Il tape un message et mon téléphone vibre dans ma poche.

J'ai rêvé de toi la nuit dernière.

Ah oui ?? On était habillés ?

Pardon, ça faisait un peu pervers.

Ça ne me déplaît pas.

Mais oui, tout le monde avait ses vêtements.

Qu'est-ce qu'on faisait, alors ?

Je ne me souviens pas de tous les détails.

Tout ce que je sais, c'est que je me sentais en sécurité.

Tu étais dans mes bras et j'avais l'impression d'être exactement là où je devais être.

Maintenant que je l'écris, je réalise que c'est très cucul, désolé.

C'est vrai.

Mais comme c'est toi, je ne peux que trouver ça mignon.

J'ignorais que tu étais un si grand romantique, Flynn Harrison.

Ça m'arrive, parfois.

Subitement, nous sursautons tous les deux. Danny vient de glisser sa tête entre nos deux sièges sans crier gare. Je place ma main sur ma poitrine pour commander à mon cœur de se calmer. C'était plus efficace qu'une scène de film d'horreur au cinéma.

— Bon sang, Danny, dit Flynn. Tu ne peux pas faire une apparition comme quelqu'un de normal ? On croyait que tu dormais.

— J'ai fait une petite sieste réparatrice, mais ça va mieux maintenant. Quoi de neuf ?

Il nous demande cela comme si on ne s'était pas parlé depuis deux semaines, pas comme s'il avait dormi une petite heure.

— À part la crise cardiaque que j'ai failli avoir ? dis-je. Pas grand-chose.