Chapitre 18 : Des étoiles dans les yeux

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Je suis en pleine crise vestimentaire. Je me sens trahi par mon placard. J'essaye une dizaine de tenues différentes avant de me décider pour une chemise bleu clair et un jean noir. C'est bête, je ne sais même pas pourquoi j'essaye de faire bonne impression alors que Flynn me voit presque tous les jours depuis plus de trois ans. Mince, maintenant je commence à penser à toutes les fois où il m'a vu avec des tenues catastrophiques. On se détend, s'il m'a proposé un rendez-vous, ça signifie qu'il n'a pas été traumatisé par mes t-shirts troués et mes pulls trop larges.

Je mets du parfum, en espérant ne pas sentir comme une boutique Séphora, et j'essaye de coiffer mes cheveux peu coopératifs. Je crois que je suis prêt. Physiquement, en tout cas. Psychologiquement, je suis en train de paniquer. Et si ça se passait aussi mal que mon rendez-vous avec Tristan le roi de l'impolitesse ? Il y a beaucoup plus de choses en jeu cette fois-ci. Cette soirée pourrait mettre en péril mon amitié avec Flynn. Rien que d'y penser, mon estomac fait un salto arrière.

— Tu es très beau, trésor ! s'exclame ma mère quand j'arrive au rez-de-chaussée. Cette chemise déchire grave. Ça se dit encore, pas vrai ?

— Ouais, tous les jeunes disent ça, mens-je. Merci, maman.

— Attends, je veux faire une photo avant que tu partes.

Ma mère sort son téléphone plus rapidement qu'un cowboy ne dégaine son pistolet. Elle me fait prendre la pose pendant plus de deux minutes. Je me demande si elle cherche le bon angle ou si elle a simplement pris cent dix-huit photos de moi.

— Je peux y aller maintenant ? soupiré-je.

— Oui, c'est bon. Passe le bonjour à tes amis. Et dis à Nora que le crumble de sa mère était délicieux. Je lui ramènerai son assiette à la prochaine réunion de notre club de lecture.

Oui, j'ai légèrement menti à ma mère sur le programme de ma soirée. J'aurais très bien pu lui dire que j'allais passer la soirée seulement avec Flynn, mais si elle le mentionne à la mère de Nora et que cette dernière le mentionne à Nora, ça pourrait vite causer des problèmes. Bon d'accord, je suis légèrement parano. Je n'y peux rien, c'est l'effet secondaire quand on veut tout avoir sous contrôle pour éviter l'imprévu.

Ma mère me dit encore une fois que je suis beau, puis elle me donne les clés de la voiture. Quand je m'installe derrière le volant, je prends une grande inspiration. C'est parti.


J'arrive avec un quart d'heure d'avance chez Flynn, mais il n'a pas du tout l'air surpris en m'ouvrant la porte. En revanche, il a l'air... Wow. Il est... Comment utilise-t-on les mots déjà ? Flynn porte une chemise ouverte, avec les manches retroussées, par-dessus un t-shirt blanc. Ajoutez cela à son sourire et c'est le cocktail parfait pour que je reste figé comme un imbécile.

— Tu es vraiment beau, dit-il. Euh pardon. Bonsoir, d'abord. Comment vas-tu ? Et ensuite : tu es vraiment beau.

Bizarrement, son stress m'aide à me détendre un peu. Je reste tout de même à un neuf sur dix sur l'échelle de la nervosité, mais c'est déjà mieux que le treize d'il y a quelques minutes.

— Alors, dis-je. Bonsoir. Je vais bien, et toi ? Toi aussi tu es très beau. Même plus que très beau, si ça existe.

Flynn sourit et ses épaules semblent se détendre. J'ai peut-être réussi à le faire descendre un peu sur l'échelle. Il fait un pas sur le côté en me faisant signe d'entrer. Je connais le chemin puisque j'ai déjà passé un grand nombre de soirées et de nuits dans cette maison. Mais c'est la première fois que je me retrouve seul avec Flynn ici. Il a décidé d'organiser notre premier rendez-vous ici car ses parents sont partis en week-end avec un couple d'amis.

Oliver et le mythe du Prince CharmantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant