Jamais je n'aurais pensé qu'être forcé à rester des heures dans un lit soit un supplice pour moi, c'est vrai, d'habitude je n'arrive jamais à le quitter.
C'est quand même étrange, j'ai l'impression que quelque chose se trame derrière moi, j'ai une sensation bizarre, tout a l'air si étrange, si lisse, sans saveur...
Je suis rapidement sorti de mes pensées lorsqu'un monsieur toque à ma porte, il se présente, c'est donc bien lui le psychologue qui se chargera de moi. Il a beaucoup de prestance, un peu intimidant. C'est le genre de personne qu'on remarque tout de suite, il m'a fait une très bonne impression, je me sens bien en sa présence.
Après avoir échangé quelques banalités sur mon état général, il prit un cahier et un stylo avant de s'assoir près de moi. J'ai le sentiment qu'il est stressé, ses doigts frappent régulièrement la bordure du lit avec maitrise et insistance, ce qui a le don de me stresser. Il me tend mon cahier ainsi que mon stylo, pour que je puisse communiquer avec.
Inutile de tourner autour du pot, il me demanda de me remémorer la nuit du 14 juillet.
« Très bien, je vais vous écrire ce dont je me souviens en étant le plus précis possible ».
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Il était 19 heures, je sortais de la douche.
C'était une belle journée estivale, rare dans une région connue pour ses fortes pluies, et ses coulées de boues. Les rayons du soleil se frayaient un chemin au travers des volets, plongeant la salle de bain dans une atmosphère tamisée. Une délicieuse odeur tintait mon nez, ma mère avait préparé des croques monsieur, vous savez ceux à base de fromage et sans jambon, vous devriez essayer à l'occasion !
Après avoir terminé de me préparer, je m'empresse de descendre les escaliers en bois, l'odeur devenait intense, mes narines étaient ravies, et mon estomac criait déjà famine. Je m'assieds à table avec mes parents, et nous commencions à diner. Nous parlions de la fête de ce soir, évidement ces derniers s'empressaient de me rappeler les règles à respecter pour être accepté au domicile le lendemain. Pas d'abus d'alcool en tant que conducteur, je refuse la drogue et les propositions trop alléchantes. J'avais l'habitude qu'ils se soucient, c'était mon devoir de les rassurer. Assez blablaté, il était 20 heures, et je devais songer à partir, l'étiquette du retardataire n'avait que trop duré.
Le plateau d'apéritif, bien calé du côté passager, la bouteille en sécurité sur le siège à l'arrière, nous pouvons enfin partir. Mon amie Clara habitait dans un petit village au sommet d'une montagne, je vous avoue que la route était un bon test de sobriété. A mon arrivé, j'ai directement remarqué qu'elle avait organisé les choses en grand. La piscine et le jacuzzi étaient accessibles, il y avait une flopée de décorations et des guirlandes en guise de luminaires. Il y avait également beaucoup de monde, je ne savais plus où donner de la tête. Vous voyez le film « Projet X », je sentais qu'on y était presque, mais j'espérais ne pas retrouver ma voiture dans la piscine ou encore un affrontement dans la rue bordant la maison.
Je ne me souviens plus vraiment du déroulement de la soirée à vrai dire, nous nous amusions comme des lions hors de leurs cages.
Après avoir été à la piscine, nous nous sommes lancés dans un jeu d'alcool, Clara avait l'habitude de m'accueillir sur son canapé, je n'étais dès à présent plus conducteur, je dormirais bel et bien sur place !
Après un ensemble de défaites conséquentes, je me suis retiré pour aller m'allonger. Je sentais l'herbe fraichement coupée sous mes pieds dénudées. Ma petite mèche rebelle vacillait au gré du vent. Les cris et les rires des jeunes au sein de la propriété confirmaient la réussite de cette soirée, c'était franchement sympa.
Ce petit moment de répit se termina lorsque Clara s'heurte à mes jambes, bien trop concentrée à échapper à ses assaillant munis d'œufs et de mayonnaise. A la fin des courses, j'avais plus d'œufs et de mayonnaise étalé sur mon corps que Clara elle-même. Cette dernière était décidée à se venger, sa silhouette disparue au loin. Je n'aime pas le gaspillage et puis, j'étais bien trop alcoolisé pour tenir debout, je crois même m'être assoupis.
Une main réconfortante parcourait mes cheveux, je crois que je rêve, mais comment en être certain ? Je n'en ai rien à faire, je suis bien trop fatigué pour faire quoique ce soit.
Je sens quelque chose s'approcher de mon oreille avant d'émettre un bruit impardonnable, le boucan d'un réveil qui sonne. J'ouvre les yeux sans rechigner tout en fronçant les sourcils. Il était la, devant moi. Adrien, n'était pas invité mais je suppose qu'il a voulu passer faire un coucou, constater les dégâts et voir si son copain était dans un état présentable, il n'allait pas être déçu...
Encore vexé du réveil qu'il m'a accordé, je le tire contre moi afin qu'il s'imprègne également du mélange d'oeuf mayonnaise. Après s'être chamaillé, nous avons regardé les étoiles l'un à côté de l'autre, c'était une soirée parfaite...
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Un jour, tu sauras comment me pardonner
RomanceAdrien et Mathis vivent d'un amour passionnel. Seulement cette nuit-là, leur destin en aurait-il décidé autrement ? Que s'est-il réellement passé le vendredi 14 juillet ?