CHAPITRE 8 - LA VIE CONTINUE

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Me voilà transporté le long des couloirs. Les roues du brancard filent à toute allure sur ce sol lisse et régulier. Un vague de chaleur rassurante s'empare de mon corps, je n'arrêtais pas de me répéter la même phrase. Tu as réussi à le maintenir en vie, Mathis est entre des bonnes mains. Je me sens faible, j'ignore combien de temps me reste-il avant de quitter ce monde. Les néons blancs défilent à vive allure, laissant des faisceaux blancs derrière eux. Mes paupières sont lourdes, ma bouche s'entre-ouvre. Une blouse blanche se hâte au-dessus de moi, ma vision trouble ne permet pas de l'identifier. Ce dernier, dépose ce qui semble au contact de ma peau un masque. Simple respirateur ou puissante anesthésie ? Ma tête ballotte aux grés des virages, je m'abandonne à ces derniers.

Quelques jours suivirent..

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Ou suis-je ? Je vois ce long tunnel blanc, c'est donc ça la dernière vision avant la mort ? J'ai l'impression que l'on m'appelle quelque part. Cette voix méconnaissable, elle raisonne au loin. Que veut-t-elle ? Et cette impression... de flotter... le long de ce tunnel impersonnel et froid. J'essaie de m'approcher de cette lumière blanche au fond. J'ai l'impression que l'on me parle, cela semble être proche, comment en être sur ? Des voix se succèdent, l'une après l'autre et ricochent le long des parois. Je monte vers cet écho, doucement, je monte, sûrement.

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Mes yeux s'ouvrent, j'entends sur ma gauche deux infirmières discuter ensemble. Je n'attendis pas avant de me manifester. L'une d'elle s'avance vers moi en saisissant l'un des tabourets.

"Bonjour Monsieur Baltis, vous venez de vous réveiller après plusieurs jours dans un coma artificiel, suite à un accident de voiture. Nous avons décidé de vous maintenir dans cet état afin de vous prodiguer vos soins et d'éviter diverses complications. Vous aviez quelques côtes cassées qui ont nécessité plusieurs opérations. Cela fait plus d'une semaine que vous avez été opéré, vous devriez supporter les douleurs. Comment vous sentez-vous Monsieur Baltis ? "

Je lui fais part de mes ressentis, quelques picotements mais je ne ressens pas de douleurs insurmontables pour le moment. Combien de temps dois-je rester pensionnaire à l'hôpital ?

"Nous vous gardons en observation jusqu'a demain matin, nous voulons être certain que votre état reste stable avant de quitter les locaux. Je suis certaine que tout se passera bien, ça a l'air bien parti en tout cas. Monsieur Thomas a demandé à vous........"

Je ne pu m'empêcher de lui couper la parole. Comment va-t-il ? S'il vous en a parlé, il doit déjà être sorti de l'hôpital !

" L'état instable de Monsieur Thomas ne nous a pas permis de le plonger dans un coma artificiel, bien trop dangereux en cas de complications. Nous avons établi plusieurs diagnostics. De ce fait, nous avons pu prodiguer tous les soins dont il avait besoin. Son état est actuellement stable, mais nous devons le surveiller encore un moment. Son état psychique a été fortement affecté, c'est pour cela nous avons débuté un suivi psychologique. Cela nous a permis de comprendre ce qu'il s'était passé cette nuit-là, il était notre seul point d'appuis comme vous n'étiez pas conscient".

Devais-je me réjouir de son état ? Qu'il n'était pas mort, et moi non plus ? Je soupires de soulagement. Je dois rester fort, pour lui, pour nous. A cet instant, mon regard se pose sur cette dame, lui demandant si je pouvais le voir.

"Monsieur Thomas m'a fait part de son envie de vous rencontrer, mais il souhaite rester discret au sein de l'hôpital. Sa demande date depuis quelques jours. Vous vous doutez bien que je n'ai pu l'honorer. Monsieur Thomas ignore que vous étiez dans le coma. Je ne voulais pas l'inquiéter et risquer d'aggraver son état psychique. Ses parents doivent déjà être parti, je n'ai qu'une seule parole, vous pouvez me suivre jusqu'à sa chambre. Pour me pardonner de l'avoir laissé dans l'ignorance, vous pouvez rester dormir dans son humble demeure, si vous me promettez de rester discret !

Je traverse les innombrables couloirs, à la poursuite de cette généreuse dame. Un détail attira mon attention lorsque je passe devant de la salle de réunion. Les parents de Mathis était présent avec quelques médecins. Mais que faisaient-ils ? Des documents étaient éparpillés sur la table, devant les visages de ses géniteurs. Je ne sais pas vraiment quoi penser, surement des paperasses à remplir pour l'hôpital.

J'arrive au niveau de sa demeure, l'infirmière rentre dans la chambre, tandis que je me contente de le regarder au travers de la baie vitrée. Je sens que c'est à mon tour d'y aller.

Un jour, tu sauras comment me pardonnerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant