Introduction

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Tout un chacun peut observer objectivement les comportements infantiles et naïfs emprunts de superstitions propres aux différentes cultes. Des attitudes qui perdurent dans certaines religions mais dont nous nous sommes il est vrai peu à peu détachés au fil du temps nous les chrétiens grâce à la séparation de l'Église et de l'État. C'est un lieu commun que de dénoncer le paradoxe de la religion (religere en latin) supposée relier les gens et pourtant mère de toutes les scissions et intolérances. Celles ci émergent justement quand elle devient le leitmotiv de notre quotidien, lorsque l'individu lui est totalement soumis et qu'elle lui dicte sa façon de vivre et de penser, quand la raison n'a plus son droit de citer et enfin lorsqu'elle est envisagée non plus comme un moyen mais comme une fin en soi. Avoir la foi en une transcendance n'est pas préjudiciable bien au contraire, en revanche le fait d'exiler la raison au profit d'une croyance aveugle constitue à mon sens une hérésie. L'obscurantisme religieux ne devrait plus exister de nos jours où l'archéologie et la science ont levé le voile sur certains mystères et artifices employés à des fins politiques et autres. Une soumission puérile et aveugle est inexorablement requise à la base par toutes les religions sans exception avec les conséquences tragiques que cela comporte et a comporté au cours de l'histoire. L'endoctrinement a été tellement bien effectué que les adeptes n'ont même pas ou plus conscience de la raison d'être profonde de ce qu'on leur ordonne d'accomplir au quotidien pour plaire au grand méchant Dieu.

(...) Mais venons-en aux faits. Au Xème siècle avant notre ère le peuple hébreu est scindé en deux entités distinctes, au sud le royaume de Juda et au nord le royaume d'Israël fondé aux alentours de -930. Il semblerait que cette division découle de la situation géo-climatique. Le climat aride au sud et la terre rocailleuse rendaient son développement difficile d'où son sentiment d'infériorité par rapport au nord, terre riche et cosmopolite. Sa volonté constante de le concurrencer sur le plan religieux avec l'établissement de la capitale religieuse à Jérusalem s'intensifia progressivement. La majorité de la population réside toutefois au nord. Rétablissons une première vérité : à l'origine cette ville n'est pas fondée ni nommée ainsi par les hébreux. Ce peuple est identifié pour la première fois à la fin du XIIIème siècle avant notre ère sur les hautes terres de Canaan. Or dans un passé bien plus lointain, dès la seconde moitié du deuxième millénaire, des textes égyptiens de magie témoignent de cette cité cananéenne nommée Urushalim. Par la suite au XIVème siècle les tablettes retrouvées à Tell-el-Amarna la capitale fondée par Akhenaton font mention du chef de Urushalim Abdi-Hepa se plaignant de troubles avec les villages voisins et avec des bandes de hors la loi les Apirou. Les conflits s'étendaient également plus au nord avec Sichem la capitale. La région du sud comptait environ 1500 individus. La finalité de l'assemblage de textes composant la Thora était exclusivement politique. Il s'agissait en premier lieu de donner la primauté à Juda par le biais de la religion et de réunifier les deux États suite à la chute du royaume d'Israël en l'an -722 conquit par les Assyriens. Une réforme religieuse sans précédent incluant une religion nouvelle et unique en son genre s'avérait nécessaire. De ce fait l'élaboration de la Thora émergea à la base d'une volonté socio-politique.

Le grand méchant Dieu : enquête au cœur de la BibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant