Tw : attention, ce chapitre contient une scène explicite pouvant heurter la sensibilité d'autrui.
Shooting
La première émotion que j'avais ressenti en me levant était la joie. Savoir que l'après-midi même j'allais collaborer avec Dior était une expérience inédite. Cependant, le moment de partir arriva et le stress commença à se frayer un chemin dans mon corps. Pâré de mon costume crème, je quittai l'appartement sous le regard enthousiaste d'Alessandro.
- A ce soir, ne fais rien de stupide, lui rappelai-je avant de fermer la porte.
Dans le métro je triai mes mails tout en écoutant du piano. Une fois en plein cœur de la capitale, je pris le bus. La circulation était relativement fluide ce qui me rassura, j'étais heureux d'être parti en avance. L'angoisse de faire un faux pas ne me quittai pas mais je trépignai d'impatience. J'avais l'habitude de shooter pour des marques lambda telles que Lacoste ou Adidas et j'étais sur le point d'avoir la possibilité de faire la Une d'une maison de haute couture. Les marques de luxe travaillaient tout à fait différemment de mes contrats habituels et ça m'excitais.
Je finis le trajet à pied et j'entrai dans l'hôtel particulier. Mon souffle se coupa devant la décoration élégante et sophistiquée du lieu. Faite de noir et de blanc, l'entrée était à la fois minimaliste et sobre. La personne ayant décoré le lieu avait beaucoup goût et on se sentait à l'aise, pas oppressé par l'opulence qui aurait pu être présente.
Une femme d'une trentaine d'années s'approcha de moi, un sourire courtois sur un visage dénué d'imperfections. Avec ses cheveux bruns, tirés en une queue de cheval haute et son tailleur noir me laissaient penser qu'il s'agissait de la secrétaire que j'avais eu au téléphone hier. Seul le bruit des talons brisait le silence qui régnait dans la pièce.
- Monsieur Marchal ? demanda-t-elle une fois à ma hauteur.
- Lui-même.
D'un signe de tête, elle m'invita à la suivre. Nous montâmes l'escalier de marbre et en haut, Carmen et un homme que j'identifiai comme Monsieur Arnault nous attendaient. L'homme me serra la main avant de confirmer son identité.
- Monsieur Marchal, c'est un plaisir. Madame Espinoza m'a convaincu de vous faire passer une séance.
Nous nous rendîmes dans une pièce drapée de blanc où s'installaient un photographe, plusieurs stylistes, maquilleurs et autres personnels indispensables au bon déroulement d'un shooting. Une large fenêtre éclairait la pièce lui offrant ainsi une lumière éclatante, cadrée par les toiles blanches. Monsieur Arnault donna ses dernières directives au photographe avant de quitter la pièce.
Les maquilleurs et coiffeurs vinrent à ma rencontre pour m'installer et me préparer.
- Ta peau est stupéfiante, s'exclama une maquilleuse. Il n'y a besoin d'aucune retouche, juste un peu de poudre matifiante pour ne pas briller !
Je n'y prêtais pas attention, je le savais. Tout en moi était parfait et rien de cela ne me satisfaisait. Parfois j'en venais à être déçu que les chirurgiens aient aussi bien fait leur travail.
La maquilleuse laissa finalement place au coiffeur qui se contenta de rapprocher mes cheveux à l'aide d'un peu de cire. Les laisser se disperser comme ils en avaient l'habitude n'était pas désirable pour une séance de cette importance. Les stylistes me confièrent un smoking gris ainsi que des mocassins noirs. Après avoir effectué les dernières retouches, tout le personnel s'éloigna pour me laisser avec le photographe. Ce dernier finissait les réglages de ses appareils et se tourna vers moi.
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Beauté Mortelle {TERMINÉ}
Short StoryCinq ans après l'accident qui a coûté la vie à sa famille, Angelo peine à se relever. Fruit de la chirurgie, il ne se retrouve pas dans la beauté qui lui a été attribuée. Celle qui cache à tous, sa douleur, son passé qu'il traine comme un boulet acc...