Premiers arrêts

225 4 0
                                    

Les huit joueurs de l'équipe sont déjà tous là, mon mec et capitaine aussi. Je suis la dernière, mais le large sourire, que Nathan m'adresse, me rassure et me met en confiance.

Je profite de mon arrivée, quelque peu tardive, pour observer les joueurs présents et les quelques spectateurs. Je remarque la présence de ma meilleure amie et de Nélya, ainsi que cette peste de Claire.

Pendant que je m'échauffe en trottinant et en sautillant, j'observe Aaron placé dans les buts et qui a débuté l'entrainement. Il effectue de très bons arrêts sur des tirs de trois joueurs à un ou deux mètres de la surface des buts. Il a un bon niveau, ce n'est pas pour rien qu'il est titulaire dans l'équipe de Créteil où joue Nathan.

Cela ne va pas être facile de m'imposer et pas seulement comme remplaçante. Mais j'aime bien les défis.

Tiago a une belle technique ; il contrôle la balle avec facilité et ces frappes sont bien travaillées, obligeant Aaaron à se détendre pour les repousser. Robin, moins technique, semble se contenter de tirs à ras de terre, qui le mettent en difficulté ; les 1m85 d'Aaron ne l'avantagent pas sur ce type de ballon. Je remarque que c'est un point faible pour lui et j'espère me montrer plus vive que lui pour aller au sol pour arrêter ces tirs.

Quant à Eliott, il semble avoir deux pieds gauches, tant pour contrôler la balle que pour frapper.

Tapant de la pointe du pied, le ballon prend toutes les trajectoires, sauf celle en direction des cages.

Ce qui ne pose comme seuls problèmes au gardien de buts que d'aller chercher le ballon derrière les buts.

La présence d'Eliott dans l'équipe, ou sur le banc de touche vue son niveau, est plutôt due à son amitié avec Nathan. Ce qui me fait une boule à l'estomac en me rappelant que si je suis là aussi c'est que le capitaine est mon petit-ami. Et je serai morte de honte de devoir me retrouver sur le banc de touche avec Eliott. Il reste quelqu'un de très sympa mais au foot ; il n'a pas le niveau.

Et être à côté de lui comme remplaçante, me donnerait l'image d'une joueuse de son niveau. Être dans l'équipe, juste par relation ; comme une plante que l'on trimballe pour faire joli ; la honte.

Je sens que la confiance que j'avais eu dans les vestiaires s'est brutalement envolée. Et je suis prise par une forte envie de courir en faisant demi-tour.

La présence de Leila, mon amie et ma fan numéro un, m'empêche de le faire. Et un signe d'invite d'Aaron de la main, pendant qu'il allait chercher un nième ballon tiré loin et hors du cadre par Eliott, m'incite à avancer au lieu de reculer.

D'un puissant enroulé de bras, il envoie le ballon dans ma direction. Un dixième de seconde d''hésitation pour savoir comment le réceptionner avant que mes souvenirs passés reprennent le dessus ; je capte le ballon qui reste collé à mes gants. Cette prise de ballon me rassure aussi brutalement que ma confiance était partie quelques minutes avant.

Et sereine, je me place dans les buts et je fais face aux trois tireurs. Je décide de passer à Eliott, préférant une difficulté crescendo pour commencer à m'entrainer.

Eliott, prend quelques pas de recul, avant de s'élancer. En retenant la force de son coup de pied, il arrive à cadrer pour la première fois un tir.

La balle roule faiblement dans ma direction, comme une passe. Je la bloque de l'intérieur du pied.

Des applaudissements moqueurs fusent des autres joueurs de l'équipe qui s'étaient arrêté de s'entrainer pour nous m'observer ; ou plutôt m'observer.

Ne sachant pas si ces applaudissements concernaient Eliott pour sa réussite ou pour moi, ou pour tous les deux, je n'y prêtai pas attention et je relançai le ballon à Robin.

Ce dernier recule aussi de quelques pas ; sa frappe n'est guère plus appuyée. Et comme prévu ; à ras de terre. Préférant assurer, je me couche sur le ballon pour le boquer entre mes bras et mon corps.

De nouveaux applaudissements, mais plus rares rompent le silence.

C'est à Tiago, maintenant, que je renvoie le ballon. Ce dernier place le ballon avec minutie et prend un plus grand élan. Il shoote de l'extérieur du pied droit ; la balle effectue une trajectoire à mi-hauteur avec de l'effet. Et cette fois-ci avec de la vitesse.

Je me détends sur la droite, le regard fixé sur le ballon. Et je bloque la balle dans mes deux mains, je ramène le ballon sur la poitrine en retombant au sol.

Je me redresse dans un silence complet, avant d'entendre l'applaudissement venu de la touche où se trouvaient Nélya et Leila, qui fut suivi d'un applaudissement de tous les joueurs et d'un bravo d'Aaron derrière les buts.

Une vague d'émotion et de fierté remonte dans ton mon corps.

Et c'est en voyant les autres joueurs se diriger vers la surface et rejoindre les autres tireurs, que je sais que les choses sérieuses vont commencer.

LA GOALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant