Des Âmes Sœurs

Prologue

Dans un petit village de campagne, aux alentours de deux heures du matin, un homme apparaissait comme par magie au milieu d'une petite rue. Il était vêtu tout de noir et sa longue cape traînait par terre. Il éteignit toutes les sources de lumières d'un simple mouvement de poignet. Cela lui permit de se fondre dans l'obscurité. Il vérifia qu'aucune lumière ne filtrait des rideaux des différentes habitations, puis il se mit en marche. Sa cape claquant derrière lui. Il se dirigeait vers une maison portant le numéro 6. Ses pas étaient pressés, rapide mais il était aussi discret qu'un chat en chasse.

Il déverrouilla la porte d'entrée à l'aide d'un  Alohomora  informulé pour être certain de ne pas ce faire remarquer. Il ne semblait y avoir personne, mais il était important pour lui de se faire le plus discret possible. Il ouvrit la porte doucement, toujours sans le moindre bruit, et entra. Il prit grand soin de refermer la porte derrière lui, sans la faire claquer, contrairement à son habitude. 

Il marchait dans une petite salle à manger reliée à un petit salon. Sa baguette était brandie devant lui, un faible lumos lui permettait de se diriger dans cet endroit inconnu.

Il alla tout d'abord dans un couloir se trouvant sur la droite. Il passa devant la cuisine mais il continua son chemin sans y entrer jusqu'à une autre porte. Il entra dans une chambre qui semblait être occupée par les parents de cette famille. Il sortit d'une de ses poches intérieures de sa longue cape noire une fiole de potion violette. Il s'approcha du lit et posa la fiole sur le meuble se trouvant juste à côté. Il ouvrit la fiole et une légère fumée violette, presque imperceptible, se répandit dans l'air.

L'homme revient sur ses pas pour se diriger vers un escalier qu'il avait repéré en entrant, juste sur la droite de la porte d'entrée. Il monta les marches, en s'efforçant de faire le moins de bruit possible. Il les montait sur la pointe des pieds, l'escalier étant fait de bois, plusieurs grincements pouvaient se faire entendre. Une fois à l'étage, deux portes s'offraient à lui. Il hésita un court moment avant de passer la porte de droite qui était grande ouverte. Une adolescente dormait dans cette petite chambre. L'homme s'avança doucement, il regarda la jeune fille. Elle avait les cheveux courts d'un brun foncé. Une paire de lunette bleue était posée sur la table de nuit. Ce n'était pas celle qu'il était venu chercher. Elle ne ressemblait pas à la photo que l'homme lui avait montrée, celui qui lui avait confié cette tâche. Il laissa alors le même flacon, ouvert, sur la table de nuit, juste à côté du visage de la jeune fille. Une fumée violette se répandit une fois de plus.

Il ressortit de cette chambre et entra dans la dernière pièce de l'étage qui se trouvait juste en face. Cette chambre était plus grande que la précédente. Les murs étaient recouverts de papiers peints violets et les meubles étaient noirs. Il s'approcha silencieusement du lit et regarda celle qu'il était venu chercher. C'était bien elle, même-si, contrairement à la photo, elle avait les cheveux teints de la même couleur que les murs, on y discernait du noir au niveau de la nuque.

Il eut, pendant un court instant, une sensation qu'il ne lui était pas totalement inconnu. Un pincement au cœur, un léger mal de ventre. Il l'avait déjà ressentit il y a bien des années, pour une autre femme. Mais ce n'était pas le même sentiment. Il y avait quelque chose de plus. Un certain charme se dégageait d'elle, malgré ses cheveux colorés. Elle paraissait plus ravissante que sur la photographie. L'homme qui lui avait demandé de venir la chercher ne lui avait pas dit grand-chose sur elle. Il ne connaissait même pas son prénom.

Il se reprit et tourna la tête. Comment pouvait-il se laisser aller à ce genre de réflexion ? Cette fille était sans importance. De plus, elle était bien plus jeune que lui. L'homme commença à détailler la pièce, regardant ce qui y était présent. Il se trouvait entre une grande bibliothèque bien remplie et le lit. Il y avait des livres qui traînaient un peu partout traitant de diverses sujets. Certains traitaient de l'Égypte Antique, d'autres de l'anatomie humaine. Il y avait aussi beaucoup de romans. Une grande penderie dotée de rideaux gris foncé ornés de chauves-souris noires prenait place de l'autre côté de la chambre. Elle devait sûrement être une bonne musicienne, l'homme comptait deux instruments exposés ; un piano et une guitare qu'il trouvait étrange, elle n'avait pas de caisse de résonance. Malheureusement, il ne put continuer son enquête plus longtemps, l'adolescente se réveillait.

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Je discerne une faible lueur filtrée à travers mes paupières closes. Je me demande qui ça peut être. J'étais la dernière à aller me coucher, tout le monde devrait dormir profondément. J'ouvre doucement les yeux, essayant de les adapter à cette intrusion. J'ouvre et referme mes paupières plusieurs fois avant d'être en mesure de voir autour de moi. Il y a un homme que je n'avais encore jamais vue à droite de mon lit. Que fait-il ici ? Qui est-il ? Je commence à me redresser. Je n'ai pas le temps de m'appuyer sur mes coudes qu'il place rapidement sa main sur ma bouche, m'obligeant à me rallonger. La pression était suffisante pour m'empêcher de parler ou bien même de bouger, mais pas assez pour me faire mal.

Mes yeux gris s'accrochent aux siens noirs, aussi noirs que ses cheveux qui lui frôlent les épaules. Après quelques secondes à s'observer l'un l'autre, il porte sa main libre dans sa cape et en sort une fiole remplie d'un liquide violet. Sans me quitter des yeux, il ouvre la fiole et une légère fumée s'en échappe. Il la positionne juste sous mon nez, de sorte que je respire la fumée. Je sens mon esprit repartir dans les bras de Morphée. J'essaie de bouger mes mains pour me dégager de son emprise, mais mes yeux, hypnotisés par les siens, me paralysent. Je résiste à la tentation de m'endormir, je lutte pour garder les yeux ouverts. La tentation de les refermer est trop forte et je replonge dans un sommeil profond.

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L'homme attendit quelques instants avant de retirer sa main. La potion avait fonctionné. Il referma la fiole et la rangea dans l'une des poches de sa cape. Il plongea la main dans une autre poche et en sortit une petite malle rétrécie grâce à un sortilège. Il agita sa baguette et la malle retrouva sa taille originelle. Il la posa sur le sol au milieu de la chambre. D'un autre mouvement de baguette magique, toutes les affaires de l'adolescente se retrouvèrent dans la malle : livres ; vêtements... Il ne restait dans sa chambre plus que les meubles. Il referma la malle lui rendit sa petite taille. Il la ramassa et la remit à sa place, dans l'une de ses poches. Il fit apparaître une petite sphère lumineuse. Elle devait le suivre pour lui éclairer son chemin. Il rangea sa baguette dans la manche gauche de sa chemise, il retira les couvertures du lit, il passa son bras gauche derrière les épaules de l'adolescente endormie, l'autre sous ses genoux, il cala sa tête dans le creux de son épaule d'un mouvement de bras et la souleva sans la moindre difficulté.

Il commença à faire le chemin inverse en faisant attention à son fardeau. Il sortit de la maison, toujours sans faire le moindre bruit. Il avança dans la rue, s'éloignant le plus possible de cette maison. Une fois qu'il juge être assez loin, il regarda autour de lui pour s'assurer de ne pas être vu. Il regarda une dernière fois celle qu'il portait dans ses bras, et transplana.