*voix de femme*
Les passagers pour le vole vers le Rwanda, apprêtez vous, nous décollons dans dix minutes.Mérédith X posa son milkshake et se dirigea vers l'endroit indiqué pour montrer son passeport. L'avion décollait bientôt et elle souhaita de tout son cœur qu'il vole vers la Belgique, vers sa famille, cette famille pour qui elle n'était pas très importante. Et pourtant, chaque année elle priait que sa demande de visa fut accepté afin de rejoindre les siens. Mais tout ce qu'elle réussi à obtenir était une bourse d'étude au Rwanda, un voyage qui l'éloignait de sa seule véritable famille; sa mère, cette pauvre femme qui comme tant d'autres devait s'occuper seule de ses enfants
à cause d'un blanc lâche qui s'était servi d'elle. Mérédith atterrit enfin dans un nouveau pays, et ce n'était pas grâce à sa mère et encore moins de son père, paix à son âme. Lui au moins ne s'était pas tiré à l'autre bout du monde, oubliant ou ignorant qu'il avait un môme. C'était la plus grande injustice aux yeux de Mérédith. Tout ces blancs qui venaient s'amuser avec les jeunes filles ici en Afrique et les abandonnaient avec un bébé sous les bras. Elles n'étaient pas obligées de le garder, mais ici en Afrique qui serait assez riche pour se payer un avortement? Souvent cela n'arrivait qu'aux filles pauvres qui pensaient avoir gagner le gros lot. Rare sont celles qui se marient avec et arrivent à voyager à l'étranger. On les appelles ''les chanceuses''.Les autres élevaient seules leurs enfants métissés dans la pauvreté et le déshonneur. Le déshonneur pour les enfants ! Ces enfants qui à cause de la naïveté de leurs mamans et la lâcheté de leurs papas étaient résignés à vivre à 50% et subir les moqueries des autres enfants qui les traiteront de faux blancs ou encore de blancs africains et même de blancs égarés. Les ambassades ne pouvaient rien pour ces enfants démunis. Ces enfants qui n'avaient rien demandés et qui méritaient une vie meilleure. La mère de Mérédith elle même était l'une des femmes qui se rendaient souvent aux ambassades pour réclamer les droits de leurs enfants. Mais c'était toujours la même chanson. Pas d'acte de mariage ou de déclaration du père, pas de chance. Pas de pension alimentaire. Pendant que le responsable était plein aux As, dans le confort de l'Occident.
Mérédith avait toujours le cœur serré lorsqu'elle voyait ses semblables courir en slip dehors dans le sable noire, sale et mal entretenu. Et certainement affamés. Elle autre avait eu plus de chance car sa mère s'en était sortie de justesse. Mais chaque année elle en voyait de plus en plus. Et peu à peu elle se rendit compte de la gravité de la situation et qu'elle aurait pu avoir une plus belle enfance si la famille de son père avait répondue aux appelles de détresse de sa mère. Si la famille de son père lui avait accordé de l'importance et si ils n'étaient pas un peu racistes et avares.
Sur ce, elle retroussa ses manches, pris son cartable et se rendit à son premier cours dans l'une des plus prestigieuses universités du Rwanda. Elle avait travaillé dure pour en arriver là. Étudier le droit. Et espérer un jour pouvoir corriger la loi qui empêchait les métisses de retrouver leurs familles à l'étranger et réclamer leurs droits. Et que justice soit faite pour les blancs égarés , ceux qui ont été abandonnés. Un but assez farfelu qui ne pouvait germer que dans l'esprit d'une personne dans sa situation.