Encore une nuit comme celle-là où Willy n'appelait pas. C'était tout lui. Lentement je ne voulais plus voire notre histoire comme quelque chose de féerique. Car ce n'était visiblement plus le cas. Je ne sais plus ce qui a conduit mes pas chez Dylan cette nuit là. De la colère? De la solitude? De la tristesse? Ou avais-je juste envie de lui... c'était la première fois. C'était ma première fois. C'était la première fois que j'allais trompé Willy. J'ai vu Dylan cette nuit là et il m'a parut tellement plus proche. Comme si un mur nous séparait et qu'il venait de s'effondre. Ce mur avait un nom. Il s'appelait Willy. Plus qu'un mur, c'était un principe. J'étais la sainte copine qui n'allait jamais commettre d'infidélité. La copine modèle. Mais alors qu'est-ce que je faisais là? Sous le toit d'un garçon qui avait cette envie folle de se délecter de mon corps. La première chose qu'il fit, fut de me voler un baiser comme promis: agressif. Mon âme en redemandait encore; mes lèvres le suppliaient presque de ne pas s'écarter. Et pourtant... ce n'étais rien comparé à ce qui m'attendait plus tard.
Je suis rentrée chez moi et le souvenir de ce baiser me tourmentait. Comme un poison, dissolvant mes sentiments pour Willy qui était déjà très loin de mes yeux, de mon cœur et de ma pensée. Les jours passèrent et moins j'avais envie de sauver ce qui restait de nous. Fatiguée de nous trouver une excuse. Cette relation était devenue une désillusion dont je devais me sauver. Il n'y avait que moi qui y croyait encore. Dylan me laissait clairement entendre qu'il ne serait bientôt plus la cinquième roue de la charrette. Jusque là il me soutenait dans mon compte de fée. Mais il devenait clair pour lui que j'étais sa proie à lui tout seul. Il ne se retenait pas de me rappeler que je serais bientôt à lui. Comme si ce baiser était une bombe à retardement qu'il avait laissé dans mon cœur; une graine qui allait germer et balayer la mauvaise herbe: Willy.
Bientôt, j'étais chez lui presque tous les soirs. Il était comme un remède pour mon cœur meurtri. Il m'écoutait jusqu'à ce que je ne puisse plus parler. Il me laissait vider mon sac. Il apprenait à me cerner tout en gardant l'œil sur ses objectifs. Un soir comme celui-là, j'ai craqué. Je suis restée toute la nuit jusqu'au petit matin. Il venait de sortir de la douche lorsque je suis arrivée. Je l'ai vu et je me suis sentie électrocutée. Un frisson me traversa. J'étais pâle. Dylan me prit la main, me fit asseoir et me chuchota à l'oreille que le fait de lutter contre ce sentiment me rendait malade. Il avait raison. J'avais sauvagement envie de lui.
Il me mordit légèrement dans le coup. Je lui pris la nuque entre les deux mains et c'est venu tout seul. Je ne pouvais plus m'arrêter. Je ne voulais pas que ça s'arrête.
Je me suis surprise à lui faire une fellation et j'adorais l'entendre gémir doucement. C'était inouï. J'étais sauvagement déchaînée, je n'y aurais pas cru si on me l'avait raconté. Je n'étais jamais montée aussi haut dans le ciel. Il me tenait le cou et je lui tenais la main pour qu'il m'étrangle plus fort. J'étais entrain de me découvrir. Dylan avait libéré la bête noire. J'adorais me sentir comme cela. Dylan n'était pourtant qu'un ami. Mais je le voulais pour moi toute seule. J'aurai tué chaque fille qui aurait osée même seulement rêver de lui. J'avais des larmes aux yeux tellement ce moment était exquis. Jamais on ne m'avait aussi bien fait l'amour. Je souhaitais qu'il me défonce comme ça tous les jours. Je ne m'étais pas rendue compte à quel point j'aimais avoir du sexe avant de coucher avec Dylan. En réalité je n'avais certainement jamais atteint ce stade d'orgasme. J'y m'étais tout; les dents, la langue, les ongles; et ça dura toute la nuit... Je m'en voulais de n'être pas venue plutôt.