Les Âmes Liées

Chapitre 5 : Le faucheur d'âmes

Bonjour et bienvenu sur ce chapitre 5. Merci pour vos bon retours sur le débuts de cette histoire. Une fois de plus la correction est assurée par l'illustre Lyse Krollson. N'hésitez pas à mettre un commentaire si le chapitre vous plait ou pas. Bonne lecture !

Dans la petite pièce sombre et mal éclairée perdue dans le sous-sol de ce qu'elle devinait un château, Zelda écoutait le récit d'Amy. La petite fille dont Abyssel se servait pour faire obéir la reine d'Hyrule. Terrifiée par la situation, la fillette lui avait raconté comment ses parents, membres de la résistance contre le tyran, avaient été arrêtés puis exécutés. La petite orpheline aurait dû être condamnée à mort dans le même temps mais l'empereur avait d'autres projets pour elle. Sans que Zelda ait entendu les bruits de pas, la clé coulissa dans la serrure de la porte qui s'ouvrit dans un grincement métallique.

Reconnaissant Abyssel, Kloon, qui n'avait cessé de surveiller les prisonnières se leva et alla se frotter aux jambes de son maître. Cette « chose », car il était difficile de le qualifier d'humain, était vraiment abjecte et le tintement infernal des clochettes cousues sur sa tenue le rendait encore plus insupportable.

En apercevant l'homme qui l'avait fait tant souffrir, Amy se recroquevilla dans un coin et Zelda s'interposa entre eux. Elle aussi avait peur, mais elle ne laisserait plus jamais cette petite fille souffrir peu importe le prix à payer. Elle avait retenu la leçon ; tant qu'elle n'avait pas échafaudé un plan, il fallait lui obéir sans poser de questions.

- Suis-moi, c'est l'heure de ta leçon. fit le tyran d'un air encore plus froid que d'habitude.

La reine d'Hyrule fit un pas en avant mais fut retenue par une petite main qui s'accrochait à sa jupe.

-Ne me laisse pas seule, je t'en supplie, ne me laisse pas. implora l'enfant les larmes aux yeux.

-Ne t'en fais pas, il ne t'arrivera rien. lui répondit-elle. Notre geôlier sait que s'il te fait du mal sans raison, je n'aurais plus aucune raison de lui obéir.

Cette dernière phrase n'était pas tant pour rassurer la petite que pour mettre l'empereur en garde. Malgré tout, elle avait beau réfléchir, aucune perspective d'évasion ne lui venait en tête, tout ça à cause de ces fichus bracelets. Mais tout cela allait peut-être changer, elle était sur le point d'apprendre pour quel dessein elle avait été kidnappée ; peut-être que cela lui offrirait une occasion de s'échapper.

Zelda suivit donc le tyran dans un dédale de couloirs où des gardes se joignirent à eux. Au bout d'un moment, ils finirent par déboucher sur une très grande place à ciel ouvert où des milliers de personnes vaquaient à leurs occupations. Habituée à l'obscurité de sa prison, la lueur du soleil, pourtant faible, l'éblouit mais les gardes ne la laissèrent pas ralentir.

Abyssel marchait en tête de la troupe, suivit de près par sa prisonnière. En le voyant, tous les gens présents s'écartèrent de son passage et s'agenouillèrent dans un geste coordonné. Très vite, ils commencèrent à psalmodier des prières à la gloire de leur maître.

Tout en progressant, Zelda était sidérée, il ne se contentait pas de torturer ses prisonniers mais aussi son peuple. Tous les gens présents étaient vêtus de haillons et souffraient de sous-alimentation grave. Prosternés, le front touchant le sol, ces gens avaient l'air terrifiés. Elle s'imagina un instant que si elle restait ici, elle finirait comme eux, à moitié morte, le visage dans la boue et clamant la gloire de son maître. Non, ça n'arriverait pas, elle était déterminée à ne pas se soumettre, à se battre, pour Amy et par respect pour Link. Mais elle se rendit vite à l'évidence : sur toute cette foule de gens brisés, il devait bien y en avoir qui avaient pensé comme elle.

Soudain, alors qu'ils progressaient dans le chemin qui traversait la cour, Zelda perçut un détail qui la laissa sans voix. Une trentaine de mètres plus loin sur leur droite, un des hommes tentait tant bien que mal de dissimuler un arc. Elle se remémora le récit d'Amy, ses parents étaient des résistants, il y avait donc une lutte contre ce monstre ! Elle guetta les mouvements de celui qui pourrait être son sauveur sans pour autant le dévisager et prendre le risque de le trahir.