Chapitre 2 : Ralliement

416 23 26
                                    

Bonjour, chapitre un peu plus court que d'habitude ça arrive les prochains seront plus longs. Encore un immense Merci à Lyse Krollson pour la correction et bonne lecture j'espère que ça vous plaira. 

Cela faisait deux jours que Link avait repris connaissance. Deux jours qu'il n'avait presque pas prononcé un mot. Ses blessures critiques le clouaient à son lit. Il ne devait son salut qu'à la patrouille Zora qui, alertée par le bruit, avait accouru. Link était le seul survivant et cela tenait du miracle. Mais « survivant » était un bien grand mot : si son corps meurtri vivait encore, son esprit, lui, ne pouvait guérir.


Il se sentait vide, plus aucune volonté ne l'animait. Chaque fois que ses yeux se fermaient, il revivait les derniers évènements, comme un fantôme qui le hantait. Sur la table de nuit, à sa droite, trônait une fiole contenant un liquide rouge. Ce précieux nectar était la plus puissante potion de soin que le royaume ait pu produire, mobilisant au passage des ressources titanesques. Mais le héros avait refusé de la boire. La douleur qu'il ressentait à chaque seconde, il la méritait, c'était son châtiment pour ne pas avoir pu sauver celle qu'il aimait. Il en venait à regretter d'avoir survécu.

Pourtant, de jour comme de nuit, les guérisseuses se relayaient dans ses quartiers, guettant la moindre évolution de son état. Toutes étaient catégoriques : s'il ne buvait pas la potion ou qu'elles avaient surestimé son effet, le roi ne guérirait jamais.

Terrassé par la fatigue et par les efforts exceptionnels de son corps pour le maintenir en vie, le héros s'assoupit un instant. Il vit à nouveau l'homme aux yeux d'acier enfoncer l'épée de légende en plein cœur de sa femme avant de se réveiller en sursaut. La douleur lui arracha un grognement. Il faisait nuit. Link nota soudain la présence de quelqu'un dans sa chambre, pas une guérisseuse. La silhouette noire de son double obscur était négligemment assise sur la table face à lui.

-Alors tu vas vraiment abandonner ? questionna l'intrus. Tu vas rester là à attendre la mort ?

Link détourna le regard. Il n'avait plus aucune force, ni physique ni mental. Discuter avec cet être qu'il devinait abject était la dernière chose dont il avait envie, cependant il répondit :

-Elle est morte, il n'y a plus rien à faire à part ... à part la rejoindre...

-Non, non, non Link. fit l'apparition en agitant l'index. Il reste encore une chose à faire, « la » chose à faire.

Le prodige le regarda d'un air interrogateur mais dénué d'intérêt.

-La vengeance. reprit-il. Faire couler le sang de celui qui t'as tout pris, de celui qui a tué Zelda. Tu as entendu comme moi qu'il repartait pour un lieu appelé Termina. Nous l'y trouverons et nous le massacrerons lui et tout ceux qui se dresseront devant nous.

A l'évocation du prénom de sa femme le héros frémit. Il sentait le vide en lui grandir, l'engloutir. Il serra les poings

-Zelda n'aurait jamais voulu un massacre.

-Zelda est morte. fit l'ombre avec haine. Je fais partie de toi et j'en ressens la même peine. Mais elle ne voudra jamais plus rien, n'espèrera jamais plus rien car elle n'est plus. Tout est mort avec elle ce jour-là, tout, sauf lui. Vois, contemple ...

A ces mots, la vue de Link se brouilla. Il vit alors devant ses yeux une montagne de cadavres, tous avaient été déchiquetés par l'épée de légende. Au sommet de ce funeste amas, deux silhouettes se faisaient face. Lui-même et l'homme au regard d'acier. Aussitôt une vague sans précédent de haine et de colère parcourut le jeune homme. Et il se vit enfoncer sa lame dans le corps de celui qui lui avait tout pris. C'était jouissif, grisant, une sensation sans pareil mais déjà la vision s'estompait au profit de la réalité. Le héros voulut lutter pour prolonger cette sensation salvatrice mais en vain.

Les Âmes LiéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant