Chapitre I

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- T'es prêt mon grand ? le questionne-je alors que nous volons au dessus des bâtisses. Les cris me parviennent difficilement du village en proie aux flammes.

Comme réponse, il monte en piquer et le vent frais me brûle les joues. Je me plaque un peu plus à son dos quand nous tombons. Le vent siffle à mes oreilles, son cris assourdissant m'enveloppe. Je ne vois que les étoiles et la lune, l'instant d'après, les maisons brûlant et les dragons qui combattent. Je me cramponne d'autant plus fort lorsque Krokmou tire sur sa cible et remonte aussitôt. Je retiens un cris de joie et les villageois hurlent un mélange de peur et de choque. La torchère s'effondre dans un grand fracas résonnant et carbonise le sol sous elle.
Un blanc semble tomber sur la bataille jusqu'à ce que de nouveaux cris résonnent. Perchés sur un arbre non loin, nous regardons les vikings tenter de garder leurs biens. Dans un soupir mon frère me fais comprendre qu'il se lasse. Nous ne sommes pas des plus utiles lors des pillages ; nous sommes juste là pour effrayer et distraire afin de laisser plus de temps aux autres dragons de voler. Et quand bien même nous volons, ce sont surtout des vêtement pour moi et de quoi manger.
Krokmou soupire une deuxième fois et s'étire. Le signal est claire. Je monte sur son dos et il décolle doucement. Après un passage au port pour subtiliser un tonneau de poisson promptement abandonné, Krokmou remonte d'un puissant battement au dessus du village. La bataille semble se finir, les dragons s'envolent de l'île. Nous montons au dessus du groupe pour profiter du courant d'air chaud. Krokmou plane doucement et je m'allonge sur lui pour profiter du calme. Je commence doucement à somnoler, bercé par ses doux battements d'ailes et les bruits de la mer. Les minutes passent et bientôt un à-coup me réveille. Nous venons d'arriver. Je saute du dos de mon frère et emporte les affaires avec moi ; de simples chemises et un casque que je m'empresse de déposer à côté du reste de mes affaires, contre la paroi de la grotte.

En me retournant, je constate que mon frère a déjà préparé notre dîner. J'entasse quelques brindilles et petits bois pour le feu et m'installe. Krokmou a déjà commencé à manger et ronronne de plaisir.

-Krokmou ? je commence. Je n'ai pas besoin de finir, le feu crépite déjà après son petit tir de plasma.

Je mets doucement mon poisson à grillé pendant que mon frère écailleux installe sa tête sur mes genoux. Je finis mon repas dans la tranquillité de cette fin de nuit, à carresser les écailles rugueuses sous mes doigts tout en réfléchissant.
Notre prochaine attaque aura lieu sur une île de la péninsule nord de l'archipel où nous allons épisodiquement. Les habitants y sont très vifs. Je glisse un regard vers mon armure bientôt finie. Ne me reste que le casque à terminer, et elle sera fin prête. À vrai dire, j'ai hâte. Elle sera à l'épreuve des flammes, et d'une très bonne résistance grâce au écailles de Krokmou ainsi qu'une grande discrétion avec sa couleur noire.
Je soupire d'aise et repousse les restes de mon repas. L'épuisement m'a gagné depuis un certain temps déjà et je me sens tomber de fatigue. Je m'adosse à l'épaule de Krokmou et me cale confortablement, sa tête toujours sur mes cuisses.

Le lendemain, voilà une heure que j'étais déjà sur mon casque quand Krokmou se réveilla. La fin d'après midi pointait.

- Salut mon grand, bien dormi ?

- On ne peut mieux, me répondit mon frère.

Il s'étira quelques instants puis me rejoignit dans l'herbe tendre de la fin printemps.

- Tu t'en sors avec ton armure ? me demanda-t-il en la reniflant.

- Très bien, j'aurai fini le casque pour ce soir.

- Ah mais c'est super ! Tu vas pouvoir tester si mes écailles résistent bien !

- Oui ! J'avoue avoir plutôt hâte ! Et j'espère que tu te souviens bien que c'est à toi de nous chercher à manger, dis-je en coulissant un regard vers lui.

Cauchemar noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant