Chapitre 1

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Égypte, Le Caire, de nos jours

- Nous sommes arrivés à bon port ! s'exclama Cécilia Sand, quand ils passèrent les portes de l'aéroport international du Caire.
La jeune femme de 28 ans, diplômée d'un master d'archéologie de la Sorbonne, n'avait cessé de se plaindre durant tout le trajet en avion. Il fallait dire que la brune ne supportait pas les longs voyages aériens.
Mais elle se sentait déjà mieux avec l'égyptologue français Olivier Perdu, qui était vice-président de la « Société Française d'Egyptologie » et directeur de la Revue d'égyptologie. Elle le considérait comme un second père et un mentor. En effet, la vie de Cécilia n'avait pas été facile ! Son père alcoolique et atteint d'Alzheimer avait eu une crise cardiaque à l'âge de 57 ans, trois ans auparavant. Il avait laissé seules sa femme, aide-soignante en hôpital et sa fille unique, étudiante en archéologie.

- Et encore, finit par dire le célèbre égyptologue, nous devons rejoindre le reste de l'équipe de l'autre côté de la ville. Nous serons quarante au total.

- Tant que ça ! s'écria la jeune femme.

- Oui, en effet.

- Pourquoi ?

- Pendant que j'étais à Paris pour étudier un bas-relief de l'époque de Thoutmosis 3, mon supérieur et le ministre de la culture en personne sont venus me trouver. Apparemment, grâce au nouveau satellite mis en service six mois auparavant, les autorités égyptiennes auraient repéré une pyramide cachée sous le sable du désert, à 25 kilomètres à l'ouest de Gizeh.

- Ah, une nouvelle découverte ? Mais c'est génial ! s'exclama Cécilia, les yeux brillant d'excitation. Cela pourrait être la découverte du siècle !

- Oui, peut-être. Mais cela sera ma dernière mission, renchérit le savant. J'ai quand-même 68 ans !

Les deux compagnons traversèrent, durant deux heures, la ville grouillante du Caire, ses souks, ses buildings côtoyant des maisons traditionnelles de style arabe, des églises et des mosquées. Les rues étaient extrêmement animées, en cette période, car une fête nationale égyptienne commémorait l'arrivée au pouvoir de Nasser, le 23 juillet 1956. La ville connaissait une activité croissante. Sur le grand marché, véritable vitrine de la culture orientale, se côtoyaient des marchands de tapis aux couleurs chatoyantes, des cuisiniers spécialistes des douceurs locales, des brocanteurs, des charmeurs de cobras et d'autres vendeurs tout aussi remarquables. La jeune femme était pour la première fois dans ce lieu et elle en fut impressionnée. Soudain, au détour d'une allée, un jeune homme, qu'elle prit pour un vendeur de bijoux, l'aborda.

- Mademoiselle, puis-je vous offrir ce collier pour honorer votre beauté ?

Cécilia se tourna alors vers son interlocuteur et resta interdite : l'inconnu était magnifique ! Ce garçon brun, haut de 1 mètre 90 et au teint typiquement égyptien, aurait pu rivaliser avec les égéries des grandes marques de vêtements.

- Je vous remercie, mais le collier est sans doute faux, intervint M. Perdu.

- Non, je vous assure qu'il est tout ce qu'il y a de plus vrai, répliqua l'inconnu.

La jeune héroïne tressaillit ; il lui semblait que les yeux bleus de l'homme avaient changé et qu'ils étaient devenus dorés. Mais sans doute était-ce un tour de son imagination.

- Merci, répondit Cécilia, je vous dois combien ?

- Rien, répondit le vendeur, gardez le bien sur vous, il vous protégera. Il a jadis appartenu à un grand pharaon. Il vous portera chance !

- Allons-y, dit alors l'égyptologue. Nous avons encore du chemin à faire pour rejoindre les autres.

- OK, au rev... Les mots moururent sur les lèvres de la jeune brune car le jeune Égyptien et son stand avaient disparu !

Le savant et les centaines de personnes qui l'entouraient n'avaient pas remarqué la scène. La jeune femme haussa les épaules et se pinça le bras pour vérifier qu'elle n'hallucinait pas. Elle et son mentor reprirent leur route. S'ils avaient regardé plus haut, ils auraient pu apercevoir un jeune Égyptien magnifiquement bâti les observer...

Pyramide NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant