Pyramide Noire

Chapitre 7

Le lendemain, alors que l'aube se levait sur la terre des pharaons, un hurlement de terreur s'éleva dans la base. Les autres membres de l'aventure sortirent de leur tente et ils virent le cuisinier Mohamed, paralysé d'horreur devant la tête du malchanceux Stéphane. M. Klaus et Cécilia arrivèrent en courant.

- Oh, mon Dieu ! Non ! s'écria la jeune femme. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Je... Je ne sais pas, balbutia l'Arabe, je l'ai vu quand je suis sorti pour préparer le petit-déjeuner. Qu'Allah veille sur lui maintenant. Je ne le connaissais pas personnellement, mais c'était un brave type, comme son frère.

- Mein Gott ! s'exclama l'Allemand, jamais vu un truc pareil depuis l'EI. Puis il s'adressa à Al Fāyid qui était arrivé entretemps :

- Vous et vos hommes, préparez vos armes et allez patrouiller le périmètre, il faut savoir qui a fait ça, s'il vous plaît !

- Bien monsieur, répondit ce dernier.

Le chef en second se retourna alors vers toute l'équipe et s'écria d'une voix forte qui n'admettait aucune réplique :

- A partir de maintenant, personne ne sort de la base sans mon autorisation. Est-ce clair ? Nous devons attendre le retour de M. Perdu.

Les différents membres de l'expédition acquiescèrent et chacun partit vaquer à ses occupations pour ne plus voir la tête de M. Laroche, posée à terre. Un peu plus tard, dans la matinée, une cérémonie funèbre fut organisée. Puis les aventuriers enterrèrent le mort sous un tombeau de pierres.

Pendant ce temps, le vieil égyptologue arriva au Caire, où il fut admis en urgence dans l'hôpital national. Il remarqua que l'ambiance n'était pas à la fête dans la ville. La tension régnait, comme si la capitale égyptienne retenait son souffle à l'approche d'une catastrophe. La police avait noté une augmentation progressive des délits et des crimes en tous genres. A tel point que cela préoccupait désormais le président .

- Que se passe-t-il ? se demanda le vieux scientifique.

Personne ne sut lui répondre, car les autorités n'avaient pas connu une telle agitation depuis le Printemps Arabe, neuf ans plus tôt. De plus le patient avait d'autres priorités. En effet sa blessure déconcertait les médecins car elle ne cicatrisait pas. L'homme se sentait de plus en plus fiévreux. Il se mit à réfléchir. Quelle était la chose qui les avait attaqués dans la pyramide ? Qu'étaient ce monument et ce mystérieux Pharaon Noir ? Pourquoi un inconnu avait-il offert un collier d'une valeur inestimable à Cécilia ? Pourquoi lui-même s'était-il emporté contre le pauvre M. Champollion ? Ces pensées tournaient et retournaient dans sa tête sans qu'il pût en trouver la cause. Il ne voulait pas le reconnaître, mais il lui semblait que la Pyramide Noire exerçait une influence néfaste sur son esprit. Elle était trop mystérieuse, trop bien conservée, trop parfaite pour que cela fût naturel. Il en vint à se demander si la construction n'était pas extraterrestre.

- Impossible, je deviens fou ! pensa-t-il.

La nuit suivante, furtive comme un chat, une créature se dirigea vers l'hôpital. Les lampadaires éclairaient faiblement la route. Se coulant dans les zones d'ombre, passant outre les policiers, la réceptionniste et les médecins, une silhouette sinistre se dirigea vers la chambre du vieil homme. Sans aucun bruit, paraissant invisible, l'être se glissa près du lit. Son unique œil rouge trilobé fixait l'homme endormi. Le monstre se tint au-dessus de l'archéologue et, dans une étreinte qui était tout sauf passionnée, il posa sa bouche sur celle de l'homme. Celui-ci se réveilla en sursaut, mais trop tard ! Olivier Perdu ressentit une douleur telle que son cri fut étouffé. Celui qui hantait les Ténèbres lui arracha son âme. L'homme s'affala sur le lit, raide mort, tandis que l'assassin se glissa par la fenêtre et prit son envol avec ses ailes membraneuses.

- MAINTENANT, LE CAUCHEMAR COMMENCE ! pensa le dieu aux mille visages.

Les membres de l'expédition n'allaient pas tarder à découvrir le sens profond du mot « domination »...