Chapitre 10

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Pendant ce temps, au camp, les membres de l'expédition apprirent la mort de M. Perdu. D'après la police, le corps avait été retrouvé carbonisé. La bouche de l'homme était figée pour l'éternité dans un cri silencieux. Cécilia fondit en larmes.

- Non ! Pas ça ! Qu'allons-nous devenir sans vous, professeur ?

- Allons, courage ! lui dit Mme Cote. Sa perte est un coup très dur qu'il nous faut surmonter.

- J'ai le sentiment que ce cauchemar finira quand nous aurons découvert ce que cette pyramide cache, intervint M. Klaus. Nous devons aller jusqu'au bout pour le professeur ! C'est ce qu'il aurait voulu !

- Certes, sanglota la jeune femme. Où sont Al Fāyid et ses hommes ?

- Dans la tombe, lui avoua l'Allemand. D'après eux, aucune trace de la créature à l'œil unique et aucune perte à déplorer.

Les membres de l'expédition se retournèrent et virent le camion de ravitaillement entrer dans la base.

- Oh, Mein Gott ! murmura le chef en second.

En effet, le véhicule était dans un triste état ! Le pare-chocs et la portière du côté passager manquaient. L'arrière du véhicule contenait une partie du ravitaillement mais il était ravagé. Sa toile était déchirée sur toute sa longueur. Le moteur dégageait une épaisse fumée grise et la cabine était maculée de sang. Les explorateurs apercevaient des lambeaux de chair et d'entrailles qui pendaient un peu partout. Les mains tranchées du conducteur restaient encore accrochées au volant. Dans la cabine, Mohamed, blême et les yeux exorbités, portait les marques d'une profonde terreur. Les habits tachés de poussière, de sable, d'urine et de sang, l'homme sortit du camion puis s'effondra à terre. Il pleura, la tête entre les mains. Tous se ruèrent vers lui.

- Que s'est-il passé ? lui demanda Cécilia. Etes-vous blessé ?

- Morts ! Ils sont tous mort ! cria l'Arabe. Par Allah, c'était horrible ! Avec leurs lames et leurs regards, ils nous ont massacrés les uns après les autres. Je suis le seul survivant ! Oh maman, je veux rentrer à la maison ! se mit à pleurer le pauvre bougre.

- De quoi parlez-vous enfin ? lui demanda M. Klaus avec douceur.

- C'étaient des putains de monstres avec des lames gigantesques ! Nous avons offensé le Dieu Noir, nous devons en payer le prix ! s'exclama la victime.

- Il est en état de choc, mettez-le sous surveillance ! Ce gars devient fou ! cria l'Allemand.

Aussitôt, Al Fāyid et ses hommes, sortis entretemps de la pyramide, se saisirent du pauvre homme et l'emmenèrent.

- Bon et maintenant que fait-on ? demanda Cécilia.

- On appelle du renfort ! décida M. Klaus.
Puis il s'adressa au colonel :
- Contactez l'armée ! Que vos supérieurs nous envoient l'infanterie, les tanks et tout le reste car nous devons tous partir ! Tant pis pour la découverte, nous avons déjà trop perdu d'hommes !

Aussitôt une agitation frénétique s'empara des survivants. Le matériel fut rangé, les véhicules vérifiés, l'armée contactée et le président informé. Tout le monde poussa un soupir de soulagement quand les autorités arrivèrent pour l'évacuation, mais le cauchemar se poursuivit...

Pyramide NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant