« Chaque parole a une conséquence. Chaque silence aussi. »
Jean-Paul SartreDurant les semaines qui suivirent, Narcissa évita au maximum tous les membres du groupe de Lucius, préférant se cacher derrière les derniers rayons de bibliothèque afin d'étudier pour les examens à venir tout en s'assurant de ne pas être vue. Elle n'avait pas osé, non plus, rendre visite à Aurbun, se reposant à l'infirmerie depuis plusieurs semaines, de peur de croiser Yaxley, Rookwood ou Avery, et parce qu'elle était aussi en colère contre lui.
Mais Narcissa n'était pas dupe. Evan, qu'elle savait fortement attaché à Lucius, aurait très bien pu rendre service à ce dernier pour accabler Aurbun et ainsi l'écarter définitivement de la Serpentard. Mais elle se souvenait aussi de la proposition bien trop vite déclarée d'Aurbun. Elle ne savait plus qui croire, ni que faire et ses sœurs n'étaient plus là pour la conseiller. Bellatrix aurait sûrement plaisanté en lui disant d'embrasser Avery pour compléter le triangle amoureux et semer encore plus le désordre, mais Andromeda aurait été plus sage. Narcissa avait bien pensé à lui envoyer une lettre, mais elle la savait bien trop occupée au Ministère. Elle ne voulait pas la déranger.
Pour poursuivre avec les ennuis, Slughorn avait commencé à mener sa petite enquête sur le sortilège Doloris dont avait été victime Aurbun, mais personne n'avait dénoncé Lucius. Plus par crainte que par empathie, songea Narcissa. Même les premières années témoin de la scène s'étaient tues, terrifiées par les menaces d'Avery et Yaxley. Wilkes, quant à lui, n'avait rien avoué non plus, même lorsque Slughorn l'avait questionné quelques minutes après son réveil. En un sens, Narcissa se sentait soulagée : si elle en voulait à Lucius d'avoir été si violent, son regard abattu après lui avoir fait du mal continuait de lui fendre le cœur.
Les dernières semaines de décembre, avant les vacances, passèrent donc à la vitesse de l'éclair. Absorbé dans les études, le temps filait rapidement, ce qui ne déplut pas à la jeune femme. Ses camarades de dortoir lui portaient à chaque fois le repas donné dans la Grande Salle, et elle ne sortait que pour se rendre en cours et répondre aux lettres incessantes de sa mère et de quelques-uns de ses cousins. Regulus par-dessus tout, qui éprouvait ces temps-ci la nécessité de parler à quelqu'un, surtout après la fuite scandaleuse de son unique frère, Sirius.
Le jour du départ pour les vacances arriva très vite. Pour lui épargner la compagnie du groupe Serpentard et ne pas voir ses efforts réduits à néant par un seul trajet en train, un groupe de filles Serdaigles accepta de l'accueillir dans leur compartiment. Elle les écouta parler durant tout le trajet, ignorant le flot de pensées qui la torturait. Arrivée à la gare king' s Cross, elle aperçut Andromeda qui l'attendait patiemment sur le quai, ses longs cheveux châtains recouverts d'un béret noir. Lorsque leurs regards se croisèrent, des sourires illuminèrent le visage de chacune. Narcissa se dirigea en direction de sa sœur et l'enlaça. C'était la première année qu'elles étaient séparées autant de temps.
– Tu fais partie des Serdaigles maintenant ? Plaisanta Andromeda en se détachant, ayant remarqué que sa sœur était sortie du wagon des bleus et bronze.
– C'est une longue histoire, soupira Narcissa.
À peine eut-elle prononcé ces mots que des exclamations fusèrent dans son dos. Narcissa grimaça tandis qu'Andromeda salua ses anciens camarades de la main, les yeux plissés par un chaleureux sourire. Avant qu'elle ne se sente obligée de quitter la gare seule, elle ordonna sèchement :
– On peut y aller maintenant ?
Andromeda ne fit aucun effort pour cacher sa stupéfaction, mais ne répliqua pas, presque amusée de la situation. Elles transplantèrent jusqu'au Manoir, une demeure plus grande que le square Grimmaud, réservé pour les vacances en famille.
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𝕿𝖔𝖚𝖏𝖔𝖚𝖗𝖘 𝕻𝖚𝖗 (𝐿𝑖𝑣𝑟𝑒 𝟙) ✔
Fanfiction𝐸𝑙𝑙𝑒 𝑠'𝑒𝑓𝑓𝑜𝑛𝑑𝑟𝑎. 𝐸𝑛 𝑠𝑖𝑙𝑒𝑛𝑐𝑒. 𝑆𝑎𝑛𝑠 𝑟𝑖𝑒𝑛 𝑑𝑖𝑟𝑒. 𝑃𝑎𝑟𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑐'𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑐𝑒 𝑞𝑢'𝑜𝑛 𝑙𝑢𝑖 𝑎𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑎𝑝𝑝𝑟𝑖𝑠 𝑎̀ 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒. 𝐶'𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑐𝑒 𝑞𝑢'𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒. 𝑃𝑎𝑟𝑐𝑒 �...