7 - Sur un air de Tchaicovki

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« Elle s'écorche à vivre.»



La demeure Malefoy était certainement la plus belle que Narcissa n'ait jamais vue. Tout dans le Manoir dégageait une noblesse sans égal, un luxe resplendissant, une fierté déconcertante. Les grands lustres en cristal témoignaient de la richesse de la famille, ainsi que les tableaux accrochés aux murs des plus grands peintres. À peine Narcissa, Andromeda et ses parents furent-ils arrivés qu'une série de domestiques les débarrassèrent de leurs capes et leurs chapeaux. Dans l'immense salon aménagé pour l'occasion, divers plateaux en argent circulaient entre les convives afin de leur offrir du champagne ou des mets à l'odeur délicieuse. La plupart des Vingt-Huit Sacrés étaient présents, les dames vêtues de grandes robes aux couleurs de leur maison, les hommes habillés de leur traditionnel costume trois-pièces. Dans l'angle, un orchestre jouait un doux chant que Narcissa reconnut comme étant un morceau de Bach.

Lorsqu'elle leva les yeux en direction du plafond, ce qu'elle vit lui coupa le souffle : il n'y avait pas là des peintures murales ou des lustres banals, non, c'était un ciel entier qui s'ouvrait devant ses pupilles. Les étoiles scintillaient avec éclat, toutes éparpillées dans l'immense profondeur du décor. Une voix, qu'elle ne connaissait que trop bien, la tira de sa contemplation :

– Ah ! Cissy, mère, père, vous voilà enfin ! Je commençai à m'inquiéter.

Sortant le grand jeu, Bellatrix s'avança vers sa famille et les embrassa tour à tour, d'un entrain et d'une joie plutôt inhabituels. Mais ce qui interpella le plus la cadette, ce fut l'indifférence totale qu'elle accorda à Andromeda. Elle passa à côté comme si elle était soudainement devenue un spectre. Celle-ci se contenta de lever les yeux au ciel et rejoindre Regulus, la tante Walburga et les Parkinson, qui discutaient un peu plus loin.

– Bella ! S'exclama Narcissa sur le ton de l'indignation.

Bellatrix se contenta d'un petit rire amusé puis inspecta la cadette de haut en bas, avec un sourire de fierté.

– Mère a fait du bon travail.

Puis après un silence, elle ajouta :

– Pour une fois.

Narcissa ne put s'empêcher de glousser timidement, tout en surveillant que leur mère, partit discuter avec Mrs Yaxley ne puisse les entendre. En effet, Narcissa n'était pas peu fière de sa parure : de longs pans de soie verte traînaient jusqu'au sol avec fluidité et souplesse, s'ouvrant légèrement sur sa jambe droite. Son corset orné d'émeraudes maintenait son dos droit et les manches retombaient sur ses épaules avec grâce. Ses cheveux blonds avaient été – pour une fois – lâchés, les laissant tomber dans son dos telle une cascade de lait parsemée de pierres vertes et de diamants étincelants. Sur sa tête, un serpent faisait le tour pour finalement se mordre la queue entre deux tresses entortillées.

De son côté, Narcissa dut avouer que Bellatrix avait fait ce soir un effort surhumain : elle s'était vêtue d'une robe noire à la jupe droite et longue, mais dont le haut était un mélange de dentelle et de soie qui mettait en valeurs sa généreuse poitrine. Il était si rare de voir Bellatrix prêter attention à son apparence que Narcissa la contempla le plus longtemps possible.

– Plus loin, Andromeda avait opté pour la simplicité : une robe empire rose pâle et une couronne de tresses à l'allure bohème.

Bellatrix lui prit brusquement le bras et l'entraîna vers un groupe qui s'était formé à côté du portrait de Phillus Malefoy et son épouse aux cheveux d'or. Rodolphus Lestrange fut le premier à l'apercevoir et la complimenta :

𝕿𝖔𝖚𝖏𝖔𝖚𝖗𝖘 𝕻𝖚𝖗 (𝐿𝑖𝑣𝑟𝑒 𝟙) ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant