[OS] Seulement nous (MHA)

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SEUL le son de la pluie brisait le silence s'étant immiscé dans son appartement. La blonde n'avait plus la force de se lever, fermer ses fenêtres, laissant quelques gouttes tomber sur le sol clair du salon. Elle ne savait plus quelle heure il était, tout ce qui l'importait c'était la photo qu'elle tenait à la main. Elle la serrait de toutes ses forces sous ses doigts fins comme ayant peur qu'elle s'en aille. Aucune larme ne coulait sur ses joues foncées, juste un silence lui procurant autant de douleur que des flèches transperçant son cœur.

Du bout des doigts, Hatoko touchait cette image, essayant de s'imaginer que sa grand-mère était encore là. Seulement, la réalité était toujours près d'elle, pour lui chuchoter qu'elle ne reviendra jamais. Elle ne comptait plus combien de fois elle avait entendu son cœur se briser, se déchirer pour devoir porter un masque devant chaque personne qu'elle croisait. Hato mentait, elle déclarait que tout allait bien, mais elle était au bord du gouffre. Cette douleur qui la dominait faisant naître chez elle des peurs qu'elle n'aurait jamais cru effleurer.

Les épines des roses la transperçaient depuis la mort d'Urara. Elle n'avait plus la détermination de se relever, plus la force de se dire que la vie n'était pas juste souffrance et perte. Pourtant, une fois en dehors de cet appartement, elle faisait semblant. Un sourire faux collé sur ses lèvres, et la journée commençaient pour elle.

Cependant, dès que le soleil se couchait, ses sourires se transformaient en perles salées alors qu'elle se maudissait de ne pas avoir eu le courage d'en parler. À chaque fois qu'elle essayait, les mots ne sortaient pas. Elle sentait un nœud se former dans sa gorge et tout ce qu'elle pouvait faire c'était de sourire en espérant que le temps passe plus vite.

Soudain, le son de son téléphone coupa ce moment de tristesse. Elle se releva de son canapé avec difficulté, se préparant à jouer la comédie pour quelques secondes de plus. La jeune femme décrocha sans regarder qui l'appelait, mais fut surprise d'entendre la voix douce de sa mère à l'autre bout du fil. Shizuko l'avait déjà appelée plus tôt dans la journée, mais elle souffla un bon coup pour essayer de ne pas craquer :

— Comment tu vas, ma chérie ? demanda sa mère inquiète pour elle.

— Je vais bien maman, ne t'inquiète pas.

Cette voix sonnait tellement faux, elle se mordait la lèvre inférieure alors que sa mère lâcha un soupir. Quelques secondes de silence passèrent puis l'aînée reprit la parole :

— Ne joue pas à ce petit jeu avec moi, Hato, je sais que ça ne va pas, affirme-t-elle d'une voix bienveillante.

Elle essayait de contrôler ses émotions, de ne pas éclater en sanglots et tenta de mentir encore une fois :

— Tu n'as pas à t'inquiéter, je t'assure que...

Elle me manque aussi, tu sais ? chuchota Shizuko en l'interrompant, tu peux tout me dire Hatoko, je déteste que tu me mente ainsi.

Sa mère trouvait toujours les bons mots pour que son masque tombe. Hatoko ne parlait plus et du véritablement se retenir pour ne pas éclater en sanglot :

— Je sais que c'est extrêmement compliqué pour toi d'en discuter, mais je ne veux pas te laisser seule, tu comprends ? Tu es ma fille, tu es la prunelle de mes yeux et je ne peux pas te laisser t'écrouler ainsi....

— J'ai horriblement mal, maman, avoua-t-elle à voix basse, en partant, on m'a arraché une personne auquel je tenais. Et maintenant... j'ai... peur...

Elle n'arrivait plus à parler, les larmes commençaient à lui monter aux yeux alors que sa mère demanda prudemment :

— Peur de quoi, Hato ?

Waiting Game [Receuil d'os] (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant