[OS] Sourire avec moi (MHA)

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CETTE nuit-là, les étoiles brillaient intensément dans sa petite chambre, éclairant ses cheveux clairs d'une magnifique lumière pourtant, Hatoko n'arrivait pas à dormir. Elle se tournait pour la énième fois essayant de fermer les paupières, mais c'était peine perdue. L'enfant âgée d'à peine huit ans s'assit sur ses draps blancs observant sa chambre de son regard innocent. La petite blonde souffla étant de plus en plus fatiguée par cette nuit qui lui était encore volée.

Elle se frotta lentement les yeux et prit une veste posée sur sa chaise. La fillette l'enfila rapidement avant de songer à ce qui la tracassait. Hatoko s'inquiétait pour son père et elle n'arrivait pas à trouver le sommeil en sachant qu'il n'était pas rentré. Elle passa ensuite une main sur ses cheveux attachés pour les libérer, pensant qu'il pourrait lui réchauffer un peu la nuque au vu de leur longueur et de leur épaisseur. Consciente qu'elle ne dormira pas, la petite fille sortit lentement de son lit essayant de faire le moins de bruit possible.

Sa mère était de plus en plus fatiguée à cause de sa grossesse et Hatoko ne souhaitait pas la déranger avec ses modestes tracas. Pour ne pas s'ennuyer, la blonde attrapa des crayons de couleur et quelques feuilles posées sur son bureau. Sa chambre d'enfant était un endroit où elle se sentait plus qu'en sécurité, mais pour être sûre de voir son père rentrer, la jolie petite fille devait se rendre dans le séjour et peut-être qu'elle pourra parler un peu avec lui.

L'écolière semblait toujours être à la recherche de marque d'affections, de tendresse de la part de cette personne qu'elle admirait tant. Elle l'attendait tard le soir, essayait de déposer quelques dessins sur son bureau lorsqu'il n'était pas là, mais rien ne changeait. Cependant, Hatoko s'était promis de ne pas laisser tomber, c'était hors de question. Elle parviendrait à rétablir ses liens avec son père, même si cela devait prendre des années.

Elle avait besoin de lui pour avancer, et puis elle devait faire en sorte qu'il soit proche de son petit frère. Et l'unique moyen qu'elle avait trouvé pour réussir sa mission était de renouer le contact avec cet homme, qu'elle ne connaissait que très peu. La petite fille ressentait toujours un peu de tristesse lorsqu'elle repensait à cela, mais, elle le cachait constamment dans l'un de ses sourires dont elle avait le secret. Et personne ne réalisait qu'ils étaient faux, hormis une seule personne : sa mère.

Hato chassa rapidement ses pensées pour pouvoir descendre correctement les escaliers. Elle faisait attention de ne pas chuter tout en fonçant les sourcils. Car en tendant l'oreille, elle pouvait écouter un son. Ou plutôt des bruits qu'elle connaissait beaucoup trop bien : ceux des sanglots. Et une seule personne pouvait être dans le salon à cette heure-ci : Takeshi. Lorsqu'elle fut proche de la porte, la belle enfant pouvait entendre les lamentations de plus en plus audibles de son père.

Elle sentait son cœur se briser, encore et encore, elle se cacha tant bien que mal pour que son père ne la repère pas. Hatoko haïssait observer Takeshi dans ces conditions, les yeux remplis de larmes, son visage entre ses mains et ses remords reprenant le dessus. Elle ne savait pas pourquoi il était dans cet état, mais elle ne souhaitait plus le voir pleurer. La gorge serrée, son cœur battant à vive allure, elle jugea nécessaire d'aller le consoler à sa manière.

Ses petits pieds rencontrèrent ce sol froid tandis qu'elle grelottait légèrement. Et elle ne paraissait pas être assez discrète, car Takeshi détourna ses yeux auburn vers elle. Ces yeux semblaient éteints, animés par une seule et monstrueuse tristesse. Elle détestait le voir ainsi, et alors qu'il baissa son regard vers le sol, la petite fille décida de prendre les choses en main.

Hatoko déposa ses feuilles et ses feutres sur la table. Puis, elle resta debout en face de lui l'observant pendant plusieurs secondes sans savoir quoi faire. Mais soudain, telle, une étoile s'illuminant dans le ciel, une idée naquit dans sa tête :

— Papa, murmura l'enfant en s'asseyant en face de Takeshi, j'aime pas te voir pleurer...

La voix d'Hatoko faiblissait vers la fin alors qu'elle posait de manière protectrice ses petites mains sur les joues de son père. Elle le forçait ainsi à plonger son regard brisé par la tristesse dans le sien, elle lui prouvait qu'elle ne le laisserait pas tomber :

— Tu... es... le meilleur, papa, déclara la petite de huit ans d'une voix remplis d'admiration.

Isas ne comprenait pas ce nouvel élan d'affection de la part de sa fille. Comment pouvait-elle dire ça après tout le mal qu'il lui avait fait ? Tous ses instants ou Takeshi l'avaient ignoré, laissé tomber, Hatoko revenait finalement toujours vers lui avec un sourire encore plus grand qu'avant. Elle le soutenait, l'admirait tandis qu'il tentait de s'éloigner constamment un peu plus. Et alors, qu'il menaçait de s'effondrer encore une fois, sa petite princesse était près de lui :

— Papa, j'aime pas te voir pleurer, je veux te voir sourire... avec moi, s'il te plaît...

De ses mains encore délicates et pures, sa fille essuya doucement les larmes qui coulaient sur ses joues. Ses doigts touchaient lentement sa peau remplie de cicatrices sans qu'Hatoko soit dégoutée ni même écœurée par son père. Isas sentait son cœur se réparer légèrement, son cœur battre un peu plus sous le regard de son ainée. Ces iris anthracite, d'une beauté inexplicable, une gentillesse inégalable.

Hato sentait que les larmes de son père coulaient de moins en moins. La petite fille se mit à sourire : un rictus qu'Isas aimait par-dessus tout, ce sourire qu'il aimerait voir sans aucune limite. Hatoko prenait soin de son père, essuyer ses perles salées creusant ses joues et elle continuera de le faire jusqu'à la fin. Elle souriait tout en se blottissant doucement sur le torse de Takeshi. Sa petite tête sur son cœur étendant distinctement les battements de celui-ci, la blonde souhaitait lui apporter son soutien, mais surtout son affection. Elle aimait son père, l'aimait comme une petite fille, d'une manière timide, mais intemporelle.

Se tendant dans un premier lieu, le père de famille se mit à caresser lentement les cheveux de sa fille. Et pour la première fois de la soirée, son cœur se réchauffa, cette glace immense et douloureuse finissait par se briser sous les yeux protecteurs d'Hatoko.


  ╰☆╮

NDA : Salut ! J'espère que vous allez bien, ça fait longtemps que je n'ai pas écrit d'os, j'ai eu une petite panne d'inspiration, mais bon le duo Hatoko-Isas me donne toujours plus d'idées. Je voulais vous montrer ces petits moments d'illusions qui sont plusieurs fois cités dans Kiarosukuro, celui la en fait partie. En tout cas, j'espère que celui-ci vous a plu !

À bientôt ^^

Waiting Game [Receuil d'os] (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant