[OS] Grâce à ta présence (SNK) [UA]

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Le deuil. Un sentiment ressentit après la perte d'un proche, d'une personne aimait et chéri de près ou de loin. Perdre une personne lointaine semblait plus facile à gérer, la tristesse semblait présente, mais elle s'évanouissait plus rapidement sans avoir le besoin de se poser une multitude de questions pour comprendre la plupart des émotions présents en nous.

Cependant, perdre un être proche, plus proche que n'importe qui était tout autre chose. Cette nuit-là, les étoiles ne brillaient pas et la lune projetait une faible lumière, les rues étaient inoccupées sans doute à cause de l'obscurité et du mauvais temps. La pluie tombait fortement, dans un rythme par ailleurs sec et régulier. Pourtant, malgré ce temps médiocre un jeune homme était présent, seul et assis sur un banc. Ses cheveux sombres lui collaient à la peau et son regard vert était vide d'émotions aucune colère, aucune ombre, rien juste le néant.

La première étape d'un deuil pouvait être le déni. Elle semblait durer plus ou moins longtemps selon les personnes, mais pour Eren, elle n'avait duré qu'une demi-seconde. Un moment où il refusait de voir les choses en face, un seul instant où la mort de sa mère ne semblait pas réelle. Puis, bien trop rapidement à son goût, la colère et la haine avaient pris la place du déni. Et cette mort qu'il avait voulu effacer paraissait devenir une dure réalité. Les larmes de colère avaient coulé, il en voulait à la terre entière. Aux médecins qui n'étaient pas prévenus à la sauver, à cette maladie qui était arrivée aussi soudainement, mais surtout à son père qui était parti en voyage d'affaires en sachant que sa femme était mourante.

Durant cette période, il ne voyait que l'obscurité, ses iris étaient sombres, ses mots paraissaient crus pour tous et Eren se refermait sur lui-même promettant un jour de venger sa mère. Mais, comment y arrivera-t-il ? Personne n'avait assassiné sa mère, c'était le coup d'une simple maladie qui l'avait malheureusement choisi comme victime. Pourtant, Eren avait dû mal à se faire à cette idée. La haine consommait son cœur et cette routine s'installa. Lorsque la nuit tombait, le vent glacial ne lui faisait plus peur et il se mettait à vagabonder pensant à son plan et jurant sur tout ce qu'il avait qu'un jour il vengerait sa mère.

Les gouttes de pluie continuaient à tomber sur son t-shirt sombre, le jeune homme ne ressentait plus le froid, ne ressentait plus l'humidité. Et puis, Eren se souvenait de la troisième étape du deuil : la négociation. Le moment où il aurait pu tout faire pour faire revenir sa mère, pour revoir son joli sourire, pour entendre ses plaintes face à son comportement. Une époque où en plus de se couper du monde, il cherchait des moyens absurdes et complètement démesurés pour la retrouver. Ses amis essayaient tant bien que mal de l'aider cependant ils se heurtaient tous à un mur, épais et froid. C'était étrange comme sensation, mais il avait l'impression qu'il était le seul à pouvoir faire renaître sa mère. La réalité avait pris du temps, à lui sauter à la figure, et ça avait été beaucoup plus violent que ce qu'il aurait pu imaginer.

La prise de conscience s'était passée dans un bar, pour une fois ses amis avaient réussi à le faire sortir. Cependant, Eren n'avait pas parlé de la soirée et semblait véritablement dans un autre monde. Et il avait suffi d'une parole, d'une phrase pour lui briser son monde imaginaire. Il ne se rappelait plus de ce qui l'avait prononcé, cela pouvait être Livaï ou Connie ou Jean. Mais, l'un d'entre eux avait prononcé une phrase qui lui avait procuré une douleur immense :

— Ta mère est morte, elle ne reviendra jamais, accepte-le !

Au début, le jeune étudiant n'avait rien dit, mais elle tournait dans sa tête alors qu'il rentrait chez lui. Puis, le jeune adolescent avait senti son cœur se briser encore et encore. En mille morceaux et pour la première fois depuis bien longtemps, le jeune homme s'était mis à pleurer pendant toute la nuit. La quatrième étape venait de commencer : la douleur. Elle était présente chaque minute, chaque seconde, et le rendait encore plus fragile qu'il l'était déjà. Ses sorties devinrent de plus en plus rares même inexistantes. Sauf la nuit, lorsque le soleil était couché, il ressentait cette envie de prendre l'air, de sentir le silence glacial à côté de lui.

Ce soir-là, cela se répétait, enfin presque. Alors qu'il sortait, une personne l'avait suivi discrètement. Une écharpe rouge nouait autour du cou et un parapluie sombre pour ne pas attraper froid. Elle avait peur pour lui, peur de ne plus jamais retrouver la personne qu'elle admirait et aimait profondément. Cette personne avait promis à la mère d'Eren de le protégeait et de faire en sorte qu'il retrouve le sourire. Pourtant, ces étapes lui avaient donné l'impression d'avoir échoué et cela la détruisait aussi. Sauf qu'Eren ne pouvait pas le voir, enfermé dans sa bulle de tristesse et de peine.

Cette nuit-là tout semblait différent, car, la jeune femme se rapprocha de ce garçon brisé. Puis, lui toucha délicatement l'épaule comme pour ne pas le blesser encore plus avant de l'appeler :

— Eren...

Sa voix était brisée, ses cheveux bruns volaient un peu à cause du vent tandis qu'elle tremblait de froid. Le jeune homme prit du temps à se retourner vers elle et lorsque Mikasa croisa son regard, elle sentit les larmes montées. Le néant, rien que le néant, son regard autrefois plein de vie s'était transformée en gouffre sans fin. Et pour la première fois, la jeune femme avait l'impression de se voir il y a des années de cela, lorsqu'elle avait perdu ses propres parents. Elle se laissa tomber sur le banc à côté de lui, soulevant tant bien que mal le parapluie pour les protéger tous les deux.

Elle ne coupait pas le contact visuel, voulant lui faire comprendre sans doute qui était là pour lui, pour le soutenir. Mikasa ne voulait plus le laisser sombrer, le regarder de loin, se rendre malade face à la mort de sa mère. La jeune femme voulait retrouver l'Eren qu'elle avait toujours connu, parfois énervante, mais qu'elle aimait profondément. Doucement, encore une fois, elle caressa sa joue froide et humide ce qui ne fit cependant pas bouger le jeune homme. Stoïque, il se contentait de la regarder, pourtant dans son cœur une chose s'était réveillée.

Il ne saurait comment décrire ce sentiment, mais il était spécial. Eren avait reconnu chacun de ses traits et il ne put s'empêcher de penser qu'elle était encore plus magnifique qu'avant. Est-ce mal de ressentir cela alors que quelques minutes plus tôt il repensait à la mort de sa mère ? Le jeune brun n'avait pas la réponse à cette question, il était complètement perdu.

Il y a quelque temps, Eren avait rencontré la dernière et ultime étape du deuil : l'acceptation. Mais, le jeune homme savait que c'était la plus complexe de toutes, car pour lui personne ne pouvait réellement accepter la mort d'un être cher. Pourtant, cette nuit-là, alors que les gouttes de pluie tombaient encore, le jeune homme se disait que peut-être qu'il ne pourrait pas oublier sa mère, mais qu'une jeune femme pourrait l'aider à se sentir mieux. Il semblait prêt à avancer, avec l'aide et la tendresse de Mikasa...

╰☆╮

NDA : Bonjour ! Je crois que c'est le one-shot qui a été le plus facile à écrire pour moi, en faite il a été facile à écrire mais je ne sais pas si j'ai assez de maturité et de recul pour écrire sur le deuil. C'est un sujet complexe et qui peut changer en fonction de la personne qui le vit. Ces cinq étapes sont plus ou moins longues selon les personnes et j'ai essayé un maximum de coller au caractère d'Eren. C'est un sujet qui m'atteint plus personnellement que d'autres alors c'est peut-être pour ça que j'ai écrit cet os assez facilement ! En tout cas, j'espère que tout vas bien pour vous !


À bientôt ^^

Waiting Game [Receuil d'os] (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant