⚜ Chapitre 4 - La voix du pays ⚜

352 21 4
                                    


Les temps sont si durs sans toi et ce n'est pas que parler de ces terres. C'est parler de mon être, de ma tête jusqu'à mes pieds car en ce moment j'ai le mal de vie, je ne tiens que difficilement debout. Je sens, en ce moment même et ce depuis plusieurs semaines maintenant, une présence qui ne devrait pas être là et que les lames ne pourront mettre hors de mon chemin. Elle doit mourir, elle doit partir, elle ronge mes jours et mes nuits, remplace-la mon ami.



C'est une semaine après la lettre que l'empereur se force à rentrer à Paris, contraint à abandonner les territoires de l'Espagne et, avec, la conquête du Portugal car le contrôle de la situation échappait à lui et son armée.

France se sentait si abattu, abandonné, et tout ça sans se sentir seul rien qu'une seconde depuis un temps. Pourquoi, pourquoi Russie était encore si distant ? Si froid ? Alors qu'il pensait avoir quelqu'un ! Quelqu'un, une personne là pour aider, était-il lui-même la cause de cette mauvaise relation ? Oh non, les questions se répètent, du haut de son bureau l'empereur fermait les rideaux pour ne laisser passer qu'un fin rayon de soleil à travers la pièce.

Il s'assoit sur son grand et unique siège, s'accoude sur son son bureau et passe lentement les mains sur son visage, tous ses doigts tremblaient pour une raison qui lui était inconnu et il refuse de fermer les yeux pendant une bonne minute, le regard rivé sur le vide devant lui. Sa respiration se fait plus rapide et une boule au fond de sa gorge se créé ce qui rendait sa voix maladroite et donnant l'impression qu'il exploserai en larme à tout instant :

"Tout est un échec... pour l'instant, et je vais devoir faire seul. Seul ! Sans toi ! Et sans lui non plus, sans personne ! Et tout ça, tout ça est de leur faute, à elle qui veut voler mon seul dernier plaisir sur cette Terre, je me dois de... mettre fin à leurs vies misérables !"

S'en suivi un rire certainement loin d'être sain, et sans fin. De l'extérieur on penserait que l'empereur riait de bon cœur mais son visage, toujours caché par ses mains, aurait dévoilé une profonde souffrance.

Il rit encore, il respire, puis un autre gloussement, une expiration... Il finît par se calmer, un peu du moins, il se ressaisit finalement et se lève de son siège, droit sur ses pieds il arborait maintenant une vrai posture royalement imposante, comme si une soudaine envie, une détermination s'était emparé de lui. Mais était-elle saine ? Une sorte de force le conduit hors de la pièce, refermant sèchement la porte.

Il se dirigeait une nouvelle fois vers les sous-sols, les cages, là où un de ses problèmes attendait sagement au fond d'une cellule. Là-bas devant la porte, il fait signe au garde de l'ouvrir et ce dernier s'exécute. France fait un pas dans la pièce et regarde déjà Prussia avec un demi sourire si peu rassurant. La jeune femme assise sur son supposé lit lève la tête pour s'assurer de qui venait la voir, elle pensait que quelqu'un d'autre viendrait. Son sourire tomba au sol, ce qui ne manqua pas d'étonner le français qui lui demande :

"Déçu ? Tu voulais peut-être voir ton petit ami ? (Elle restait sans réponse) Dis-le, avoue qu'il te manque !

- Pourquoi faire ? Pour que tu es plus de plaisir à me faire du mal ?

- Je t'en ferais de toute façon parce que tu ne mérites que le mépris, tu sais pourquoi ? Parce que tu es petite, trop petite pour te faire entendre ! tu n'as pas le cran pour diriger une armée alors diriger un cœur...

- Parce que tu penses que manipuler le cœur de quelqu'un est une forme d'affection ? Tu es fou

- À qui la faute ?"

Il prononçait ses mots avec un air si dérangé et dérangeant, et il avait tort. Prussia et d'autres savaient que ce n'était pas la faute des autres empires mais bel et bien un problème qui vient de lui. La dame de Prusse tenta une réplique mais fut stoppée par une main venue lui entourer le cou. La main du français se serrait autour de sa nuque alors  qu'il commençait lentement à la soulever du matelas. Elle essayait bien de se débattre mais en vain, elle tombe à terre et rattachant sa paume à son cou se relève de plus belle.
France la regarde, satisfait de la voir suffoquer grâce à lui. Il ajouta coup sur coup, puis finît par sortir une lame de sa botte et s'agenouille pour se trouver au niveau de son esclave qui était de retour sur le sol. France lève son poing armé, la jeune dame ferme les yeux en attendant son sort...qui ne vint jamais. France se relève finalement.
Il donna un regard vers la porte et, sans en donner un dernier à la germaine, l'ouvra pour sortir de la pièce.
Après avoir demandé à refermer la porte derrière lui, il pris une grande inspiration avant de reprendre son chemin vers la cage d'escalier, chemin qui fut vite coupé.

Devant lui, une grande silhouette familière et rassurante, mais tout autant inquiétante à cette heure, à cet endroit. Son corps grand et fin, ses larges épaules d'or, ses médailles et son uniforme mais plus que tout, son visage froid, magnifiquement neutre : il se tenait devant lui sans dire mot, ne sachant quelle raison donner. Il affichait même un peu de regret dans ses yeux.

Le silence...

C'est alors le français voit, du coup, ses épaules tomber, son regard s'agrandir et se partager entre incompréhension et réalisation, son cœur se meurt et se reformer en boucle. Non Russie, pas toi Russie, pas pour elle Russie. Elle revient, elle revient me hanter, elle ne peut pas crever...


D'une voix brisée par un soudain et profond sentiment amer, il ouvre la bouche :

"Pas toi Russie, pourquoi ?"

Au cœur de l'EmpereurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant