⚜ Chapitre 13 - Conséquences ⚜

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1815

C'est par une douce matinée de printemps que, par l'alliance d'Angleterre, Austria, Prussia et Russian Empire, France est, et ce malgré toute la volonté donnée, vaincu.

C'est la France et son peuple qui subit désormais un grand sentiment d'humiliation. Néanmoins les grandes puissances ne sont pas dupes, la population n'y est pour pas grand chose.

"Les français ont été guidés par un fou, un rebelle manipulateur qu'on ne nomme plus et dont le peuple a maintenant honte. Du sang a déjà coulé, de braves hommes sont déjà tombés et désormais, mettons nous d'accord sur un fait : les actes de ce pays sont horribles et révoltants en tous points."


Déclare Angleterre lors d'une réunion finale, un tribunal où l'alliance ainsi que d'autres pays sont présents et au milieu de tous reste le français, silencieux et droit. Impassible d'apparence. L'anglais arrête soudainement sa parole pour laisser un vide dans la grande salle comme pour laisser un écho de ses derniers mots dans la tête de son auditoire. D'un simple mouvement de la main il invite le français à venir près du bureau où siège l'alliance, l'empereur s'y dirige en montrant le plus grand manque de volonté qu'on connait.

France attrape la plume qu'on lui tend et regarde une nouvelle fois le britannique avec dépit mais ce dernier ne parlera plus ; il se tourne vers le russe et en un regard le slave comprend qu'il allait devoir prononcer l'acte.

Russian Empire, déjà debout, jette quelques regards au papiers devant ses yeux sachant que depuis qu'il n'a plus qu'un œil sa lecture est trouble, et prend une grande inspiration avant de débuter d'un ton désintéressé :

"C'est ici, à Vienne, qu'on déclare que la France doit s'adonner à la décision suivante : les pays réunis aujourd'hui voteront la répartition des territoires conquis par l'empereur français de 1806 jusqu'à nos jours, à savoir la Confédération du Rhin, le Royaume d'Italie, le Royaume de Naples, la Suisse et le Duché de Varsovie.

Toute restriction supplémentaire sera uniquement décidée par le peuple de France."


Finit le russe qui, contrairement à l'anglais, n'affichait aucun sourire d'accomplissement sur son visage : évidemment, rien qu'en jetant un regard au français Russian Empire ressent déjà des tortures dans sa poitrine, alors devoir être celui qui lui dicte sa peine était douloureux.

Pour la première fois le grand tsar ressentait de la pitié et ce n'est pas la seule fois que France lui fait découvrir une émotion, lui ouvre un tout autre point de vue sur les choses.

France regarde péniblement le russe lui tendre le papier et se décide à approcher sa main pour le prendre, l'espace d'un instant il espérait toucher le bout de ses doigts mais verra cette action refusée par le grand slave.

Sa main hésitante finit enfin par déposer l'encre dans un silence étouffant et signe le traité.

Une dizaine de minutes plus tard on discute des répartitions de territoires et l'empereur français n'a qu'un seul droit : celui d'écouter.


C'est arrivé en France que l'empereur se retira doucement du pouvoir, le révolutionnaire guidait son peuple depuis la mort de son père et les avait pourtant manipulé pour une raison qui diverge en fonction des avis : certains disent que la soif du pouvoir absolu et de la barbarie était dans ses gènes, d'autres qu'un coup à la tête lui avait tout simplement fait tourner la carte, puis bien d'autres hypothèses sont nées en espoir de savoir pourquoi l'empereur français tenait tant aux conquêtes et agissait d'une telle manière.

Néanmoins on ne souligne pas assez qu'avant sa défaite aucun français ne se plaignait ou ne  remarquait ses "exploits", malgré toutes ces conquêtes abouties on ne le retenu que pour cette dernière mésaventure.

Avec cet échec France pouvait, bien que contre son gré, faire ressurgir le passé : c'était dans une soirée froide et calme en cette saison morte que l'empereur isolé dans sa pièce se remémorait l'époque, la monarchie, le peuple mécontent qui lui en voulait avant même son arrivée au pouvoir et, surtout, il avait un retour des souvenirs de son père... Quoi de plus malsain pour lui que d'y repenser ?

Ses yeux lui jouaient des tours et le forçaient à voir apparaître ces choses devant lui, à les entendre même, France sentait à nouveau sa tête s'alourdir par toutes les voix se promenant dedans.

Non, non, ce n'est pas le moment.

Il revient de sa transe, déterminé à ne pas replonger dans ce monde si cruel et noir qu'était son esprit. Il n'est toujours pas heureux, loin de là, mais il n'est pas triste.

Soudain, alors que le français avait les mains à son visage et tentait de se reprendre, il su. C'était comme une illumination, un parchemin tout fait tombé du ciel, un homme sur qui pointer le doigt :

"Lui ! Lui seul, avec tout mon cœur et toute mon âme je le dis ! Il est responsable ! Le centre de tous mes maux, tous mes problèmes, c'est lui ! Pourquoi, pourquoi es-tu qui tu es ?!

Pourquoi hantes-tu mes nuits comme un démon ?

Pourquoi joues-tu une carte un jour et l'autre après comme si rien n'était arrivé entre nous ?

Pourquoi ton être vient-il de l'autre bout du continent pour perturber mon corps ?

Tant de questions et aujourd'hui tu n'es pas là pour y répondre, tu me causes encore et toujours des problèmes !"


Et pendant que les larmes chaudes coulaient le long de ses joues griffées, atrophiées, il se brisait la voix et des ricanements lui échappaient : il haïssait ce sentiment, celui où l'on peut croire qu'il est heureux ou juste dingue alors qu'au fond son corps n'exprime que la douleur par des manières qu'aucun humain n'a vu encore.

Les bruits se réduisirent et un silence de mort s'installait doucement dans la pièce, un voile noir couvrait ses yeux désormais.


"Oh, je réalise, tu ne pourras plus être là, plus jamais de ma misérable vie : ils t'ont enlevé de moi"

Au cœur de l'EmpereurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant