⚜ Chapitre 12 - Blanc, rouge et noir ⚜

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Russian Empire avait ignoré les propositions de paix venues de l'empereur français mais ne saura pas si c'était parce qu'il était sur les nerfs ou simplement perdu.


Une semaine s'est passé déjà depuis la retraite de Moscou par France et ses hommes et la situation la plus crainte commence à s'installer : nous ne sommes qu'en automne et les premières neiges tombent déjà, les chevaux ont du mal à avancer du à la température à laquelle leur race n'est pas habituée et peut-être à cause de la qualité des sols constituant, pour la plupart du temps, en un mélange de boue et de glace. Pour donner une idée, le  froid est aux alentours des vingt degrés en dessous de zéro, les troupes n'y étaient pas préparées et l'entièreté des soldats sentait le vent glacial frigorifier leurs poumons.

Pour ne pas améliorer le sort de la Grande armée, l'hiver arrive aussi vite que les ressources manquent.

Au milieu des troupes, deux survivants se fusillent du regard, cherchant à savoir lequel des deux entamera le repas qu'offre un des chevaux morts par la faim.

L'empereur est en tête, tente tant bien que mal de réchauffer les extrémités de ses mains gantées, devant son armée il fait mine d'être invulnérable pour donner toute sa motivation aux autres.

"Tant de recherche de stratégie, d'années d'expérience pour se faire écraser par cette satanée saison ! Je hais la neige...

- Ce n'est plus notre seul problème, Monsieur. Je crois qu'on est observé."


Lui rétorque un de ses généraux qui scrutait les bois sombres aux alentours. France tourne le regard là où est celui de son interlocuteur, à l'affut de chaque bruit, chaque mouvement.

Le vent souffle, couvrant le potentiel bruit que pourrait faire des ennemis sur le sol enneigé, mais derrière eux des soldats se font entendre et en suivirent des tirs : ils étaient attaqués. Des hommes cachés du territoire venaient leur causer problèmes sur les côtés des troupes pour les prendre en surprise. France n'a pas besoin de demander de défendre pour que ses hommes se mettent au combat.

Malheureusement, l'épuisement des français et autres italiens leur donnait un désavantage, encore d'autres tomberont cette fois.

Les probablement slaves les attaquant étaient peu nombreux, ils sont vite partis, mais à quel prix ?

France reste impuissant devant ces pertes, un débat se fait pour récupérer les blessés mais dans un froid pareil on ne sait si ça ne fera que causer d'autres morts, apportant un énième fardeau. Alors on continue la route, l'empereur se démoralise peu à peu et le jour suivant, un proche conseiller lui tend quelque chose alors que tous sont en arrêt : une fiole.

Pas un remède contre le froid, ni contre la faim, contre le déshonneur. C'était une petite dose d'un puissant poison, suffisant pour tuer France qui était un peu plus résistant qu'un humain normal. L'empereur ne prit pas en mal ce cadeau simplement parce que c'est la meilleure chose qu'on pouvait lui offrir là, maintenant, si ce n'était pas la victoire.

Cette potentielle gorgée suffirait au moins à finir ses jours pour qu'il soit le seul auteur de sa fin.

Si tu dois mourir, ce sera de mes mains


Et ce trajet se fit plus court après être passé à la frontière allemande, tout semblait moins dur bien que le dirigeant devait avaler les faits : partis avec plus de six-cent-mille hommes au départ, il n'en restaient que moins d'un sixième. Comment garder la foi dans de tels moments ?

Mais le grand moment où l'empereur tenait le plus fort la dose mortelle autour de sa paume était quand on lui apprit, peu avant son retour en France, qu'à Paris on ne le voulait plus. Le peuple là-bas s'était révolté, on retentait un coup d'état.

C'est bien le moral à plat et l'esprit plein de pensées noires que l'empereur de France fait son retour à Fontainebleau.

Et le pays n'est toujours pas au bout de ses peines, France sait bien qu'une autre grande guerre l'attend pour cette fois-ci sauver son territoire, sa nation : il devine que Russian Empire ne se laissera pas trahi sans riposter, qu'Austria était loin d'en avoir fini avec sa haine contre le français, que Prussia avait encore vengeance à rendre et qu'Angleterre se devait de réagir aux précédentes défaites.


France est seul, bien seul, ruminant dans son bureau, cherchant une solution pour en finir avec ces souffrances sans abandonner son peuple, en vain...

Tu ne réussiras pas

"Pars"

Tu as échoué déjà, il est déçu

"Non, non, tu ne peux pas revenir, pas maintenant !"


Un monologue recommençait, une forte pression invisible prenait le dessus sur le crâne du français, sa tête lui faisait mal et il ne tenait plus bien debout sur ses deux jambes. Il se sentait si perdu, devant ses yeux ne passaient que deux choses : sa mort, son bonheur.

Sa mort puis son bonheur.

Encore sa mort, puis de retour à son bonheur.

Sa mort, puis lui.

"Stop !"

Criera-t-il, réaffirmant son agacement d'un poing violent sur la table, il mit ses mains à son visage et recommença à planter ses ongles dans ses joues pour faire partir le mal. D'après son soupire quelques minutes plus tard, la technique se révèle n'être pas totalement inefficace, il faut croire.

France prend encore de grandes inspirations comme si les murs le faisaient suffoquer, secoue la tête et se relève. Le pays tricolore se disait qu'il ne pouvait plus accorder de temps à cette étrangeté, il repense à son peuple qui avait l'air déjà bien déçu, bien remonté. Le français reprend en main son esprit révolutionnaire et se force à sourire.

Un beau sourire enfantin, plein d'espoir peut se lire désormais sur son visage, devenant presque terrifiant quand on sait qu'il jouit d'avance du sang ennemi qui coulera. Il lui reste peu d'hommes, peu de moral des troupes, néanmoins beaucoup de détermination basée sur un rien à faire payer à ces pays le fait qu'ils l'ont éloigné de lui.

Au cœur de l'EmpereurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant