Shot me

Epilogue

- Ici vous avez la pièce à vivre. Elle fait 32 mètres carrés avec parquet massif au sol. C'est un peu le coeur de la maison étant donné qu'elle vous permet d'accéder à la cuisine par cette porte, au jardin avec terrasse par ici, ainsi qu'aux autres pièces de l'étage.

Je regarde autour de moi, n'écoutant l'agent immobilier que d'une oreille. La décoration et l'ameublement sont sobres mais j'imagine déjà parfaitement comment aménager la pièce. Je l'entend parler de double-vitrage, de volet roulant, d'économie d'énergie mais ça me passe au-dessus. Tout ça, je le sais déjà et là, je veux juste m'imprégner du lieu.

- Si vous voulez bien me suivre, je vais vous montrer la cuisine.

Il ouvre une porte et nous rentrons dans une pièce assez petite mais bien conçue.

- Elle n'est pas très grande mais ce mur-ci n'est pas porteur, vous pouvez donc ouvrir si vous le souhaitez, indique-t-il en toquant sur celui en commun avec le salon.

Je hoche la tête mais suis déjà sûre que je ne toucherai pas au mur. J'aime cette pièce en l'état.

Nous regardons ensuite le cellier, l'électroménager, les fenêtres, les placards remis à neuf... Mais ce que je remarque surtout, c'est que la pièce est très lumineuse, avec une belle exposition, comme a l'air d'être l'ensemble de la maison.

Je suis l'agent à l'étage où nous parcourons les différentes pièces assez rapidement. Il y a trois chambres et une grande salle de bain avec baignoire. Parfait.

Initialement, j'étais partie sur le critère de n'avoir que deux chambres mais quand il m'a proposé cette maison avec une pièce de plus, je me suis dit que ça pourrait toujours servir. Pour le futur...

Nous redescendons et faisons cette fois le tour du jardin. Il n'est pas immense mais ça faisait partie de mes demandes les plus importantes. Je sais que ça demande beaucoup d'entretien donc je ne voulais pas d'un terrain trop grand. Il y a tout de même de l'espace pour y installer quelques plantations, et même une petite piscine. Je m'y vois déjà.

- Bien. Je vais vous laisser un petit moment, histoire que vous puissiez vous familiariser avec le lieu. Je serai au portail si vous avez besoin de moi.

Je le remercie et le suis du regard tandis qu'il repart vers l'avant de la maison. En vérité, j'ai déjà ma petite idée sur ce que je souhaite faire. Rien qu'avec les photos, j'avais eu un coup de foudre, et il se confirme maintenant que j'étais sur place.

Je me tourne alors vers Anthonin, qui n'a quasiment pas dit un mot depuis le début de la visite, nous suivant simplement de pièce en pièce.

- Alors... Tu en penses quoi ?

- Elle est... bien.

Il regarde à nouveau le jardin puis la bâtisse, pensif.

- Juste "bien" ?, demandais-je, un peu déçue de sa réaction.

Il continue son inspection générale des lieux puis, plante finalement son regard dans le mien. J'y lis alors que non, elle n'est pas juste "bien".

- Je l'adore, lui dis-je, souriant malgré moi.

- Moi aussi, me confirme-t-il, tout sourire lui aussi.

Je lui saute dans les bras et nous nous serrons l'un contre l'autre, comblés.

Beaucoup de choses ont changé en un an. Je n'aurais jamais pensé changer de travail, conquérir l'homme de ma vie, ni même concrétiser mon projet. Tout a évolué et dans le bon sens. Désormais nous avons des projets à deux, nous construisons notre vie en duo et c'est encore mieux que tout ce que j'avais imaginé.

L'année que nous avons passé loin de l'autre est loin derrière nous et maintenant que nous nous sommes trouvés, on n'est pas prêts de se lâcher.

Aux côtés d'Anthonin, je me sens entière, heureuse et surtout : moi-même. Il m'a permi de me trouver, d'être enfin celle que j'avais envie d'être.

Je recule légèrement, sondant son regard une nouvelle fois. Comme à chaque fois, je me sens happée par ses yeux bleus et mes sentiments pour lui me submergent. Je suis sur le point de franchir une nouvelle étape, avec l'homme que j'aime, et en fait, j'ai juste hâte. Je suis persuadée que cette maison est faite pour nous.

- On la prend ?, lui demandais-je timidement.

Il me regarde intensément et me serre à nouveau contre lui.

- On la prend.