Chapitre 10

220 17 59
                                    

-Juste avant l'ambuscade-

PDV Jellal

Après avoir galopé une dizaine de minutes, Perséide hénit et s'écroule.

"Perséide !!" Je crie, paniqué.

Nous tombons de mon cheval, j'ai d'abord un peu de mal à me remettre du choc. Après avoir repris mes esprits, je me rends compte que du postérieur de mon cheval coule du sang.

J'essaye, -en vain, je sais- d'arrêter le saignement de mon pauvre Perséide.

C'est mon seul ami proche avec Wendy !! Je ne peux pas le perdre !

Des pas crissent sur la pierre me parviennent de loin comme si j'étais sous l'eau.

Le corps de mon loyal cheval se refroidit sous mes doigts.

Une main avec une poigne qui me semble familière me secoue par l'épaule. Une voix distante me parvient:

"Jellal, on doit partir !"

Erza ?...

Une fureur me prend et je rétorque:

"Non ! Pas sans Perséide !

- Laisse ce foutu cheval là ! Il est mort !!" Crie-t-elle.

Elle peut pas comprendre que je tiens à ce cheval ?!

"Ferme ta gueule ! C'était mon seul ami avec Wendy !! Tu ne comprendras jamais ça !

- Jellal ! On est encerclés !"

Je sors de mon espèce de transe et observe autour de moi les gens qui nous encerclent.

Ils sont bien une vingtaine à nous encercler, il y a beaucoup de snipers et je me rends compte que c'était une ambuscade.

Je me relève.

"Tuez-le ! On n'a besoin que de la femme !"

Je te vengerais, Perséide !

Les balles fusent dans tous les sens. Je sens qu'Erza est de plus en plus faible, moi de même.

Pourtant, nos ravisseurs ne semblent pas être en mauvaise position.

J'arrive à en mettre trois hors d'action. Ce n'est pas beaucoup mais pas mal puisque nous sommes encerclés.

Quand ils se rendent compte qu'on a plus beaucoup de forces, celui qui semble être leur chef crie:

"Allez-y ! Attrapez-la !"

Je ne les laisserais pas emmener Erza !! Je la protégerais !

Dix hommes se jettent sur Erza et elle se débat avec une vigueur incroyable. Elle leur donne des coups entre les jambes et leur donne du fil à retordre. L'un semble en avoir marre alors il lui donne un coup de genou dans le ventre et elle semble se vider des restes de son énergie.

Pendant qu'elle se débat avec une vigueur insoupçonnée, cinq hommes se débattent avec moi et essayent de m'immobiliser. Malheureusement pour moi, j'ai le visage en sang et ce liquide visqueux me brouille la vue.

Les jambes d'Erza se dérobent sous son poids et deux hommes l'empoignent par les bras. Ainsi, ils peuvent les lui briser en cas de nécessité et la tenir debout pour éviter de la traîner comme un chiffon.

Elle semble baisser les armes et je la comprends... Elle a le corps couvert de blessures plus horribles les unes que les autres. Aux endroits où l'on peut apercevoir sa peau nue, elle a des blessures profondes et dont coule une masse assez importante de sang. Ses habits sont déchirés et des tâches de boue et de sang sont imprimés dessus.

Mais moi, je continue de me battre, même si je sais que je n'ai plus aucune chance.

"Erza !!"

Un homme me donne un coup entre les jambes et je m'écroule. La douleur est insupportable, pourtant, je n'arrive pas à abandonner ma compagne au caractère inprédictable. Je n'y arrive pas. Car je sais que j'abandonne maintenant, je risque de ne plus jamais la voir. Et c'est la dernière chose que je veux.

Je... Ne te laisserais pas tomber !

Je n'arrive pas à détacher mes yeux de son visage, même s'il est couvert de sang et de coupures, elle reste magnifique.

C'est ça l'amour ? Ne pas voir les défauts de l'autre ? Le trouver toujours parfait ? Non... Elle n'est pas belle en cet instant. Pas du tout mais elle est tellement géniale...

"Erza..."

Je tends le bras en un geste -inutile, je l'accorde- comme pour espérer la toucher et réussir à fuir avec elle loin de ces hommes.

Un homme me donne un coup de pied violent dans le ventre et mes yeux se ferme brusquement, puis, plus rien.

-X Jour/semaine plus tard-

J'ouvre les yeux, j'ai froid, l'impression que je n'ai rien mangé depuis un an entier.

Je ne me souviens qu'à peine de ce qu'il nous est arrivé.

Mon corps est lourd, j'ai même du mal à me relever. Mal à ce point !

Je parcours du regard le champ de bataille. Mon sang et celui de ma compagne capturée est majoritairement étalé sur le sol. Il y a aussi celui de mon pauvre Perséide...

Son corps à déjà commencé à pourrir...

Perséide est mort, Erza kidnappée et moi seul au milieu de la route. Qu'est-ce que je fais ?

Je me relève, pose une main doucement sur mon ventre qui me tiraille. Je marche difficilement vers le premier ruisseau que je vois.

Je m'accroupis et regarde mon reflet dissipé dans l'eau.

Mes cheveux sont en pics, couverts de sang, mais n'ont pas perdu leur couleur bleue. Mes yeux, eux, semblent perdus et appartenir à quelqu'un de l'au-delà.

"C'est ce que je serais bientôt, de toute façon..." Je ricane.

J'inspecte ensuite mon visage. De mon nez sort une croûte de sang séché, mon visage est couvert de sang. Mon tatouage est presque entièrement disparu sous le sang qui a coulé.

Je me relève et mets avec peine mon sac sur mon épaule. Je marche longuement et lentement. J'arrive enfin dans une maison où il ne semble y avoir aucun danger.

Je monte à l'étage de cette maison après avoir fermé la porte d'entrée. J'ouvre la première chambre de l'étage, cadavre ou non, à ce moment là, ça m'est complètement égal.

Je m'écroule sur le lit de cette chambre pour enfant apparemment déserte.

Le matelas grince mais il semble plus confortable que n'importe quel lit sur lequel j'ai dormi jusqu'à maintenant.

J'essaye de mettre de l'ordre dans mon cerveau et mes pensées.

Je suis perdu, voilà ce qu'il m'arrive. Je pense que je vais abandonner, j'en ai marre. Je vais me laisser crever ici, personne ne sera triste.

Puis, le visage d'une fillette de quinze ans aux cheveux bleus marins s'introduit dans mon esprit. Je me l'imagine entrain d'apprendre que j'ai succombé à mes blessures.

Ensuite, le visage d'une femme plus âgée et aux cheveux écarlates s'introduit dans mon esprit. Ses mimiques me reviennent à l'esprit, son moment de "faiblesse" d'après elle, que je trouve très mignon.

J'ai changé d'avis.

Je vais te sauver, Erza !

Apocalypse [Jerza]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant