Chapitre 16

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PDV Erza

-Une heure plus tard-

Je monte à l'étage de la maison et dis à la porte de la chambre verrouillée:

"Si tu veux de la bouffe, il y en a en bas."

Je n'arrive pas à croire que Jellal m'a menti et surtout: que j'ai pu éprouver des sentiments envers lui ! Enfin, envers Mistgun.

Je secoue la tête et redescends. Je m'assois lourdement sur une chaise et mange rapidement.

Ensuite, je sors de la maison, les clés dans la main et déverrouille la vieille Ford. Je m'assois sur le siège conducteur et enfonce les clés dans le contact.

Je démarre la voiture, la nuit ne me permet pas de voir très clairement autour de moi. Je cherche quelques minutes les phares et les allume enfin.

Voyant un peu plus clair, je fais vrombir le moteur de la voiture et regarde mes pieds, quelle est la bonne pédale ?

J'en choisis une au hasard et il s'avère que c'est la bonne. La voiture fait un bon en avant et j'appuie précipitamment sur l'autre pédale pour l'arrêter.

La porte du siège passager s'ouvre et je m'apprête à sortir de la voiture et de courir vers la maison, pensant, avec effroi que c'est un infecté.

Mais non.

C'est Jellal, le visage interdit, le yeux glacés, qui a ouvert la porte et s'assoit sur le siège.

Je pensais qu'il allait me réprimander et me reprocher encore plus de choses à moitié vraies.

"Démarre." M'ordonne-t-il sèchement.

J'appuie sur la pédale, il tourne le volant pour nous engager sur la route.

Peu à peu, j'arrive à conduire avec l'aide de ses conseils froids et fermés.

À un moment, mon pied décide de ne plus m'obéir et de rester appuyé sur la pédale de vitesse.

"Frêne !"

Je n'y arrive pas avec l'adrénaline et la menace du mur qui se rapproche dangereusement.

"FRÊNE, BORDEL !!!"

Il appuie avec sa main sur ma cuisse et mon pied lui obéit, nous nous arrêtons à deux doigts du mur menaçant.

La ceinture de sécurité me compresse la poitrine mais m'évite de m'écraser dans la vitre.

Je relève la tête et regarde autour de moi.

Jellal a la bouche ouverte et ne sort aucun son, je m'attendais à ce qu'il me crie dessus mais ça n'arrive pas. À la place, un rire lui échappe, moi de même et nous rions aux larmes.

J'ai l'impression que tout est redevenu comme avant, pourtant, ça ne l'est pas vraiment. Avant, je n'aurais sûrement que sourit et lui aurais dit: "Ta gueule, abruti." Ou un truc du genre. Mais maintenant, je sais que ne pas me voir sourir et un truc comme ça semble le déranger.

Est-ce que je me suis adoucie ?

Oui.

Mais ce n'est pas si désagréable, c'est comme si je revenais dans le passé...

"Fais demi-tour, on rentre. Dit-il en essuyant ses larmes.

- À vos ordres !"

Je me concentre sur les pédales, le volant, la route mais Jellal me dit:

"Désolé.

- Pour quoi ?

- De t'avoir jeté ça à la figure. Dit-il en faisant sûrement allusion à toutes ces reproches.

- Non. Tu avais raison. C'est moi qui dois m'excuser.

-..."

Nous arrivons devant la maison sans encombres et sortons de la voiture en la verrouillant.

Je m'apprête à monter à l'étage pour me coucher quand Jellal m'attrape par la manche et me demande:

"Tu veux bien manger avec moi ? Je fronce les sourcils.

- T'as pas déjà mangé ?

- Non. Mais j'ai pas envie de manger seul ! J'hésite. Je te donnerais un bout de ma part. Déclare-t-il avec un sourire en coin. Je souris et lui réponds:

- Ok !"

Il lâche ma manche et je m'assois sur la chaise. Il me donne un bout de viande que je refuse mais en revanche, je lui prends son bout de pain en souriant.

Nous discutons un peu sèchement mais assez cordialement. Je grimace à quelques moments car mes blessures me font souffrir.

Jellal se lève de table et disparaît, je n'ai le temps que de demander:

"Tu vas où ?"

Il revient ensuite avec un kit médical et s'agenouille devant moi, je fronce les sourcils, confuse et il sort de la boîte des pansements. Il en pose l'un sur mon nez et me dit:

"Ne bouge pas, je m'occupe de tes blessures."

Je cligne des yeux, reconnaissante et le laisse s'occuper de mes blessures. Nos souffles se mêlent tant ils sont proches, nos yeux se rencontrent souvent et je soutiens son regard même s'il me provoque des bouffées de chaleur incontrôlables.

Mes yeux se perdent dans ses yeux bleus si foncés qu'on dirait qu'ils sont noirs, j'ai l'impression que l'océan de ses prunelles m'engloutit.

Lorsqu'il a fini de me bander le visage, il n'écarte pas son visage du mien et continue de rester extrêmement proche du mien.

Je rapproche lentement, presque imperceptiblement mon visage du sien, lui de même. Puis, à deux doigts de faire quelque chose que j'aurais regretté dans le futur, j'écarte mon visage du sien, la déception se lit dans ses yeux et je chuchote:

"Merci, Jellal... Il se relève.

- De rien."

Il se détourne de moi et une question me traverse l'esprit.

"Qu'est-ce qu'on fait ? Il se tourne et fronce les sourcils.

- Au sujet de quoi ?

- De la mission ! Celle du vaccin !

- J'ai contacté Fairy Tail. Ils ont comprit. On reprend la mission dès demain. Je soupire soulagée. On devra faire plus de route parce qu'on va essayer d'éviter les Phantom Lord.

- On va alors plus loin ?

- Ouais. Va te coucher, on va avoir beaucoup de route à faire. J'acquiesce en souriant.

- D'accord !"

-Le lendemain matin, dans la voiture-

Jellal démarre la voiture et je souris en le voyant faire gaffe à toutes les pédales deux fois plus que la dernière fois que je l'ai vu faire.

"Qu'est-ce qui te fait sourire ? Me demande-t-il en souriant.

- Tu fais deux fois plus attention aux pédales !

- En même temps, j'aimerais éviter d'amocher cette voiture, je te rappelle qu'on a plus de cheval !

- C'est vrai... Je suis désolée pour Perséide.

- C'était un cheval.

- Mais c'était ton ami.

- Il faut savoir faire le deuil..."

Apocalypse [Jerza]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant