Chapitre 17

207 15 59
                                    

-Deux heures plus tard-

"Pourquoi on s'arrête ici ? Je lui demande pendant qu'il éteint le moteur de la vieille Ford.

- Je dois faire le plein, et j'en ai marre de conduire.

- Oh...

- On va en profiter pour faire le tour de ce "centre commercial".

- Je crois que j'en ai entendu parler... Si je me souviens bien, c'est un endroit où on peut acheter plein de choses...

- Dans ce cas, on aura tout pour rien. Plus personne ne va regarder si on paie ou pas !

- C'est vrai ça !"

Je sors de la voiture et Jellal fait le plein en prenant l'essence dans d'autres voitures.

Je l'attends et nous entrons ensuite dans ce grand bâtiment intimidant.

Je m'attends à ce que des infectés nous sautent dessus pourtant, nous réussissons à être silencieux.

Je souris et nous marchons détendus dans les petits couloirs.

Soudain, un magasin coloré attire mon regard.

"Qu'est-ce que tu penses que c'est ? Je demande à mon compagnon.

- Je sais pas... On a cas aller voir !

- Ok."

Nous entrons dans cet endroit rose et sombre. Je marche entre des petits rayons et trouve une peluche, déchiquetée par terre, je la ramasse et l'inspecte.

"Jellal, je crois qu'ici on y vendait des trucs pour bébés..."

Je tourne la tête pour le repérer et je le trouve fixant quelque chose qui se trouve à terre.

Je marche vers lui et ce que je vois me serre le cœur, l'humanité est tellement cruelle.

C'est une famille qui se trouve à terre.  Deux parents, une mère et un père, une petite fille aux cheveux roux, ensuite, un petit bébé serré entre eux. Tous trois ont des habits sales, tâchés de sang, de boue. La mère a la poitrine ouverte, le père une balle dans la tête, la fillette, le ventre ouvert et une balle dans la poitrine, le nourrisson est bleu. Sa peau est de couleur bleue. Il a été étranglé.

Ma main s'est naturellement rapprochée de celle de mon ami et la serre comme si ma vie en dépendait. Ce sombre paysage semble aussi le chambouler.

Sans que j'en ai conscience, une larme s'écrase à mes pieds, une larme de douleur pour cette famille.

Je pleure. Je pleure véritablement. Je ne cache plus mes sentiments, la torture m'a changée, je n'ai plus envie de me cacher derrière une carapace indestructible et indésirée.

"Viens, Erza, on sort d'ici.

- Oui."

Ma voix sort de ma gorge, comme nouée, enrouée. Ma gorge est sèche et mes yeux brûlants.

Sans lâcher sa main, je le suis hors de ce magasin lugubre et flippant.

Nous continuons de marcher dans ce centre commercial, main dans la main.

Nous allons dans un magasin où, il devait y avoir de la nourriture, mais bien sûr, il n'y a plus rien à part du plastic déchiré.

Les rats sont passés, ils ont tout mangé, déchiré. Les humains ont eux aussi tout saccagé. Ils ont prit tant de nourriture que les rayons sont vides.

Nous avons trouvé cinq cadavres, tous morts par balles. Deux d'entre eux étaient morts récemment, les corps des trois autres étaient déjà décomposés.

Nous entrons dans la réserve, des camions sont renversés et un infecté se précipite sur nous, ou plutôt sur moi.

Jellal s'interpose entre lui et moi, lui enfonce la lame en plein dans la gorge et le tue.

"Merci, Jellal..."

Il acquiesce en souriant légèrement.

Nous marchons entre les camions, trouvons de nouveau des cadavres, des rats fuient lorsqu'ils nous entendent ou nous voient.

Enfin, lorsque l'air se fait lourd et sent le renfermé, nous décidons de faire demi-tour.

En sortant de ce magasin, nous passons devant un magasin avec des habits sales mais assez luxueux.

Je prends dans les mains des lunettes aux vitres teintées, je les pose sur mon nez et cherche un miroir pour me regarder.

En m'approchant d'un miroir sale, j'aperçois Jellal assis à côté d'innombrables chaussures.

Je marche vers lui plutôt que vers le miroir crasseux et éclate de rire en le voyant peinant à se relever.

"Arrête de rire ! Aide-moi plutôt à marcher !"

Je n'arrête pas de rire face au spectacle hilarant qui se déroule sous mes yeux: Jellal, ses habits crasseux et tâchés de boue ou de sang, ses bottes couvertes de boue séchée, remplacées par des bottes blanches à talon. Je m'approche de lui et l'aide à marcher jusqu'au miroir sale.

Il rit à son tour en se regardant. Je lâche mon ami et lui dis:

"Attends, je vais aussi prendre un truc pour me déguiser !"

Je laisse mon sac lourd à ses pieds et cours entre les rayons, ne trouvant rien à mon goût.

Soudain, je trouve une chemise bleue claire, des pantalons beaucoup trop grands, des bottes épaisses et vertes kaki et une casquette avec "DAB" écrit en lettres majuscules, accompagnées d'un dessin d'un homme faisant un signe assez bizarre.

J'enlève ma veste et mets la chemise par dessus mon débardeur crasseux, ferme les boutons tellement mal qu'il y en a deux qui n'ont pas leur paire. Change mon pantalon, mes bottes, mets la casquette sur ma tête et rejoins Jellal.

Il éclate de rire en me voyant habillée dans cet accoutrement de l'ancien temps.

"Magnifique, Erza ! J'aurais pas pu trouver mieux ! Je m'incline bas.

- Oh mais merci !"

Je reproduis le geste qu'il y a sur ma casquette dans le miroir.

Ensuite, je range mes habits dans mon sac, fouillons dans la caisse pour voir si on y trouve quelque chose d'intéressant, et c'est un succès !: Plusieurs petites pièces rondes sur lesquelles il y a écrit "1 Joyau", sur d'autres, il y a écrit "Joyau". Puis, des papiers sur lesquels il y a écrit des sommes plus élevées.

"Qu'est-ce que tu penses que c'est ? Je demande.

- Ça ? Jellal prend les pièces et les billets dans les mains. Je pense que c'est l'argent de l'époque...

- Trop bien ! Je prends quelques pièces comme souvenir !

- Bonne idée !"

Nous prenons une dizaine de pièces et sortons du magasin. Puis, nous passons devant un magasin avec des espèces de cosmétiques je pense.

Apocalypse [Jerza]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant